Martine Aubry et les Rendez Vous socialistes du “projet” Mettre le social au cœur : 32 heures, 60 ans, 1600 euros (par Gérard Filoche, Parti socialiste)

vendredi 24 juillet 2009.
 

Sarkozy refuse de faire payer des impôts aux riches. Il manque donc de recettes et aggrave « les déficits ». Alors il emprunte aux riches les impôts qu’il ne leur fait pas payer. Puis il leur rembourse à un taux confortable. Et il fait payer ce remboursement majoré par les pauvres en les faisant travailler plus toute leur vie jusqu’à 67 ans. C’est simple. Faisons simplement l’inverse.

En fait la France est riche, elle n’a jamais été aussi riche. Sa crise vient de ce que les richesses sont accaparées, pillées, et que la machine est bloquée, les pauvres appauvris, et les riches rapaces accumulent en dormant, et brûlent leur argent en subprimes, titrisation, hedge fund, et cie.

En face de cela, un programme de gauche fait avec des grands mots, des phrases à n’en plus finir sur le « bien être », ça ne prend pas, ça ne prend plus. Promettez des mots et des mots et des mots, ça laisse sceptiques les électeurs de gauche. Annoncez un « projet » et tout le monde dort déjà : le PS en a fait un en 2002, un autre en 2005, puis un autre en 2006… il y en avait des pages et des pages, et des pages. Mais il manquait l’essentiel, la ou les revendications phares, clefs, incontournables qui incarnent de façon chiffrée, immédiate, précise, la volonté de changement réelle.

La bataille du « projet » sur le « bien être » annoncée par Martine Aubry en commençant par une initiative sur le climat, une convention sur la culture, des chantiers sur la recherche, des conventions sur le nouveau modèle de développement ou sur l’autorité et les libertés, des millions de gens ne s’y intéresseront pas. Des mots : « société du travail », « fiscalité » « assises des territoires », ça ne vaut pas mobilisation. Des phrases, des ensembles vagues, pas clairs, pas perceptibles, pas chiffrés. Ca prend du temps, de l’énergie et ça ne fait pas envie. Ca finira en un catalogue de 40 pages.

Un programme, un projet, ça se condense, il faut que ça parle vite, clair et bien à des millions et des millions de gens. Le social au cœur.

* 32 h hebdomadaires, travailler tous moins pour travailler tous et mieux. Incontournable réduction du temps de travail quand il y a 3 millions de chômeurs. Contrôle des licenciements.

* 60 ans : retraite assurée et garantie, du temps pour profiter après une vie de travail. Moins de boulot pour les seniors et davantage de boulot pour les juniors !

* 1600 euros tout de suite pour le Smic et par contrecoup hausse de tous les salaires avec des conventions négociées, encadrées.

Les salaires c’est la sécu, c’est les retraites, c’est le logement, c’est la vie. 32, 60, 1600 : redistribuons les richesses pour relancer l’économie. Tout tient en ça.

Un » projet » plus c’est bavard, dilué, fouillé, long, sans chiffre, sans précision sur les questions sociales centrales, moins on y croit ! 32, 60, 1600 !

Le reste arrive après de façon plus crédible :

- salaires maxima tout inclus net à 20 fois le Smic. au-dessus l’impôt prend tout, tranche à 90 %.

- Vous voulez parler fiscalité ? parlez en d’abord ainsi. Vous vous parlez banque ? Un grand service public de banque et de crédit.

- Services publics : une économie mixte, rendez à la nation tous ses services publics, collectifs, essentiels. Que les lois de la République l’emportent sur le marché : un code du travail protecteur, démocratie sociale, des CDI. Une école publique pour tous avec des petites classes et beaucoup plus de profs. Pas de « patron » pour les hôpitaux : démocratisez leur fonctionnement en service public en lien avec les usagers et les personnels. Sauvez la poste, la Sncf, EDG GDF…

- Protection sociale pour toutes et tous par les cotisations sociales, prélèvements progressifs prestations égalitaires.

Ensuite tout fait son chemin. On est écoutés, on nous croit, le reste se fera. Les grandes idées seront mieux créditées approuvées, soutenues.

L’Europe « si on veut, on peut… » l’entraîner dans cette voie : un grand pays comme la France qui fait ça en contamine d’autres. L’Europe sociale, Smic européen, ça suit… Les peuples applaudiront.

Des échanges contrôlés, équitables, ça se définit, ça s’instaure, ça s’impose.

Une République sociale, parlementaire, laïque, démocratique, écologiste (préciser : assez de « bling bling, de présidentialisme », et « stop au cumul des mandats » : c’est sensible).

Une gouvernance mondiale avec l’OIT, l’OMS, l’OME, l’OMC, l’ONU. Ca coule de source.

Pas besoin de 10 conventions, de centaines de milliers d’euros. De bla-bla qui dilue.

Des millions de gens sauront reconnaître un vrai « projet » et accrocher tout de suite : 32, 60, 1600.


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