Depuis la veille un syndicaliste CGT, très connu à Marseille, CHARLES HOAREAU (il a fondé un remuant Comité des chômeurs dans les années 80) est en garde à vue au Commissariat de Police , sur la Canebière. Il est interrogé à propos d’un cadre d’une entreprise qu’il aurait , selon la police, "séquestré". Depuis plus de 24h une veille de protestation s’est organisée devant les locaux du Commissariat. On y retrouve confondus, aux côtés des militants CGT , tous les courants de la gauche de combat, les anonymes, nos candidats OLIVIA LEMOINE (PG),Armand CREUS (GU) venu de Lyon, les représentants du Front de Gauche, aux côtés de ceux qui luttent. On s’interroge : pour quels motifs politiques, on voit ces derniers jours des arrestations de militants à Paris (syndicalistes CGT d’EDF),à Grenoble (CGT Caterpillar), Forcalquier (militants arrêtés puis libérés), Marseille lundi donc. Intimidation et message à l’intention du mouvement de colère sociale qui monte depuis janvier ? Sans aucun doute.

Avec Armand que j’ai croisé dans les années 70 à la Ligue Communiste ,on se dit qu’il y a là aussi un signal politique classique des possédants : "n’allez pas trop loin dans la radicalité...". Et aussi pour les militants , cette interrogation : la répétition des journées unitaires du front syndical contre les conséquences sociales de la crise du capitalisme, si elle est une nécessité et un appui pour les salariés ne saurait suffire devant l’inflexibilté du MEDEF et du gouvernement Fillon. Il en est de même dans plusieurs pays d’Europe en ce moment : la droite dure mène un combat radical et sans concession pour défaire pièce à pièce les acquis sociaux, les services publics conquis par les luttes du mouvement ouvrier de l’après guerre. Ce qu’on appelle d’une expression équivoque "les trente glorieuses".

La question qui s’ouvre depuis le 1er mai 2009 est celle de la manière de conduire les luttes. Se radicaliser et s’isoler du gros des troupes ? Répéter des journées de grève unitaires dont la répétition même conduit à l’essoufflement ? Nul ne peut répondre à la place des salariés,des chômeurs,des précaires et de la cohorte dispersée de tous les "sans" (sans toit ,sans droits, sans soins,sans avenir...). C’est à eux de se prononcer sur la manière de mener la lutte sociale pour leur émancipation. Sachant qu’en face , ils ne nous feront aucun cadeau . Qu’on doit se préparer à tous les coups tordus et maintenir le cap de l’unité sans quoi aucune victoire n’est jamais possible.Et le cap de formes d’action collective à la mesure du moment. Questions vieilles comme la lutte sociale elle -même...

Le FRONT DE GAUCHE est dans ce contexte, quoi qu’en pensent les grands medias aux mains des nantis , de leurs réseaux de formatage des esprits, une réponse politique à ces interrogations graves. A vrai dire le seul rassemblement à gauche, l’unique réponse de progrès.Celle qui montre la voie. Pour rompre avec la course à l’abîme de la civilisation tout simplement. La veille Martine Aubry (PS) en meeting à Marseille (pas le plus important de ces dernières années tant s’en faut !...signe du temps) a été obligée de MENTIR :revendiquant comme elle le fait l’Europe sociale et le rejet de BARROSO tandis que le Parti socialiste européen vote 97% des textes au Parlement de Strasbourg avec le Parti Populaire européen (droite) et approuve comme on sait le Traité de Lisbonne qui avec la "concurrence libre et non faussée" organise le démantèlement des acquis sociaux et la régression tous azimuts du patrimoine collectif construit depuis un siècle par la lutte sociale et politique . Ceux de l’énergie,du transport ferroviaire et maritime,des droits humains,les déréglementations et délocalisations,le dépeçage des services publics (La poste est dans le collimateur du présent )...

Bref choisir comme le dit le film de KEN LOACH : "Which side are you on ?". La méthode de construction du Front de gauche justement est précisément l’objet de cette journée du 20 Mai à Marseille. Le choix de la ligne est acquis : changer d’Europe. Elire des combattants pas des notables aux petites carrières. Voter pour un programme appui des luttes, levier institutionnel de rupture, appel à la coopération , à la solidarité. La gauche ! On verra dans ce modeste reportage commenté une sorte de "mode d’emploi" du FRONT DE GAUCHE en cours d’élaboration.Sans prétention ni effet de manches.

GP