Mauvaises nouvelles sur le front du réchauffement

dimanche 12 avril 2009.
 

La nouvelle n’a pas vraiment fait la une des journaux mais un des ponts de glace qui reliaient la banquise de Wilkins au continent Antarctique s’est effondré et les experts estiment que ce n’est plus qu’une question de temps avant les autres l’imitent et qu’un bloc de glace de la taille de Jamaïque s’en aille fondre au soleil des mers du sud.

Ce n’est pas vraiment une surprise. La banquise de Wilkins, comme toutes celles qui bordent la péninsule Antarctique, est particulièrement exposée aux effets du réchauffement climatique. C’est un avertissement, cependant, car il faut plus qu’un été clément pour faire s’effondrer une telle masse de glace. Ce à quoi nous assistons, dans le détroit de Wilkins mais aussi dans la baie de Larsen et celle de Wordie, où la banquise a déjà presque entièrement disparu, c’est aux premières conséquence d’un réchauffement de long terme sur une calotte glaciaire antarctique vieille pourtant de 23 millions d’années.

Certes, il se passera du temps avant qu’elle fonde entièrement, et c’est heureux car le niveau des mers augmenterait alors de 100 mètres, noyant Paris et trans formant les mont d’Arré en île. Certes, la fonte de la banquise de Wilkins sera sans effet sur ce même niveau des mers - c’est une banquise, pas un glacier. Ce n’en est pas moins un signal d’alerte, comme le disait le professeur Mercer dés 1978

Un des signe annonciateurs d’un dangereux début de réchauffement en Antarctique sera l’effondrement des banquises de la Péninsule Antarctique, juste au sud de la ligne des 0°C en janvier ; la banquises du détroit du Prince Gustave à l’est de la Péninsule, celle de Wordie, celle du détroit Georges VI et celle de Wilkins à l’ouest

Ce à quoi le glaciologue David Vaughan peut désormais répondre, 2.5°C plus tard :

Il n’y a pas de doutes que le climat de la Péninsule Antarctique s’est réchauffé de manière significative au cours des dernières décennies. Les changements auxquels nous assistons commencent tous juste à affecter la banquise et les glaciers. C’est un moment excitant pour un glaciologue.

Pour un glaciologue sans doute, mais peut-être pas pour le reste d’entre nous, d’autant plus que ce n’est pas le seul signal d’alarme. Interrogés par l’agence Reuters dix experts membres du GIECC ont estimé au mieux “improbable” que l’on puisse limiter la hausse des températures à 2°C. Selon David Karoly, de l’Université de Melbourne, la quantité de gaz à effet de serre présente dans l’atmosphère est déjà suffisante pour augmenter la température moyenne de la planète de 2°C, et nous ne cessons d’en rejeter. Ce n’est pas une catastrophe pour la planète. Pendant le Crétacé les températures ont atteint 42°C sous les tropiques et des palmiers poussaient en Alaska. La biodiversité était alors au moins aussi importante qu’aujourd’hui. Il y a gros à parier que même si nous transformons la Terre en une gigantesque serre la vie s’adaptera. Il est même tout à fait possible que le changement lui soit profitable. Le problème c’est que nous, nous aurions été trés peu à notre aise dans les jungles et les marécage du crétacé et que si nous les ramenions à la vie, nos cités risquent fort de prendre des airs de ruines mayas.

Il est probable qu’il soit déjà trop tard pour éviter une augmentation plus que conséquente des températures moyennes de la planète. Il est aussi probable que les conséquence en seront trés désagréables pour la plupart d’entre nous. Nous y adapter exigera plus que des gesticulations politiciennes ou idéologiques. Il nous faut d’abord accepter la réalité et l’inéluctabilité du changement et comprendre, sans nous laisser berner par ceux qui ne cherchent qu’à protéger leurs fiefs et leurs prébendes, que le monde meilleur que nous désirons tous ne peut être construit que dans les limite stricte que nous impose la nature.

Si nous ne le comprenons pas, toutes nos tentatives pour bâtir un monde plus juste n’aboutiront qu’à créer l’exact opposé


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