Après l’Université d’été de St-Nazaire, le Nps pourquoi faire ?

jeudi 21 septembre 2006.
 

“Pour vivre, il faut une raison de vivre” par Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

« NPS vit, NPS vivra » proclame fièrement le titre de la déclaration de NPS à l’Université de rentrée de Saint Nazaire. Tous ceux qui avaient voté pour la motion 5 devraient donc pouvoir se réjouir.

Mais pour vivre, encore faut-il une raison de vivre. Cette raison de vivre avait clairement été formulée par la direction de NPS « Notre candidat, c’est le programme ».

Malheureusement, il faut bien aujourd’hui se rendre à l’évidence : la direction de NPS a de plus en plus de candidats mais de moins en moins de programme.

Une partie de la direction de NPS, avec Vincent Peillon et David Assouline, soutient Ségolène Royal. Une autre partie, à l’image de Benoît Hamon, appelle de ses vœux la candidature de Lionel Jospin.

Quant au programme, de la synthèse du Mans à la déclaration de Saint Nazaire en passant par le projet socialiste, il est à chaque fois devenu plus vide de sens. Les phrases à double lecture se sont multipliées. Le fossé avec le contenu de la motion 5 s’est, à chaque fois, creusé.

Le but affiché de ces concessions qui en appelaient d’autres était de donner l’image d’un parti unifié, apaisé. Il est regrettable que la déclaration de Saint Nazaire ne tire aucun bilan de l’échec complet de la méthode utilisée.

Il était nécessaire et il aurait été tout à fait possible dans une courte déclaration comme celle de Saint Nazaire d’apporter des réponses concises mais précises aux principales attentes des Français et de contribuer ainsi à battre la droite et Sarkozy.

Il aurait pour cela fallu ne pas s’accrocher désespérément à une « synthèse et à un « projet socialiste » dont la déclaration affirme elle-même qu’ils ont sombré dans l’oubli, reconnaissant ainsi leur peu de consistance. Hélas, la déclaration de Saint Nazaire se contente d’énoncer de phrases toujours aussi creuses, permettant toujours autant de doubles lectures.

Le chômage ? Aucune mesure n’est proposée.

La précarité ? Le silence est complet. La nécessité d’abroger le CNE n’est même pas affirmée.

Le pouvoir d’achat ? Aucun chiffre, aucune date ne sont avancés.

La santé ? La déclaration ne fait aucune proposition un tant soit peu précises, même pas l’abrogation de la loi Douste-Blazy et du plan « Hôpital 2007 ».

Les retraites ? Le vide est toute aussi inquiétant. Là encore, l’abrogation de la loi Fillon n’est même pas à l’ordre du jour.

Une véritable république parlementaire ? Le transfert des pouvoirs du président de la République au Premier ministre (en particulier le droit de dissolution de l’Assemblée Nationale) n’est pas envisagé. Le terme même de VIème République est devenu tabou.

Les services publics ? Ils sont évoqués au détour d’une phrase. La renationalisation de GDF n’a pas droit de cité. L’Ecole ? La Sécurité ? Elles ne font l’objet d’aucune proposition concrète.

Le seul élément concret de la déclaration de Saint Nazaire est le rappel de l’importance déterminante de la victoire du « non » au référendum du 29 mai 2005 aussi bien pour l’Union européenne que pour notre pays.

Ne faudrait-il pas que NPS en tire les conclusions et soutienne le seul candidat à la candidature qui se soit prononcé pour le « non » ?

Laurent Fabius n’est-il pas, d’ailleurs, le candidat le plus à gauche et donc le plus apte à rassembler les électeurs de gauche ?

Quel candidat à la candidature, en dehors de lui, fait des propositions concrètes sur l’augmentation du pouvoir d’achat ou la renationalisation de GDF ? N’est-il pas, enfin, le candidat le plus proche de la motion 5 ?

Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

À Cuincy (Nord) les 29, 30 septembre et 1er octobre 2006


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