Écologie politique : La députée Verte Martine Billard rejoint le Parti de Gauche

jeudi 9 juillet 2009.
 

Martine Billard, députée de Paris depuis 2002, démissionne des Verts pour rejoindre le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. L’écologiste estime que l’organisation à laquelle elle avait adhéré il y a seize ans est aujourd’hui en pleine dérive droitière. Elle donne trois bonnes raisons à sa démission :

* Tout d’abord, les Verts sont coupés des réalités du monde du travail et ne se préocupent pas des questions sociales.

* Ensuite, le parti est de plus en plus institutionnel : la démocratie interne y est réduite à une peau de chagrin et le projet de faire de la "politique autrement" n’y est plus qu’un souvenir, remplacé par les luttes de pouvoirs et le cumul des mandats.

* Enfin et surtout, Martine Billard regrette le rapprochement manifeste des Verts avec la nouvelle droite bobo néolibérale, représentée notamment le "sous-marin vert" de Nicolas Sarkozy, le très médiatisé Daniel Cohn-Bendit. "On a vu apparaître dans Europe-Ecologie une grande partie de Génération Ecologie, qui est de droite", déplore-t-elle.

Avec l’économiste objecteur de croissance Paul Ariès, directeur du journal Le Sarkophage, Martine Billard appelle aujourd’hui tous les écologistes se reconnaissant dans l’antilibéralisme et dans l’antiproductivisme à se rassembler au sein d’un "Parti de Gauche Écologiste". Constatant la demande croissante d’écologie exprimée par le succès de la liste Europe-Écologie aux dernières élections européennes (16,28% des voix), mais rejetant le projet politique de Daniel Cohn-Bendit — dont l’objectif, associé au projet libéral-autoritaire de Nicolas Sarkozy, est selon eux "d’occuper le centre à la place de Bayrou" — ils proposent d’attaquer le mal à la racine en rompant franchement avec les modes de production et de consommation dominants.

Pour Martine Billard et Paul Ariès, le capitalisme vert n’est en effet que le dernier avatar d’une économie de marché bien incapable d’affronter la crise en cours. Pour trouver des solutions à la hauteur des enjeux du XXIe siècle, il revient donc de toute urgence au politique de dessiner les contours d’une nécessaire décroissance, seule capable d’une transformation à la fois économique, sociale, démocratique et écologiste. Un congrès programmatique sera organisé en ce sens en décembre prochain par le Parti de Gauche qui pourrait prendre à cette occasion le nom de "Parti de Gauche Écologiste", histoire d’affirmer sa nouvelle identité.

Jean-Luc Mélenchon se réjouit de cette évolution et assure que son parti voit affluer de nombreux militants Verts qui ne se retrouvent pas dans l’orientation donnée par Daniel Cohn-Bendit. Il rappelle que le Parti de Gauche est ouvert à toutes les forces et personnalités désireuses de travailler ensemble à un projet radical de rupture avec le capitalisme et la logique productiviste.

Avec le départ de Martine Billard, Les Verts ne comptent désormais plus que trois députés à l’Assemblée Nationale : Yves Cochet, François de Rugy et Noël Mamère.

Noël Blandin, jeudi 09 juillet 2009.


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