Non au démantèlement de l’hôpital public (éditorial national du Parti de Gauche)

vendredi 1er mai 2009.
 

Avec le projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) examiné par le Sénat à partir du 11 mai, le gouvernement poursuit le démantèlement de l’hôpital public.

Il met en place les bases d’une technocratisation de notre système de santé en vue de sa privatisation.

Les réformes incessantes dont l’hôpital public est l’objet ont accru ses difficultés, comme si le Gouvernement misait sur sa disparition prochaine au profit du secteur commercial. Aujourd’hui, il est en état de sous financement chronique, affaibli et déstructuré. Ses personnels en nombre insuffisant sont démoralisés. La qualité et la sécurité des soins n’y sont plus garanties et paradoxalement la loi est muette sur son mode de financement qui est pourtant le principal responsable de la crise sans précédent qu’il traverse.

Pour toute réponse, le Gouvernement propose, fidèle à sa politique du tout marché, d’étendre les techniques de gestion de l’industrie à l’hôpital au mépris de la spécificité de ses missions.

Le directeur devient un patron qui peut décider de tout contre l’avis des professionnels de santé, comme si l’hôpital était une entreprise comme les autres, et l’activité de soins une production commerciale soumise aux mécanismes marchands.

Le gouvernement bannit la notion d’hôpital public pour lui préférer celle indifférenciée d’établissement de santé plus propice à sa privatisation.

En effet, le projet de loi organise la cession des missions de service public au secteur privé lucratif en lui donnant ainsi la possibilité de choisir celles qu’il estimera les plus rentables.

Tout est fait pour organiser une médecine des pauvres dans des hôpitaux publics asphyxiés et des soins dégradés et une médecine du secteur privé avec les ressources des riches et un objectif de rentabilité.

Les Agences Régionales de Santé(ARS), seront dirigées par un superpréfet omnipotent qui, hors de tout contrôle démocratique, arrête le projet régional de santé, nomme et révoque les directeurs d’hôpitaux publics, module le cas échéant leurs dotations financières. : tout est fait pour livrer encore davantage la Santé au marché .

Enfin, la communauté hospitalière de territoire (CHT) sera l’outil idéal pour mettre en œuvre la restructuration et la fermeture des sites jugés non rentables comme les hôpitaux locaux qui seront transformés en établissements affectés aux personnes âgées et aux soins de suite.

Le Parti de Gauche considère cette loi comme néfaste et en demande le retrait, comme il demande celui des franchises et des déremboursements qui procèdent de la même politique.


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