Un bac de licencieur, SMIC, sus aux arrêts maladie, refus de soigner en CMU, vers une nouvelle crise financière ?... (Petites nouvelles du dimanche)

jeudi 9 juillet 2009.
 

1) Sujet de bac STG (économie droit) particulièrement scandaleux : comment licencier une salariée pour défaut de performance ?

Incroyable !

L’Education Nationale a donc validé pour le bac un sujet traitant de la meilleure façon de licencier :

* au moment où, en France, chaque jour apporte ses charrettes de licenciements.

* à l’heure où, par le monde, des dizaines de millions de salariés et de familles se retrouvent au chômage, dans la précarité sinon la misère.

Sujet : Soit une employée, en qualité de commerciale dans l’entreprise Sectora. Elle prospecte les grandes surfaces pour tenter de leur vendre des postes de caisses ergonomiques… Mais, la conjoncture morose aidant, elle ne parvient pas à remplir ses objectifs de vente. Après plusieurs formations prescrites par son employeur, la vendeuse n’améliore pas ses performances. La salariée reçoit « la lettre jointe en annexe (une convocation pour un entretien préalable au licenciement — NDLR) et conteste la décision prise à son encontre. Elle menace de porter l’affaire devant le tribunal. Le directeur de Sectora vous demande conseil »…

Parmi les conseils attendus du candidat : « Formulez le raisonnement juridique que devra conduire l’employeur si l’affaire devait être portée devant le tribunal », « montrez en quoi la procédure de licenciement permet de garantir les droits des salariés »

L’Union nationale lycéenne (UNL), a caractérisé de "dérive" un tel sujet. « Le sujet n’est vraiment pas approprié dans le contexte de crise qui frappe en particulier les jeunes, on le croirait écrit par Laurence Parisot », réagit Antoine Evennou, secrétaire général. « Désormais, les apprentissages ne visent plus à apprendre à l’élève comment remplir ses droits et devoirs en tant que futur salarié, mais à justifier les licenciements ». Pour le responsable syndical, « on attend de la formation en STG qu’elle permette l’accès aux connaissances qui favorisent l’insertion professionnelle des jeunes, et non qu’elle vise à justifier leur exclusion ».

2) Hausse ridicule du SMIC ce 1er juillet 2009

Avez-vous retenu le montant de la hausse du SMIC ce 1er juillet : 0,11 euros de l’heure travaillée. Avec 1,25%, c’est inférieur à l’inflation réelle.

Et dire que Sarkozy a réussi à se faire élire par des salariés pauvres comme « président du pouvoir d’achat ».

3) Quand Sarkozy veut tuer son chien, il l’accuse de la rage !

Depuis un mois, la droite mène campagne contre les arrêts maladie. Cela a commencé par la "proposition" du porte parole de l’UMP visant à travailler pendant les congés maladie. Cela s’est poursuivi par une campagne de presse avec un point d’orgue ce 30 juin dans Le Figaro qui a titré sur « le préoccupant absentéisme des professeurs des écoles ».

Scoop tonitruant servant de prétexte à cette "préoccupation : un cabinet d’audit externe à l’Éducation nationale aurait indiqué que 45 % des 283 772 professeurs des écoles auraient posé au moins un congé maladie en 2007-2008.

Au minimum, l’article du Figaro aurait dû donner des précisions émanant de cette même étude, par exemple un quart de ces arrêts se seraient limités à une journée dans l’année...

4) Un quart des médecins parisiens refusent de soigner les patients couverts par la CMU

Tel est le résultat d’une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé. Ce pourcentage atteint 33% pour les médecins du secteur 2 qui n’ont pas le droit d’appliquer des dépassements d’honoraires pour les bénéficiaires de la CMU.

Et jusqu’à présent : ni l’Etat, ni la sécurité sociale n’ont pris de mesure pour protéger l’accès aux soins pour ces personnes déjà précarisées.

5) Plutôt qu’augmenter les impôts des privilégiés, l’Etat de Californie fait des économies sur ses budgets sociaux, ses services publics et ses fonctionnaires

Dans la semaine passée, une information mérite d’être notée : Schwarzenegger a ordonné la fermeture de nombre de services publics les premier, deuxième et troisième vendredi de chaque mois, jusqu’en juin 2010. Les fonctionnaires concernés verront leur salaire diminuer proportionnellement.

6) Les banques européennes craignent une deuxième crise financière. Aussi, elles placent leur argent en lieu sûr

En décembre 2007, au plus fort de la crise financière, la Banque Centrale Européenne avait prêté le montant époustouflant de 349 milliards d’euros aux établissements financiers.

Record battu en juin 2009 avec 442,24 milliards d’euros prêtés à 1121 sociétés.

Cette somme énorme s’explique évidemment d’abord par les excellentes conditions de prêt proposées par la BCE : des montants accordés illimités, un taux de prêt bloqué à 1 % pendant un an, un prêteur qui n’aura a priori aucun problème de solvabilité.

Concernant les banques, le phénomène est en fait plus complexe et plus surprenant : elles ont emprunté à la BCE au taux de 1% puis lui ont prêté au taux de 0,25%. La seule explication donnée par la presse économique, c’est la volonté de placer de l’argent en lieu sûr dans la crainte d’une nouvelle crise financière.

7) Bilan de la cour des comptes : les banquiers encaissent sans contrepartie

La Cour des comptes a rendu ce 30 juin son rapport sur le plan de soutien aux banques. Le gouvernement avait débloqué à l’automne la somme vertigineuse de 360 milliards d’euros pour venir en aide au système financier. Depuis 105,7 milliards ont été utilisés.

Deux points méritent d’être retenus dans ce rapport :

* premièrement, les banques ne respectent pas et ne respecteront pas leurs engagements d’augmenter de 3 à 4% leurs crédits aux particuliers et aux entreprises en contrepartie de ce plan de soutien

* deuxièmement, la limitation des rémunérations des dirigeants censée aller de pair avec ce plan est d’après la Cour des comptes « assez largement illusoire »

Au crédit du plan de soutien, constatons qu’il aura permis le maintien d’un bon taux de rémunération des actionnaires.

8) Edouard Balladur de plus en plus impliqué dans l’affaire de Karachi

Abdulrahman El-Assir a été l’un des principaux intermédiaires payés par la France dans le cadre de plusieurs grands contrats d’armement internationaux, dont celui de la vente de sous-marins au Pakistan. Il est suspecté de longue date par les services secrets français de s’être livré à des activités illégales (blanchiment, trafic de drogue et d’armes...), mais aussi d’entretenir des « relations financières » avec l’ancien premier ministre Edouard Balladur, selon des informations recueillies par Mediapart.

Ces éléments sont confortés par des notes de la Direction générale des services extérieurs (DGSE), un rapport secret d’un ancien agent de la DST, Claude Thévenet, et par le témoignage de l’ancien directeur financier de la Direction des constructions navales (DCN). Ce dernier, Gérard-Philippe Menayas, a confirmé devant la justice la proximité du réseau El-Assir avec l’ancien chef du gouvernement français, et a évoqué le rôle qu’aurait joué Renaud Donnedieu de Vabres.

Source de ce point 6 : http://www.mediapart.fr/journal/fra...


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