Meeting du Front de Gauche au Zénith : Un événement, indiscutablement

mardi 17 mars 2009.
 

Pour l’avenir vous le saurez. Pour savoir ce qui s’est passé dimanche dernier au Zénith de Paris, il y avait une solution et une seule : être sur place. Car la quasi-totalité des radios et télévisions ont réservé un silence de plomb à cet événement. Et la presse écrite n’en a guère plus rendu compte. On pourrait donc croire que rien de significatif ne s’y est passé.

C’est pourtant tout le contraire. Avec une affluence de 6000 personnes, le 8 mars a été tout simplement le plus grand rassemblement qui ait eu lieu jusqu’à maintenant dans le cadre de la campagne des élections européennes. Bien sûr nous nous sommes donnés tant de mal pour ce résultat que l’on pourrait croire que notre jugement en est altéré. Que l’on vérifie alors cette affirmation. Les images existent, la jauge de la salle peut être consultée. Les archives de presse fourniront d’utiles comparaisons avec les meetings organisés par les autres listes. Voire avec d’autres événements récents comme par exemple le Zénith -non rempli malgré le concert- de Ségolène Royal qui a fait l’objet d’un compte-rendu médiatique sans commune mesure avec le nôtre.

C’est grave car en taisant le succès numérique du meeting, les médias ont occulté un fait politique qui mérite d’être analysé et réfléchi. Trois mois avant le vote, le Front de Gauche est déjà en dynamique. Cela doit être d’autant plus souligné que l’on ne peut pas en dire autant de nos adversaires à droite ni même de nos concurrents à gauche.

Comment expliquer cette dynamique ? La participation de nombreux responsables syndicaux qui s’engagent pour la première fois dans une démarche électorale permet sans doute de mieux en cerner les ressorts. Le Front de Gauche apparaît déjà à beaucoup des animateurs des luttes sociales comme un outil prolongeant leur combat. Il rencontre un écho large dans les couches les plus mobilisées du peuple de gauche. Or ce peuple « militant » recoupe pour l’instant la fraction des électeurs de gauche qui s’intéresse déjà aux européennes. Son engagement est décisif pour la suite. Car il représente, comme l’a montré la campagne du « non » de 2005, la force d’entraînement capable de s’adresser au plus grand nombre, et notamment à nos concitoyens désorientés et désemparés qui ne savent de quel côté se tourner.

Le 8 mars n’a pas été seulement un événement dans la salle. Il l’a été aussi sur la tribune. Ce meeting a été l’unique acte de rassemblement politique à gauche réalisé jusqu’à présent dans toute la campagne. Certes les Verts se sont également engagés dans une alliance électorale. Mais ils l’ont fait dans le cadre de la liste environnementaliste gauche-droite de Cohn-Bendit. Quant au PS et au NPA, pour l’heure ils se présentent seuls. Ceux qui regrettent que le Front de Gauche soit « réduit à un simple tête-à-tête » entre le PCF et le PG n’ont aucun partenaire. Même si elle est feinte, que leur inquiétude soit apaisée ! Lors du rassemblement du Zénith, Christian Picquet au nom de ses camarades unitaires du NPA a annoncé son engagement dans le Front de Gauche après que la direction du NPA ait voté la veille le refus de le faire. C’est un événement politique majeur. Le Front de Gauche compte désormais trois composantes. Bien sûr les à-quoi-bonistes désabusés qui ont boudé le « tête-à-tête » trouveront sans doute ce « trio » pas assez séduisant à leur goût. Au PG, « ils sont deux », le PCF est « agonisant », disent-ils. Ils trouveront bien quelques qualificatifs dédaigneux pour les amis de Christian Picquet ! Quand bien même nous réussirions l’exploit de regrouper quatre composantes dans le Front de Gauche, notre « tête-à-tête » deviendrait un « quarteron »...

De toute façon ceux qui luttent pour changer les choses ne doivent pas attendre les éloges ou les encouragements des cyniques professionnels convaincus de l’immuabilité du système. Le seul fait indiscutable qui compte est que la ligne unitaire du Front de Gauche est contagieuse. Elle fait craquer les digues, nationalement et localement. Jusqu’où ? On ne sait pas encore. Mais la dynamique aidant, il ne fait désormais aucun doute que le Front de Gauche va continuer à s’élargir.

Dès lors les conditions sont réunies pour que le Front de Gauche devienne un Front Populaire. C’est-à-dire que le peuple appelé aux urnes s’y implique. C’est ce à quoi nous allons travailler sans relâche tout au long de la campagne. Les premiers comités de soutien se mettent en place dès cette semaine. Ils constituent des cadres d’action collective ouverts à tous ceux qui partagent les objectifs du Front de Gauche. Le PCF et le PG sont fiers d’avoir été les indispensables initiateurs du Front de Gauche. Mais nous n’aspirons désormais qu’à une chose : ne plus en être propriétaires car cela voudra dire que le peuple l’aura fait sien.


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