UN CRIME CONTRE LES POPULATIONS DE LA PLANETE : Le Canada bloque l’inscription de l’amiante chrysotile sur la liste des produits dangereux

mercredi 8 juillet 2009.
 

Les représentants de plus de 100 gouvernements étaient réunis à Genève à la 3e conférence des Parties à la Convention de Rotterdam. Cette convention prévoit une procédure minimale d’information sur la toxicité de produits dangereux qui font l’objet du commerce international.

Conformément à l’avis des experts rendu en février, on attendait que l’amiante chrysotile (94% de l’amiante extrait et commercialisé dans le monde) soit enfin inscrit sur la liste de ces produits dangereux pour lesquels l’information des pays acheteurs doit être faite. La transparence sur les risques est en effet la première condition de toute prévention de ceux-ci.

Mais le gouvernement canadien, porte-parole du lobby des mines d’amiante du Québec, vient une nouvelle fois de réussir à bloquer l’inscription sur cette liste. Les réprésentants du Canada auprès des deux agences des Nations Unies gérant la Convention (FAO et PNUE) ont réussi l’exploit d’obtenir le report sine die de cette question, en invoquant avec un beau cynisme la nécessité d’une position unanime des signataires.

Il est criminel que le Canada, qui prétend que l’on peut faire un usage « sécuritaire » de l’amiante chrysotile s’oppose à la diffusion de l’information sur la toxicité de ce produit. Dans ce combat douteux pour le droit d’exporter un produit mortel sans informer les populations des pays destinataires le Canada, a été – semble-t-il – appuyé par l’Iran, le Kirghizistan, le Pérou, l’Inde et la Russie.

Qu’un produit tuant plus de 200 000 personnes par an, interdit dans une trentaine de pays, dont le Bureau International du Travail et l’Organisation Mondiale de la Santé recommandent le remplacement, ne puisse pas être inscrit dans la Convention de Rotterdam, est un scandale. C’est un véritable crime contre la santé et la vie des peuples de la planète.

En légalisant la désinformation sur les risques d’un produit mortifère, elle tourne le dos aux objectifs proclamés de la Convention de Rotterdam, et démontre son impuissance à protéger la santé et la vie des populations.

Le prix de cette faillite, ce seront une nouvelle fois des centaines de milliers de victimes, particulièrement dans les pays les moins développés, qui le paieront par des souffrances et des morts parfaitement évitables.

L’Andeva et le Comité anti-amiante de Jussieu savent qu’au Canada même des voix s’élèvent pour contester cette politique. Avec elles, ils adressent une mise en garde solennelle au gouvernement canadien en lui demandant de cesser cette politique criminelle, dont il devra rendre compte devant l’Histoire.

LES HAUTS FAITS DU GOUVERNEMENT CANADIEN

Le Canada reste le premier exportateur mondial d’amiante mais n’utilise pratiquement pas l’amiante chez lui. Ses interventions :

- En 1998, il engage une procédure devant l’Organisation Mondiale du commerce pour annuler l’interdiction de l’amiante en France. C’est un échec.

- En 2000, quand le Chili annonce son intention d’interdire l’amiante, il multiplie pressions et manoeuvres. Nouvel échec .

- Il fait pression pour empêcher l’étiquetage de danger sur l’amiante à destination du tiers monde (Thailande, Corée du Sud).

- En 2004, il s’oppose à la mise de l’amiante chrysotile sur la liste des produits dangereux de la Convention de Rotterdam. Avec succès.

- En 2006, il récidive et obtient le report de la décision en 2008.

10 décembre 2006


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