Parti radical : République, radicalisme, carriérisme, libéralisme et sarkozysme

samedi 13 décembre 2008.
 

Le 109ème congrès du Parti Radical s’est réuni ce 14 décembre à Massy dans l’Essonne. Je profite de cet évènement pour pointer quelques remarques sur ce "plus vieux parti de France".

1) Les années 1848

Le radicalisme naît en France dans les années 1840. Il s’agit d’un courant politique bourgeois opposé aux monarchistes et se revendiquant de principes républicains (par exemple le suffrage universel). Alexandre Ledru-Rollin en est la personnalité la plus influente et la plus caractéristique. Il devient ministre de l’Intérieur grâce à la révolution populaire

22, 23, 24 février La Révolution de 1848 éclate à Paris avant d’emporter l’Europe "C’était beau"

Quel est son principal souci ? combattre l’aile gauche du mouvement républicain et le mouvement ouvrier socialiste naissant. Ainsi, il fixe les élections législatives aux 23 et 24 avril 1848 et s’oppose à tous ceux qui jugent préférable de les repousser pour laisser mûrir le lent glissement vers la gauche du corps électoral en train de se produire. Pire, le 16 avril 1848, il réprime la manifestation républicaine qui demande ce report.

Comme prévu, ces élections du printemps 1848 amènent à l’Assemblée une majorité de députés conservateurs (dont des républicains "modérés" se réclamant du radicalisme). Ledru-Rollin garde son porte-feuille du ministère de l’intérieur et réprime le 15 mai les manifestants parisiens solidaires du mouvement polonais.

En juin 1848, le gouvernement supprime les ateliers nationaux puis écrase dans le sang l’aile gauche républicaine et le mouvement ouvrier parisien. Une fois que Ledru-Rollin a bien joué son rôle pour marginaliser les courants progressistes et les laisser réprimer, les conservateurs écartent du ministère de l’intérieur cette lamentable girouette.

Pour l’élection du président de la République ( 10 et 11 décembre 1848), première élection au suffrage universel masculin, il se met en avant comme candidat des républicains avancés, partisans des réformes sociales, marginalisant ainsi Raspail, candidat socialiste. Avec 5% des voix, il aurait pu peser sur l’évolution politique du pays mais c’est bien au dessus de ses capacités. Réfugié en Angleterre en 1851, il publie la brochure d’un bourgeois déçu de n’avoir pu faire carrière politique : ""Plus de président, plus de représentants".


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