Le Front de Gauche vu par le NPA (texte de Gauche Unitaire)

mardi 28 avril 2009.
 

Le numéro 3 de Tout est à nous, l’hebdomadaire du NPA, informe, sous forme d’une photo légendée, que le meeting de Montreuil du 2 avril a marqué le lancement de la campagne du NPA pour les européennes en Île-de-France. Et, sous les signatures de Frédéric Borras et Raul Marc Jennar, il propose une analyse d’où en est le Front de Gauche.

Le constat fait titre : le Front de gauche est réduit. Réduit aux seuls Parti Communiste et Parti de Gauche, plus « quelques dizaines de camarades issus du courant « Unir » de l’ex-LCR » (qualifiés plus tard dans l’article transfuges)… Oubliés ADS, les collectifs unitaires locaux, des militants du mouvement social… Réduit parce que « les discussions unitaires avec le MRC de Chevènement, les Alternatifs, Lutte ouvrière ou le NPA ont échoué ».

Cet « échec », que nos auteurs feignent de déplorer, ne renvoie-t-il pas à des discussions de natures fort différentes ?

LO n’a pas envisagé une démarche unitaire pour ces élections, à la différence des municipales.

Le MRC n’a pas rejoint le Front de gauche du fait de divergences de fond constatées sur la question de la souveraineté nationale.

Les Alternatifs, partagés entre l’alliance avec le NPA et l’alliance avec le Front de gauche, ont finalement opté pour une non participation à la campagne.

Et le NPA, que fait-il en cette série hétéroclite ? On apprend qu’il se serait vu refuser sa proposition unitaire.

Quelle était-elle ?

La motion majoritaire du congrès du NPA mettait comme conditions pour s’inscrire dans le Front de gauche la sortie du nucléaire et le refus de toute alliance avec le PS lors des régionales de 2010, donc la non participation aux exécutifs dirigés par le PS.

La proposition présentée dans l’article paraît plus positive : « Notre proposition unitaire – refusée par le PCF et le PG – visait à nous rassembler de façon durable, dans la rue et dans les urnes, sur la base d’un plan d’urgence anticapitaliste et antiproductiviste ».

Si l’on a bonne mémoire, le PG acceptait la perspective d’un « front durable », pour les luttes et les élections, dont les régionales. Le NPA a-t-il soumis à discussion le plan d’urgence évoqué ? Le NPA a-t-il répondu à la demande à lui adressée de ce que sera sa position au second tour des élections régionales pour battre la droite ?

Lorsqu’on veut réellement l’unité, on se donne les moyens d’une discussion sérieuse. Et l’on est prêt à accepter certains compromis. La LCR le savait qui en 1999 pour son accord avec LO n’avait pas, à juste titre, mis en avant la question du nucléaire. Le NPA en est lui aussi capable, puisque sa proposition d’alliance avec les Alternatifs, qui laissait à ces derniers la tête de liste dans la région Ouest, ne posait pas comme condition que les Alternatifs désavouent dans cette même région leur participation à des exécutifs dirigés par le PS, ni ne leur demandait un engagement quelconque pour les prochaines élections régionales.

Si la volonté unitaire du NPA est ce qu’en disent nos auteurs, que ne relancent-ils, lorsqu’il en est encore temps, la discussion sur des bases clarifiées ?

Pour s’engager sur cette voie, il suffit de se convaincre de l’importance de l’enjeu. Tout le monde voit les conséquences négatives d’une division maintenue parmi les forces qui, à gauche du PS, partagent une même hostilité au Traité de Lisbonne et peuvent défendre ensemble un plan d’urgence anticapitaliste face à la crise. Inversement on peut comprendre quelle dynamique transformatrice des rapports de force serait celle d’un Front de gauche large, incluant le NPA, et quel encouragement aux mobilisations cela signifierait.

Mais l’article n’est pas disert sur cette dimension du problème.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message