Manifestation monstre (3 millions de personnes) contre Ahmadinejad, au moins sept morts et de nombreux blessés (communiqué du MRAP)

mercredi 17 juin 2009.
 

Le processus électoral en Iran montre que le régime bien loin d’être monolithique, est traversé de courants qui représentent diverses composantes de la société iranienne qui, à l’occasion de ce scrutin, se sont violemment affrontées même si les candidats en présence sont issus en principe du même appareil d’Etat. Il montre également la détermination d’une partie de plus en plus nombreuse du peuple iranien d’en finir avec la dictature politico-religieuse.

Pour le MRAP, l’ampleur de la victoire proclamée de Mahmoud Ahmadinejad peut légitimement rendre suspect le déroulement du scrutin. Elle s’apparente de plus en plus, au fur et à mesure que les informations nous parviennent, à une véritable tentative de coup d’Etat. En ce sens, la décision de son principal concurrent, Mir Hossein Mousavi, de demander l’annulation de l’élection semble légitime : des urnes et bulletins de vote auraient notamment été brulés.

Depuis l’annonce de la réélection de M. Ahmadinejad des manifestations de plus en plus nombreuses se déroulent dans un certain nombre de villes : Téhéran, Chiraz, Tabriz... En ce moment même, selon l’agence Reuters, 3 millions de personnes manifesteraient dans les rues de Téhéran, parmi lesquelles beaucoup de jeunes et de femmes. Ces manifestations donnent lieu à une vague de répression et d’arrestations, jusque dans les hôpitaux. On compterait plusieurs morts et de nombreux blessés. « Tous ceux qui bougent sont arrêtés » a déclaré le représentant en France du Forum Social Iranien.

Le MRAP, solidaire des manifestants, condamne cette répression sauvage. Outre la question du résultat électoral, ce que veulent avant tout les manifestants c’est la fin des atteintes aux libertés démocratiques, le respect du droit des femmes, la fin des inégalités sociales (un Iranien sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté)...

Rappelons en outre que l’Iran occupe, après la Chine, la seconde place pour les exécutions - la peine de mort y est d’ailleurs plus souvent utilisée comme outil de répression politique ou morale- et que la pratique de la torture y est systématique.

En dehors de la polémique sur le résultat du scrutin et la désignation du président, le MRAP continuera d’apporter son soutien aux forces qui militent pour un Iran démocratique, laïc et pacifique, et dont il salue le courage.

Les problèmes de fond concernant la politique nationale et internationale de l’Iran demeurent mais, compte tenu de la situation, l’urgence est d’éviter un bain de sang : aujourd’hui c’est le devenir même du peuple iranien qui est en jeu.

Paris, le 15 juin 2009.


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