Maître Jean-François Copé touche-t-il 200 000 euros chaque année pour "user de son influence" ?

mardi 22 novembre 2011.
 

Député UMP de Seine-et-Marne, président de groupe à l’Assemblée nationale et maire de Meaux, Jean-François Copé n’est pas exactement ce que l’on peut appeler un chantre du combat contre le cumul des mandats. Cumul des mandats, mais aussi cumul des revenus.

La loi organique du 25 février 1992 plafonne ses revenus d’élus à 9730,41 euros bruts par mois. Mais celui qui est également fondateur du club de réflexion Génération France a trouvé le moyen depuis octobre 2007 d’augmenter sensiblement ses émoluments, en devenant collaborateur à temps partiel dans l’un des plus importants cabinets d’avocats d’affaires internationaux, Gide Loyrette Nouel.

Bien que Copé n’ait pas occupé de poste spécifiquement juridique, le Conseil de l’ordre du Barreau de Paris avait tout de même jugé recevable son solide CV (ministre délégué à trois reprises et deux fois secrétaire d’Etat) et lui avait attribué quatre mois plus tôt son certificat d’avocat par la voie d’accès parallèle à la profession, comme à bon nombre de parlementaires.

« C’est fantaisiste, c’est totalement fantaisiste ! »

Depuis le sujet demeure tabou pour l’intéressé. Qu’y fait-il exactement ? N’y a-t-il pas conflit d’intérêts avec ses activités anciennes au gouvernement ou actuelles à l’Assemblée nationale ? Impossible de le savoir précisément, son travail au cabinet n’étant évidemment pas rendu public.

Pas plus que ses honoraires. Fin décembre 2007, alors que Jean-François Copé réunit à l’Assemblée nationale quelques journalistes qui suivent l’actualité parlementaires, Rue89 lui avait demandé si lesdits honoraires approchaient 20 000 euros par mois.

Le chiffre provenait d’une source qui n’avait pu être recoupée.

« Sa tâche principale ? User de son influence »

Dans une grande enquête sur l’argent des élus publiée en mai dernier dans le magazine Capital et reprise cet été sur le site Politique.net, le sujet est revenu sur le tapis, avec un chiffre pas si « fantaisiste » comparé au nôtre :

« Selon l’un des fondateurs [du cabinet Gide Loyrette Nouel], le contrat assurerait à Copé 200 000 euros d’honoraires fixes par an. Sa tâche principale ? User de son influence pour faire la médiation entre des société françaises et des Etats étrangers. »

Recontactés par Rue89, Jean-François Copé et le cabinet Gide Loyrette Nouel refusent tous deux de confirmer ou d’infirmer l’affirmation de Capital. Seule l’attachée de presse du premier ose : « Je peux vous dire que ce n’est pas du tout ça. » Combien alors ? Silence.

L’élu auteur de « Promis, j’arrête la langue de bois » (éd. Hachette Littératures, 2006) a-t-il changé d’avis ?


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