Rencontres PG PCF NPA Historique ? Moi, j’y crois (5 juillet 2009)

mardi 6 juillet 2021.
 

Il est des évènements de prime abord secondaires qui peuvent avoir une importance historique pour la suite. Là, je vois le lecteur de ce blog sourire devant l’emphase de mon propos. Et pourtant j’insiste et je m’explique. Le Parti de Gauche vient de rencontrer en moins d’une semaine le PCF et le NPA. Je faisais partie de la délégation du PG lors de la première rencontre, et si (pour cause de déplacement en province), je n’étais pas à la seconde j’en prends toute la mesure.

Tout d’abord concernant le PCF, notre rencontre fut extrêmement positive et chaleureuse. Il s’est noué avec nos camarades communistes une relation de confiance qui s’est renforcée durant la campagne européenne. Pour moi, qui sors du PS, il fut impressionnant de constater le sérieux et la grande capacité militante de ce Parti.

Ceux qui glosent sur « la crise du PC » devraient prendre la mesure de ce fait. Même si le PCF, et aucun de ses dirigeants et militants ne le nient, a vu son nombre d’adhérents fortement baisser, il reste un « grand » Parti. Les militants communistes font partie du meilleur de la gauche. Il faut leur rendre hommage. J’ai connu les dizaines de milliers d’adhérents socialistes si bavards dans les réunions incapables de se déplacer à une réunion, de participer à une diffusion de tracts ou un collage d’affiche. A ce sujet, dans mon arrondissement, sur un mode pas toujours amical, certains d’entre eux m’ont fait le reproche de trop coller d’affiches du Front de Gauche sur les murs du 12e. « Cela faisait sale » m’ont-ils dit. Quelle tristesse ! Face à Sarkozy et à la brutalité de sa politique, mes amis socialistes sont devenus si raisonnables, qu’ils sont choqués par la trop grande présence d’affiches de forces de gauche sur les murs de leurs villes. L’anecdote me semble significative. Les socialistes ont perdu le goût de la castagne contre la droite. Martine Aubry l’a même assumé : elle ne veut pas du titre de « première opposante » qu’elle laisse à M. Bayrou mais seulement celui de « première proposante ». La belle affaire ! Qui peut entendre vos propositions si vous ne vous opposez même plus vigoureusement contre les attaques actuelles, contre les licenciements, contre la retraite à 67 ans ? Les propositions de mecano pour organiser des primaires et les ronflantes propositions de « maison commune de la gauche », si vides de contenus politiques sur les questions sociales, faites par les uns et les autres (de Montebourg, Vals à Hamon) n’y changeront rien. Le peuple de gauche attend autre chose, il veut une autre gauche. Une gauche qui ne s’adapte pas à l’injustice de ce monde, mais au contraire une gauche qui propose un nouvel horizon, un autre type de relation humaine, à l’opposé des logiques de profit du capitalisme de notre siècle qui détruit la planète et des millions de vies humaines. Certes, pour battre la droite, il faudra rassembler toute la gauche, au second tour, mais au premier notre peuple doit avoir le choix pour dire quelle gauche il veut. Après, viendra le temps du rassemblement. C’est la condition de la victoire.

Alors, quel esprit fumeux peut imaginer que toute la gauche de notre pays, de ce pays si frondeur et rebelle, peut se rassembler au premier tour derrière un Dominique Strauss-Kahn, Directeur du FMI nommé par Sarkozy, ou un Vals, qui rejette jusqu’au mot de « socialisme » ? Je cite ces deux noms car ils sont ceux qui sont présentés par les médias, en toute innocence bien sûr, comme étant ceux qui auraient peut être la préférence des Français lors de cette consultation. La personnalisation à outrance et les relais médiatiques de tel ou tel auraient une place majeure dans une telle désignation. Soyons francs, les primaires, c’est la mort des partis politiques et leurs transformations définitives en « fan-clubs ». L’exemple catastrophique de l’Italie est là. Il n’y aurait plus de propositions programmatiques, seulement un débat sur les personnes. A ce jeu, c’est la gauche qui peut disparaître à l’arrivée. Faut-il rappeler que lorsque François Mitterrand l’a emporté en 1981, il y avait 4 autres candidats de gauche au premier tour. Sa force alors, c’est que, sans artifice, son programme (les 110 propositions dans la continuité du Programme commun de 1972) permettait à toute la gauche de se rassembler derrière lui au second tour.

C’est là tout le sens des rencontres qui viennent d’avoir lieu. La proposition du PG est claire : nous voulons continuer le Front de Gauche et l’élargir, et nous rassembler dans des listes autonomes du¨PS au premier tour des élections régionales. Je répète, nous voulons permettre qu’un choix clair s’exprime entre la « vieille gauche » porteuse de toutes les défaites passées, aujourd’hui incarnée par le PS aligné sur le PSE, et une « gauche neuve » combative et constructive, prête à exercer le pouvoir pour « changer la vie, vraiment ». Notre proposition stratégique n’est pas une démarche de division, c’est une démarche de rassemblement.

Voilà, vous lirez dans les lignes qui suivent les comptes rendus des rencontres avec le PCF et le NPA. Le chemin est encore long, mais le « tournant » du NPA qui décide à son tour d’accepter la démarche d’un rassemblement de « l’autre gauche » au premier tour est une magnifique nouvelle. Bravo Olivier, bravo camarades du NPA ! A la veille de cet été 2009, un formidable espoir renaît à gauche.

Sans doute historique, je vous dis. Moi, j’y crois.


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