Dolez et Picquet pour que le Front de gauche perdure au-delà du 7 juin.... (article du Monde)

dimanche 31 mai 2009.
 

Créer la surprise" : Marie-George Buffet y croit. Le 7 juin, les listes du Front de gauche, alliance du PCF et du Parti de gauche (PG), pourraient faire un joli score. "La campagne unitaire porte ses fruits, les gens écoutent différemment nos propositions parce que nous les portons à plusieurs", raconte la numéro un du PCF. Dans ce concert, elle veut encore faire entendre sa voix, "celle d’une dirigeante nationale" pour parler de ce "plaisir de militer ensemble" que les communistes ont redécouvert.

La secrétaire nationale du PCF sillonne donc à nouveau la France de gauche, se rend à la porte des entreprises, va sur les marchés et, même si elle n’est pas candidate, accompagne son "camarade" Jean-Luc Mélenchon dans la campagne. Face à une "envie d’unité" qu’elle sent dans le mouvement social, elle veut faire campagne pour ces listes qui ont "une originalité, celle d’être des listes de rassemblement". En rappelant que c’est le PCF qui a lancé, le premier, un appel à constituer des listes unitaires de la gauche du "non" à la Constitution en 2005.

UNE UNITÉ "PAS COMPLÈTEMENT RÉUSSIE"

Elle reconnaît qu’avec le refus du NPA, l’unité n’est "pas complètement réussie". Mais elle sent un "élan" que les sondages ont répercuté – le Front de gauche recueille entre 5 % et 6,5 % des intentions de vote.

Alors elle s’affiche avec ses amis du Parti de gauche, Marc Dolez ou Jean-Luc Mélenchon, avec Christian Picquet de la Gauche unitaire, avec des militants du Mouvement républicain et citoyen qui n’ont pas suivi la consigne de vote blanc donnée par Jean-Pierre Chevènement. Elle tente de s’adresser aux électeurs du PS ou aux écologistes, aux syndicalistes, à tous ceux pour qui la victoire du non au référendum de 2005 "veut encore dire quelque chose".

Mardi 26 mai, elle a tenu la vedette lors d’un meeting à la grande halle de Martigues (Bouches-du-Rhône). Devant quelque 2 000 personnes, en grande majorité sympathisants communistes, elle a redit la nécessité d’utiliser le 7 juin pour "contrer les politiques libérales de Nicolas Sarkozy et de ses alliés européens".

Après plusieurs vidéos de manifestations, d’interviews de syndicalistes, une apparition de postiers de Marseille en grève, Mme Buffet a assuré que le 7 juin, pouvait être "une nouvelle journée d’action, un appui formidable pour gagner sur vos revendications". Citant les directives sur les services publics, sur la rétention des étrangers, ou encore les "milliards" donnés aux banques, la députée de Seine-Saint-Denis a lancé : "Il faut les arrêter !"

"BELLE CAMPAGNE"

"Le Front de gauche, c’est le mouvement social qui se donne de l’espoir", a-t-elle conclu. Avant elle, les orateurs avaient décliné le même thème : celui de la crise, du mouvement social porteur d’espoirs et de la nécessité d’une alternative à une gauche socialiste, cogestionnaire de l’Europe. "Il faut une gauche fière d’elle et de ses valeurs", a clamé Christian Picquet. "Nous voulons rompre avec le consensus actuel de la construction européenne et avoir une politique de rupture", a martelé Marc Dolez, député PG du Nord.

Marie-George Buffet, maintes fois saluée, buvait du petit lait. Comme si elle revivait à nouveau la "belle campagne" de 2005. Mais ses interlocuteurs ont pris aussi le soin d’évoquer le lendemain du scrutin, pour souhaiter fermement que le Front de gauche perdure. "L’idée que cela ne doit pas s’arrêter le 7 juin est présente dans toutes nos rencontres", ont insisté tant M. Dolez que M. Picquet. La secrétaire nationale, qui a rendez-vous avec son conseil national à la mi-juin, elle, hésite encore.


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