"Je reviens sur la campagne électorale et son bilan"

dimanche 21 juin 2009.
 

Je n’ai pas l’intention de remplacer ici les analyses qui foisonnent dorénavant. Je ne fais pas de bilan pro domo non plus. De quel droit le ferais-je, alors que nous y avons consacré un week end entier de travail collectif entre responsables du PG.

Non, juste un vrai regret. Celui d’avoir laissé filer la campagne sans avoir été vigilant sur la prise en compte de ce que nous sommes depuis que nous avons adopté la thèse sur « la planification écologique ». Certes, dans nos meetings, à l’oral, très souvent nous n’avons pas manqué à ce que nous devons être à ce sujet. Encore qu’on aurait pu faire mieux, j’en conviens. Mais dans le matériel électoral, tract et profession de foi, le compte n’y est pas à l’évidence. Pour être honnête je n’en suis pas surpris. D’ailleurs les alertes n’ont pas manqué de la part de camarades plus attentifs et exigeants. De mon côté, je me console en me disant que j’ai introduit le thème de la planification écologique quasi au débotté dans les messages de la campagne officielle. Mais cela ne fait pas une ligne cohérente et lisible. Ce reproche dorénavant tous se le font au PG si j’en crois ce qui s’est dit le week end dernier, entre nous.

Je ne l’exposerai pas ici sans dire quelle responsabilité y ont les écolos de gauche qui sont restés sur leur Aventin de contemplations maussades pendant toute la campagne et avant cela au moment de la première phase de la fondation du nouveau parti de Gauche. Présents dans le Front de gauche en tête de liste éligible comme nous le leur avons proposé, dirigeants au Parti de gauche, ils auraient pesé de tout leur poids d’idées. Tant pis pour nous, bien sûr. Mais la leçon doit servir. Nous serons plus méthodiques à l’avenir. Moins timorés. Plus argumentants. Il y va de notre crédibilité. Car notre propos n’est pas de mériter des bons points de la part des diverses chapelles vertes toujours prodigues en réprimandes et conseils de banc de touche, ni même de prendre des électeurs aux Verts en le faisant.

Notre objectif est d’élargir le champ de vision de ceux à qui nous nous adressons pour les conduire à la compréhension de la nécessité d’une bifurcation de notre modèle de civilisation. C’est avec cet état d’esprit que nous avons commenté le résultat des Verts. Plutôt que de souligner leurs ambigüités plus qu’évidentes, leurs propositions d’alliances calamiteuses avec le centre et ainsi de suite, nous avons au contraire positivé le résultat. Au point de lui faire dire ce qu’il ne dit d’ailleurs peut-être pas vraiment. A savoir que ce serait un le signe d’une prise de conscience élargie de la nécessité de révolutionner le mode de production et de consommation.

J’en reste là. Non. Pas tout à fait s’il s’agit de lendemain de vote. Un mot d’écœurement encore. D’abord de voir des médias sans foi ni loi continuer de nous ignorer, nous, Front de Gauche sur tant de plateaux de bilan des votes. Dont la dernière du regretté « Ripostes » et aussi à « Mots Croisés ». Puisqu’il s’agit du service public notons qu’il est désormais continuellement en état d’excès de zèle bien pensant. Mais pour quel profit, bon sang ! Autre domaine plus cruel, celui des délires de presse écrite. Ainsi pour cette brève qui me fait dire le contraire de ce que je dis, à savoir qu’il faut développer le Parti de Gauche, et me met dans la bouche que je ne veux pas plus de cinq mille adhérents plutôt que d’y voir des « fêlés » qui viendraient « bavarder ». On imagine comment cela est repris avec délice sur la toile de toutes les rumeurs et ragots qu’est aussi internet, par la cohorte des aigris qui y trouvent une nouvelle occasion de se rengorger et bouffir d’indignations convenues. Parfois le montage se voit. De façon déprimante.

Ainsi pour le titre de l’interview subtile que fait avec moi Gérard Miller pour le journal pourtant plutôt tranquille qu’est « La vie ». « Les européennes m’ont mis à la mode » me fait-on dire entre guillemets sur cinq colonnes. En lisant le texte on découvre que je ne dis cela nulle part. Certes, Miller le dit dans une question. Mais encore faut-il préciser que ce n’est pas dans ces termes. Pourtant cela m’est attribué. Ainsi va la vie ordinaire de la décomposition de l’éthique médiatique qui est au moins aussi avancée que celle de la politique, des institutions, de la démocratie et d’une façon générale de tout ce qui devrait rassembler dans ce pays et qui sert seulement aujourd’hui à la mise en scène générale du spectacle du naufrage collectif de notre vie commune.


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