L’élection Européenne révèle le vrai visage du Modem (article national unitaire du Front de Gauche)

jeudi 28 mai 2009.
 

La campagne que mène François Bayrou avec le MODEM est un modèle de politique politicienne :

Elle exploite l’exaspération contre le sarkozysme et ses méthodes, en attaquant violemment un Président impopulaire et en sortant bien à propos un ouvrage intitulé « Abus de pouvoir », ce qui permet à son auteur François Bayrou de s’exprimer partout dans les médias, et hors quotas.

Les déclarations faites dans les meetings s’appuient sur les inquiétudes nées de la crise actuelle pour justifier une charge contre l’Europe néo-libérale et affirmer que l’Europe doit changer de modèle.

On essaie de mordre sur l’électorat social-libéral du PS en défendant les services publics, se prononçant contre le dumping fiscal, en réclamant partout des convergences et des régulations et en faisant des réserves sur l’intégration de la France dans l’OTAN

On désigne comme têtes de listes des personnalités médiatiques, en dehors du jeu politique traditionnel pour donner une image de novation et de modernité

On exploite les déchirures du Parti Socialiste et les maladresses de sa main tendue, en se plaçant au cœur du jeu politique

Évidemment, tout ceci n’a rien à voir avec un quelconque projet européen ; il s’agit simplement de marquer de nouveaux points dans le seul horizon qui compte aux yeux de François Bayrou, celui de la présidentielle de 2012.

Parce qu’en effet, il faut y regarder de plus près :

A Bruxelles, le Modem fait partie du Parti Démocrate européen (PDE) coprésidé par François Bayrou, parti qui siège dans le groupe ADLE (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe).

Le PDE, dans son manifeste et dans son programme, se situe nettement dans la mouvance du Parti Démocrate américain, en débordant de bons sentiments sur la paix, la démocratie, le social, en défendant l’économie sociale de marché et l’atlantisme. Il soutient ardemment le libre échangisme, (« Par le commerce, ..., l’Europe peut promouvoir ses valeurs à travers le monde » !) la très libérale stratégie de Lisbonne et défend des réformes institutionnelles, mais sans jamais remettre en cause le traité de Lisbonne.

Dans les faits, l’examen des votes de la dernière mandature montre que le PPE, le PSE et l’ALDE ont voté ensemble presque tous les textes sur la dérégulation et la privatisation de l’économie. D’ores et déjà, on sait que ces trois groupes ont procédé par avance, sans attendre le résultat des votes, à des arrangements en vue de la prochaine mandature pour poursuivre un partage des pouvoirs.

En fait, le Modem se range résolument dans le camp des conservateurs éclairés qui mettent en avant des réformettes, s’abritent derrière des beaux discours dépourvus d’engagements précis et qui en fait défendent les intérêts des classes dominantes. De plus, dans les postures qu’il prend en France, il joue très habilement un jeu de quasi opposition basé sur les ambitions présidentielles de François Bayrou.

Alors que, face au MODEM, le PS est englué dans ses contradictions stratégiques, il revient au Front de Gauche de faire obstacle à ces mécanismes politiciens bien huilés.


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