Nicolas Sarkozy multiplie les atteintes aux principes de séparation des Eglises et de l’Etat

jeudi 1er janvier 2009.
 

Le 17 décembre dernier, dans le cadre la Présidence française de l’Union Européenne, était organisé au collège des Bernardins à Paris, un colloque sur le thème « Religions et puissance publique dans l’Union européenne ».

Les 27 pays membres de l’UE étaient invités à y participer en y envoyant chacun une délégation constituée de :

* un responsable chargé, au sein de l’Etat, des questions religieuses et cultuelles,

* un prêtre ou un pasteur,

* un rabbin,

* un imam.

Parmi les thèmes abordés citons :

* le dialogue avec les trois principales religions

* la liberté d’exercice du culte à l’intérieur des endroits où celle-ci n’est pas naturelle (forces armées, prisons, hôpitaux)

Cette étrange initiative Européenne revient au chef de l’Etat, qui, en qualité de Président de l’UE, a cru de son devoir (de croyant ?) d’organiser cette manifestation pour le moins incongrue dans un pays se proclamant « république une et indivisible, laïque, démocratique et sociale » dans l’article premier de sa constitution.

Depuis son accession aux plus hautes fonctions de l’Etat, M.Sarkozy multiplie les atteintes aux principes de séparation des Eglises et de l’Etat. Ce n’est pas par hasard. Tout est mis en oeuvre pour saper l’ équilibre fragile de l’édifice Républicain et Laïque. Du détournement sémantique (prôner une Laïcité ouverte pour laisser entendre que l’actuelle est fermée et rétrograde), au détournement et retournement des valeurs républicaines (placer le curé au-dessus de l’instituteur pour l’enseignement d’une morale républicaine), en passant par le viol publique de la loi de 1905 (en s’engageant verbalement lors de la visite du pape à intégrer les religions dans la gestion publique de l’Etat), M.Sarkhozy se permet ce qu’aucun de ces prédécesseurs n’avait osé : rompre avec la laïcité.

Surfant sur l’ignorance et l’indifférence grandissante du peuple pour la chose publique (la Res Publica), le monarque pousse chaque fois un peu plus le bouchon, guettant, l’œil rivé aux sondages, si l’électorat manifeste une quelconque réaction à ses provocations. Il aurait tord de s’en priver, tant le peuple est amorphe.

Il y a bien, hélas ! quelques rares associations laïques, de droits de l’Homme, ou de libres-penseurs et journaux contestataires qui protestent, mais le peuple informateur, les journalistes, ne font pas échos de leurs doléances. La pierre, chaque fois plus grosse, jetée dans la mare républicaine laïque, ne fait plus une seule ride visible à la surface hypnotique des écrans cathodiques auxquels nous sommes rivés.

Au-delà de la France, c’est l’Europe tout entière qui est touchée. Souvenons-nous du Traité établissant une Constitution pour l’Europe, rejeté par le peuple et ratifié depuis sous une forme encore plus absconse par le parlement réuni à Versailles ! Nous voyons aujourd’hui, nous qui avons milité à l’époque contre ce traité et les racines chrétiennes de l’Europe, combien nos craintes étaient fondées. La tentation de réintroduire le religieux dans les affaires de l ‘Etat apparaît au grand jour.


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