Déclaration commune République & Socialisme et du PG à l’issue de leur rencontre

mardi 14 juillet 2009.
 

Sur invitation du Parti de Gauche, deux délégations du Parti de Gauche, conduite par Jean-Luc Mélenchon, et de République et Socialisme, conduite par Lucien Jallamion, se sont rencontrées afin de faire le bilan des élections européennes et de tracer les perspectives d’avenir. Pour le Parti de Gauche, il s’agissait, en outre, de présenter ses propositions issues de son dernier Conseil National.

PG et RS se sont félicités du résultat du Front de Gauche, qui malgré une forte abstention des couches populaires, est parvenu à rassembler plus de 6,5% des votants en obtenant 5 élus.

Les deux délégations considèrent toutefois que le vote du 7 juin marque avant tout l’échec de la social-démocratie en Europe et pose plus globalement la question de la survie de la gauche dans un certain nombre de pays. Ce résultat, du coup favorable à la droite, indique dans le même temps le rejet par les peuples de la construction libérale de l’Union européenne.

Dans un contexte où les licenciements se comptent chaque jour par milliers, où les salaires sont constamment freinés, où les biens communs sont livrés aux intérêts financiers, et où le droit du travail est remis en cause l’urgence est à la reconstruction d’un vrai projet à gauche

Concernant les régionales, les deux délégations ont souhaité que ces élections marquent une nouvelle étape dans le processus d’union des forces de la gauche de transformation.

Le Parti de Gauche propose la construction de listes autonomes d’un Front de Gauche le plus large possible. Ses rencontres avec le NPA et les Alternatifs entrent dans cette stratégie et amorcent une dynamique positive même si, évidemment, l’issue reste incertaine.

République et Socialisme souhaite que ces élections installent durablement le Front de Gauche dans le paysage politique et contribuent à son élargissement, y compris en direction de l’électorat traditionnel du Parti Socialiste qui a voté « non » au référendum de 2005 et plus largement de tous les républicains de gauche. République et Socialisme n’a pas toutefois souhaité s’engager plus avant à ce stade sur une stratégie.

Le Parti de Gauche a proposé à République et Socialisme de co-organisation de son congrès de fondation qui se tiendra en décembre prochain. Le Parti de Gauche a rappelé que son objectif était de regrouper dans une même formation politique du style « Die Linke » tous ceux qui se reconnaissent dans une gauche de transformation. Il comprend cependant, et respecte, que ce ne soit pas le choix aujourd’hui de partis comme le PCF ou le NPA. Le Parti de Gauche n’en renonce pas moins à constituer déjà un premier parti creuset. Face à une droite dure et plus unie, il estime qu’il ne faut pas ajouter à l’émiettement de toutes les expériences des mouvements ouvrier, écologique et républicain. Pour le Parti de Gauche, République et Socialisme, par son engagement aux Européennes et ses valeurs républicaines et sociales, devrait être un partenaire privilégié. Le Parti de Gauche a donc proposé à R & S d’intégrer le comité d’organisation de son congrès fondateur.

République et Socialisme, sans nier certaines proximités politiques entre les deux organisations, a rappelé que sa dernière assemblée générale s’était prononcée pour une autonomie d’observation jusqu’aux régionales et ce, sans rejeter par un apriorisme non justifié, une possibilité d’union dans un délai raisonnable, tout en faisant remarquer que ce n’était pas la seule option. République et Socialisme estime qu’il est nécessaire que les forces qui soutiennent le Front de Gauche et les acteurs du mouvement social s’engagent ensemble, en respectant les identités de chacun, dans l’élaboration d’un véritable projet de gauche économique, social, écologique, républicain, démocratique et en rupture avec l’idéologie de l’Europe libérale, seul projet susceptible de rassembler majoritairement nos concitoyens en attente d’ une véritable alternative politique.

A l’issue de cette rencontre, les délégations du Parti de Gauche et de République et Socialisme ont convenu de maintenir les liens par des rencontres tant sur le plan national que départemental. L’objectif étant de construire au final un véritable parti « de la vraie gauche » répondant en France à une forte demande intérieure des citoyens tout en étant porteur d’espoir pour les autres peuples en Europe.


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