Au Chili, le Parti de Gauche fait des petits

dimanche 25 janvier 2009.
 

Après la sortie du PS Chilien du Sénateur Alejandro Navarro, en novembre dernier, un nouveau groupe important de socialistes chiliens décident de quitter le PS.

Luis Casado est l’un deux, il nous livre le récit du départ.

Les socialistes chiliens, ceux qui n’ont pas renoncé à leurs principes, à leurs idéaux, aux nobles objectifs pour lesquels donna sa vie Salvador Allende, abandonnent le vieux parti pour reconstruire la gauche.

Dix-neuf ans après le retour à un semblant de démocratie au Chili, le PS chilien s’est transformé en gardien de l’héritage institutionnel et le modèle économique injuste et prédateur de la dictature.

Pis encore : la coalition de centre droit dont le PS fait partie n’a eu de cesse de l’approfondir et de le consolider avec des résultats affligeants.

Le Chili est toujours un pays qui détient lune des plus injustes distributions des revenus au monde. La concentration de la richesse est démentielle, irrationnelle, à tel point que l’église s’en est émue et a réclamé la mise en place d’un « salaire éthique ».

Le PS a assisté sans opposer la moindre résistance à la dénationalisation de la principale richesse du pays, -le cuivre-, que Salvador Allende avait rendu au chiliens en 1971. Cet acte de justice avait été la principale raison du coup d’Etat de 1973, inspiré, organisé et financé par les Etats Unis.

Au cours de dernières années le PS a été l’acteur volontaire de la privatisation des services publics, de l’eau potable, de l’énergie, de l’éducation, de la santé, de la prévision, des services sociaux.

Après avoir tenté vainement de proclamer candidat « socialiste » à la présidence de la république José Miguel Insulza, (celui-là même qui est allé sauver Pinochet à Londres et qui est actuellement Secrétaire Général de l’OEA, le « ministère de colonies » des Etats-Unis à Washington), la direction du PS chilien décida de saborder tout effort d’autonomie politique et convoqua une « Convention » pour proclamer comme sien le candidat de la démocratie chrétienne.

Le PS chilien qui proclame l’alter ego de François Bayrou... cela ne manque pas de piquant !

Les socialistes loyaux à l’exemple de Salvador Allende décidèrent qu’il était temps de dénoncer cette dérive droitière et ont convoqué le peuple chilien à la reconstruction de la Gauche comme alternative politique.

Dimanche 18 janvier, la candidature de Jorge Arrate a été lancée, avec pour mot d’ordre de créer un front uni de la gauche chilienne réunissant socialistes, communistes, écologistes, et autres mouvements qui se trouvent interdits de représentation politique en vertu de la Constitution de la dictature encore en vigueur.

Dans son discours d’investiture, en faisant référence aux leaders du PS qui ont abaissé leur drapeau, Jorge ARRATE a dit : « Lorsque beaucoup d’hommes et de femmes désistent de lutter pour leurs idéaux, il est de notre responsabilité de socialistes comme Allende de lutter pour tous ».

« Nous sortons d’une étape qui a vu le capitalisme dominateur essayer d’imposer ses prétendues vérités, ses valeurs, ses principes qui ne sont rien d’autre que la loi de l’argent et de la cupidité. Voici le résultat : les finances et l’économie mondiales dans le précipice. Ceux qui ont tant défendu ce modèle, qu’ont-ils à nous dire maintenant ? ».

Jorge ARRATE a dénoncé un modèle économique injuste et prédateur qui oblige des larges secteurs de la population à s’endetter pour se soigner, pour acheter des médicaments, et même pour manger.

« Lorsque ces gens vulnérables n’arrivent pas à payer leur traites, les banques leur appliquent des taux d’intérêts usuriers de 58% par an. Voilà comme on trait chaque jour le peuple chilien pour alimenter les bénéfices du système financier ».

Les nombreux assistants qui comblaient le théâtre ICTUS, symbole de la résistance en dictature, se sont levés pour applaudir lorsque Jorge ARRATE a fait référence au cuivre :

« Je veux être président du Chili pour avoir le privilège de renationaliser le cuivre une deuxième fois, comme nous l’avions fait sous la direction du Compañero Présidente Salvador Allende ».

Aussi, Jorge ARRATE a déclaré son intention de convoquer une Assemblée Constituante pour doter le pays d’une Constitution démocratique : « Il ne s’agit pas de reformer une Constitution scélérate, mais de restituer le pouvoir au peuple ».

Au cours de la réunion, à laquelle participaient massivement des jeunes socialistes, il a été lu un chaleureux message de Guillermo Tellier, président du PC chilien, qui se déclare prêt pour construire ensemble l’unité des forces de Gauche au Chili.

Jorge ARRATE s’est mis à la tête de ces efforts « pour reconstruire l’espérance », avec un seul mot d’ordre :

Le seul moyen de battre la droite... c’est de voter à Gauche !


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