Crise du Parti Socialiste : DU DANGER DE LA JOIE A PROPOS DU MALHEUR DES AUTRES

vendredi 31 juillet 2009.
 

Fouiner dans les draps des malades, même bénins, n’est pas raisonnable. Ce qui n’est pas raisonnable non plus c’est d’enterrer les vivants. Bonjour la saoûlante chronique mortuaire permanente qui entoure à présent le PS. Là encore soyons méthodique. Le diagnostic de « coma dépassé », de « mort clinique » prononcé par tant de pontifes socialistes ne doit rien à la science et tout à la politique active. Ils ne déplorent pas, ils souhaitent. Ceux qui tapent sont ceux qui veulent la fin du PS par d’autres moyens, plus radicaux, plus définitifs que ceux utilisés jusque là. Mais sur le fond, concernant l’orientation proposée ou plus exactement « suggérée » qu’est-il dit ? Rien d’autre que ce qui est engagé partout en Europe et qui conduit à la liquidation de la gauche. Tout est pervers dans ce jeu d’ombres. Je ne pointe ici qu’une question qui me préoccupe. Rien de tout cela, je veux dire le sabordage du PS, ne correspond a l’intérêt de la gauche à cette heure.

Le projet qui nous a animés en créant le Parti de gauche, quelle que soit la profondeur des divergences avec le PS des oui-ouistes, n’a jamais été sa pulvérisation. Là où elle se produit, quand elle se produit, elle ne libère aucune force active pour la gauche. Le socle social bobocrate de l’actuelle nomenclature socialiste et de son électorat reste très éloigné des questions sociales qui sont l’enjeu du moment politique. Son adhésion aux thèmes de l’écologie politique reste elle aussi très formelle et ne dépasse pas le stade de l’anxiété de posture et de la dénonciation verbale. L’égoïsme et la tartuferie de ces milieux n’est contrebattu d’aucune manière par un contre modèle politique de gauche. Nous n’y sommes pas audibles. Le décervelage est très avancé. Et quand la banquise des habitudes du vote socialiste se dissout dans la mer de l’abstention et de la mode électorale ce n’est pas au profit de la gauche de transformation sociale.

Ce constat n’est pas à reprocher aux socialistes. La cause est entendue avec eux. Ils en sont absolument et durablement incapables. Tout ce que nous pouvons attendre d’eux c’est qu’ils gèlent le plus longtemps possible cet électorat. Sans l’entrainer plus à droite qu’il n’y est déjà disposé. Jusqu’à quand ? La gauche de ce parti a cessé d’exister de manière autonome. Pratiquement, humainement et idéologiquement. Elle n’est pas une rescousse envisageable. Il est donc de notre intérêt bien compris que tout cela tienne, fusse par la peinture des murs. Jusqu’à ce que nous soyons capables de prendre faire passer la relève aux catégories sociales qui sont intéressées au changement profond que le moment réclame et que nous visons.

Cela signifie que le principal problème à gauche, ce n’est plus le PS, aujourd’hui. Encore une fois la cause est entendue à son sujet.

Le principal problème c’est nous. Nous, l’autre gauche. Comment construire une force d’entrainement majoritaire ?

Je ne parle pas seulement du système d’alliance qui en est la condition nécessaire. Je parle des mots d’ordre, des projets, des objectifs que nous pouvons faire partager par une majorité de citoyens qui aillent voter et se mobilisent encore ensuite pour les faire aboutir. Mon intention est de dire que le rabâchage anti socialiste et la fameuse « schaden freunde », « joie à propos du malheur des autres » ne constitue pas une politique alternative à gauche. Attention à ne pas hurler avec les loups ! L’anti socialisme ne mène nulle part. La concurrence avec le PS n’est pas une fin en soi. Le recul du PS n’est pas un objectif à soi seul. Tout ceci est dit pour que nous acceptions enfin de prendre notre place et de nous hisser à la hauteur des tâches à accomplir. Bien sûr, tout cela dit en pleines vacances et à la sortie d’un cimetière ne doit pas nous conduire à faire du sport pour oublier nos misères. Surtout sous le soleil de midi. Quand il y en a.


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