Nous n’irons pas au Conseil Fédéral du Parti Socialiste (Drôme)

mercredi 24 décembre 2008.
 

Nous n’irons pas au Conseil Fédéral

Camarades, un double mouvement dévastateur est à l’œuvre sous nos yeux au PS :

- d’une part, le Parti socialiste accélère sa « sociale libéralisation », provoquant son alignement sur ce qu’a produit de pire ce mouvement en Europe : défaites successives à toutes les dernières élections, gouvernement avec la droite en Allemagne, remplacement de la droite en Angleterre, alignement sur la politique libérale au niveau de la construction de l’Europe…

- D’autre part, la réforme de la désignation de nos Premiers (fédéraux et national), inscrivant le Parti socialiste dans la logique de la 5ième République, accélère la mutation de ce Parti en outil de conquête de la Présidence de la République au détriment de sa capacité à vouloir changer la société. Cette présidentialisation de la vie du PS déteint à tous ses niveaux et ce ne sont plus que des « chicayas » pour asseoir son influence interne au détriment de celle des autres camarades. Le Parti est devenu un lieu dans lequel se forgent des « plans de carrière ».

Dans cette situation, où se trouve l’éducation populaire ? La formation de nos concitoyens à la réflexion politique ? L’irrigation de la société pour faire passer nos idées de solidarité et de progrès social ? La volonté de changer de monde ? Nous n’apparaissons plus que comme un lieu de « combinaziones » dans lequel s’affronteraient de modernes rénovateurs et d’archaïques éléphants. A moins que ce ne soient d’archaïques rénovateurs et de modernes éléphants !... Bref la communication, le « people », la rumeur, le sondage et la Médiamétrie ont remplacé la recherche de sens et la ligne politique.

Tout ceci n’augure rien de bon et pour notre part, nous pensons que cela signe à terme la déliquescence du Parti socialiste. Un seul exemple : dans quelques mois, nous allons avoir les élections européennes. Quelle va-être la position du Parti socialiste ? Quelle écurie va imposer sa ligne ? Celle qui dit qu’il faut une autre orientation, celle qui dit que le mini traité de Lisbonne est caduque, celle qui dit qu’il faut seulement un peu plus de régulation ou celle qui dit que ce Traité adopté, contre la volonté populaire, est la seule alternative crédible ? Il en sortira une forme de compromis interne qui rendra la ligne du PS encore plus illisible.

La différence avec une autre période de l’histoire, c’est qu’aujourd’hui une alternative s’offre aux militants de gauche dans ce pays. C’est la création du Parti de Gauche. Avec une position claire face au libéralisme, un programme pour une autre construction européenne et la hardiesse pour construire un autre monde.

Nous sommes tristes camarades de quitter ce Parti dans lequel nous avons milité toutes ces années. Dans lequel nous avons noué tant de relations. Dans lequel nous nous sommes aguerris au combat socialiste. Mais l’heure est grave. Cet « arrachement » est nécessaire pour que nous puissions rester intègre. Nous formons le vœu que beaucoup d’entre vous, tôt ou tard, se joindront à cette démarche.

Nous n’irons donc pas au Conseil Fédéral du Parti socialiste. Nous rejoignons le Parti de Gauche.

Amitiés socialistes.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message