Désir, plaisir et socialité (par Léo Jog)

dimanche 29 mars 2009.
 

Il existe deux conceptions en présence sur les effets du désir et la recherche du plaisir ; l’une optimiste, à la suite de Reich, Fritz Perls, Bettelheim, voit le désir et le plaisir comme une capacité, comme une dynamique pour le développement. ; l’autre pessimiste défend, avec Freud, le désir comme fondé sur le manque et volontiers possessif et destructeur.

Il est intéressant de mieux saisir la conjonction indissociable allant du désir à la socialité via le plaisir.

Voici ce qu’écrit Max Pagès dans « Le travail amoureux » (Dunod) au chapitre « Plaisir et socialité ». (p 34)

La première est une conception optimiste de l’homme, conçu comme un être capable dès l’origine, défini non par le manque mais par la capacité, capable à tous les stades d’initiative, de développement, de relation à lui-même, aux autres et au monde.

L’initiative et la spontanéité humaines sont valorisées car elles conduisent au développement de la relation.

Inversement, ce qui les bride, les canalise ou les limite structurellement, c’est-à-dire la répression sociale, est un obstacle au développement et à la relation. C’est l’hypothèse que les forces instinctuelles les plus profondes et les plus primitives de l’homme sont positives, que leur mise en jeu conduit au développement et à la relation humaine. Plus précisément c’est l’hypothèse que le désir et le plaisir sexuel, dans leur diverses manifestations, sont dès l’origine des expériences sociales. Désir, plaisir et socialité sont donnés ensemble comme un donné indissociable. Le désir, plus que désir de possession d’un objet identifiable aux objets matériels, est désir d’identité et de réalisation des potentialités internes. Il met en contact avec autrui dont il attend confirmation, il appelle l’expérience de l’altérité et y introduit. Le désir est ouverture à soi-même et aux autres. Il est tourné vers l’avenir et non vers le passé, vers les autres et non vers soi.

Le plaisir partagé est le fondement de toute expérience sociale, l’origine du langage. Il permet la découverte de soi-même et des autres, le développement par l’apparition de désir nouveaux. Il est le moteur du changement.

Plus loin Max Pagès écrit : C’est par l’expérience du plaisir partagé que passe nécessairement le rétablissement de la socialité, la réduction des formes possessives et destructrices du désir, des conduites perverses, névrotiques ou psychotiques. L’auteur ne les nie donc pas. Mais elles sont rapportées aux conditions qui les ont crée et qui les maintiennent en permanence. Il écrit : Ce sont les conditions sociales, les interdits et les contraintes empêchant le plaisir partagé, qui sont à l’origine des conduites névrotiques, psychotiques et perverses.

Léojog


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