Avec le PG : Françoise Verchère, Conseillère générale de Loire-Atlantique

dimanche 11 janvier 2009.
 

J’ai quitté le Parti socialiste il y a trois ans, juste après le congrès du Mans parce que la fallacieuse synthèse d’alors ne me semblait pas crédible après la fracture idéologique révélée par le referendum de mai 2005. Je ne comprenais plus ce que proposait le Parti comme alternative à la politique libérale. Trois ans se sont écoulés ; l’élection présidentielle de 2007 perdue par la gauche a montré que s’élargissait le fossé entre les classes populaires et les socialistes ; les prises de position de la candidate socialiste, (à qui j’ai apporté ma voix, comme beaucoup, non pour ce qu’elle proposait mais contre ce qu’incarnait son adversaire), sa personnalité, sa prétendue « modernité » ont un peu plus contribué à la confusion idéologique.

Aujourd’hui, alors même que la crise financière du capitalisme fou donne raison à ceux qui dénonçaient la spéculation sans frein, les taux d’intérêt à deux chiffres, les paradis fiscaux, l’indépendance des banques centrales, la libéralisation totale des échanges, le démantèlement des services publics, la gauche est inaudible et c’est Nicolas Sarkozy, soudain converti à l’interventionnisme, qui finirait par apparaître comme un sauveur !

Le Parti Socialiste vient de donner le spectacle affligeant d’une guerre fratricide qui ne cessera pas avant 2012. Tout occupé aux querelles de personnes, fracturé et probablement ingouvernable, il a cependant une fois de plus mis en minorité son aile gauche, celle qui tire la sonnette d’alarme sur le fond depuis des années. Aux élections européennes de l’an prochain, il se positionnera probablement, comme en 2004, pour « une Europe sociale », mais sans récuser au fond ce qu’il a désormais assimilé dans son socle idéologique. Au mieux il gauchira son discours - même N. Sarkozy sait le faire ! Mais comment le croire alors que les députés socialistes se sont abstenus ou ont voté pour la ratification constitutionnelle permettant l’adoption du traité de Lisbonne, bafouant ainsi les électeurs de Mai 2005 et les promesses du congrès du Mans ?

Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez et d’autres en sont venus à la même conclusion : il faut reconstruire une alternative de gauche en dehors du PS. Je les rejoins en espérant que viennent nous retrouver tous ceux qui se sont écartés dans les dernières années, ceux qui ne savent plus où aller, ceux qui comprennent que les plus faibles paieront les conséquences de la crise et qu’il ne suffira pas de replâtrer, en le régulant un peu, le capitalisme du 21ème siècle pour sortir de l’impasse sociale et environnementale dans laquelle il nous entraîne.

Peut-on rester inactif devant une crise d’une telle ampleur ? Non. Peut-on laisser le champ libre aux responsables du désastre qui, indécence suprême, expliquent maintenant comment remettre sur pied le malade grâce à une injection ponctuelle et momentanée de milliards d’argent public ? Non. Peut-on accepter que les mêmes qui depuis des années demandent, toujours aux autres évidemment, des sacrifices pour s’adapter à la mondialisation, viennent maintenant exiger de nouveaux sacrifices pour éponger les dettes d’un système amoral, mais qui a fait la fortune de certains ? Non.

Le Parti de Gauche a un objectif immédiat : reconstituer un front de gauche pour 2009, et proposer une autre voie économique, sociale, environnementale pour que renaisse l’espoir. Rejoignez-nous. Nous sommes des milliers d’orphelins à gauche. Ne restons plus seuls.

Françoise Verchère, Conseillère générale de Loire-Atlantique


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