Contre la Sainte alliance des réacs et des profiteurs (Petites nouvelles du dimanche)

mercredi 6 mai 2009.
 

1) Une pandémie menace : cela fait flamber les actions de la société produisant le Tamiflu

2) Bilan 2008 : tout l’argent aux actionnaires, un peu pour l’entreprise, rien pour les salariés

3) Où trouver l’argent pour payer les actionnaires ? en faisant travailler plus les salariés

4) L’Union européenne : un cadre politique de régression sociale

5) Les Berlinois ont refusé par référendum les cours de religion dans l’enseignement obligatoire

6) La révolte couve... au sein du gouvernement

7) Qui a touché le jackpot de la PAC cette année ? Le grand gagnant est...

1) Une pandémie menace : cela fait flamber les actions de la société produisant le Tamiflu

Lundi 27 avril 2009 : Le "marché boursier" prend en compte les informations du week end sur l’accroissement du nombre de malades atteints de "grippe porcine" : les actions du groupe pharmaceutique Roche qui produit le Tamiflu grimpent en flèche et gagnent 6 %.

2) Bilan 2008 : tout l’argent aux actionnaires, un peu pour l’entreprise, rien pour les salariés

Le champagne a coulé à flots à l’annonce des dividendes versés par les entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires au titre de l’exercice 2008 : 35,5 milliards d’euros cette année . Parmi les plus gros distributeurs : Total (5,4 milliards d’euros), GDF Suez (4,8 milliards d’euros), France Télécom (3,6 milliards d’euros), Sanofi-Aventis (2,8 milliards d’euros).

Ainsi, en 2008, 60 % du résultat net agrégé des sociétés du CAC 40 ont été distribués aux actionnaires sous forme de dividendes ! Record battu !

Voici comment le quotidien économique rend compte de ce résultat exceptionnel sous le titre "Les entreprises du cac 40 refusent de sacrifier les dividendes pendant la crise" :

* " Sur longue période, la volatilité des dividendes (8 %) est donc moindre que celle des résultats (25 %), selon les calculs de la Société Générale en Europe depuis 1970." Ainsi donc, les résultats des entreprises peuvent connaître de grosses fluctuations (jusqu’à 25%) ; si la période est favorable, les actionnaires empochent ; si la période n’est pas favorable, les entreprises sacrifient encore plus les salariés pour arroser les actionnaires. Quitte à faire appel à l’Etat pour assurer quelques investissements !

* "Conséquence en 2008 : le taux de distribution (calculé par rapport au résultat net agrégé) passe de 44 % à environ 60 % sur le CAC. « Un plus haut depuis 1987. Le précédent record au début des années 2000 était à un peu plus de 50 %. En période de crise, les taux de distribution ont tendance à connaître des pics », note Charles Dautresme, stratégiste actions chez AXA IM. 

http://www.lesechos.fr/info/marches...

Moralité : en période de crise, ce ne sont pas les salariés ni la relance qui sont prioritaires. Ce sont les actionnaires.

3) Où trouver l’argent pour payer les actionnaires ? en faisant travailler plus les salariés

Ainsi, Brice Hortefeux, a annoncé que le gouvernement proposerait très prochainement une nouvelle loi sur le travail du dimanche. Cela concernerait essentiellement les « zones touristiques" et « grandes agglomérations ».

4) L’Union européenne : un cadre politique de régression sociale

Quel est le résultat de cinq années de négociations sur le temps de travail entre les représentants du Parlement européen, des États de l’Union européenne et de la commission européenne :

* La durée hebdomadaire de travail reste de 48 h avec possibilité d’obtenir des dérogations, le plafond étant de 60 ou 65 h. Aujourd’hui, 15 pays de l’Union européenne sur 27 recourent à cette dérogation.

5) Une bonne nouvelle : Les Berlinois ont refusé par référendum les cours de religion dans l’enseignement obligatoire

L’Eglise catholique, la communauté juive, l’Union turco-islamique, le Parti Chrétien-démocrate, le Parti Libéral avaient lancé une grande campagne de signatures de pétitions pour obtenir un référendum. Jusqu’à présent, à Berlin, les leçons d’éthique étaient obligatoires pour tous les élèves. Par contre, les cours de religion étaient optionnels et leur fréquentation se réduisait d’année en année. Les religieux voulaient donc faire entrer les cours de religion dans l’enseignement obligatoire (choix entre cours de religion et cours d’éthique)

Une fois le référendum obtenu, ces religions et partis de droite ont financé une campagne Pro-reli comprenant en particulier des centaines d’affiches grand format :

« La liberté est en jeu. Ne dites pas après coup que vous n’aviez pas le choix. Votez oui ».

Les partis de gauche, opposés à cette initiative, estimaient que le système actuel, un enseignement pour tous favorise une plus grande tolérance dans une ville où plusieurs religions et cultures cohabitent.

En fin de compte, les Berlinois ont donné raison à la gauche lors du référendum. Ouf !

6) La révolte couve... au sein du gouvernement

La sortie de Sarkozy en plein Conseil a fait réagir deux des ministres visés, dont on comprendra qu’ils souhaitent garder l’anonymat.

" Sarkozy, je l’emmerde, a affirmé l’un d’eux au "Canard", je fais mon travail, être ministre ce n’est pas un cadeau du chef de l’Etat, c’est être au service de son pays. "

Un autre ministre : " Ce qu’il a dit n’est pas du niveau du président de la République... Il nous tape sur les doigts avec une petite règle comme s’il était maître d’école. Il est vraiment trop con de réagir comme ça. Ça ne fait pas sérieux. Il est pire que je ne le pensais. "

Bref, comme dirait Villepin, " il y a un risque révolutionnaire " au sein même du gouvernement.

Le Canard enchainé du 22 avril 2009

7) Qui a touché le jackpot de la PAC cette année ? Le grand gagnant est...

Doux, spécialiste de l’aviculture. Le groupe français, leader européen de l’exportation de la volaille, a touché, pour la période du 16 octobre 2007 au 15 octobre 2008, 62.824.449,59 euros. Pour résumer : près de 36 millions d’euros.

Sur une décision de l’Union européenne, les pays doivent, depuis ce jeudi, publier la liste des bénéficiaires de la Politique agricole commune (PAC). La France touche au total 10,39 milliards d’euros de la part de Bruxelles, répartis entre plus de 500.000 agriculteurs, grands groupes agroalimentaires, associations, collectivités...


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