Etats-Unis : Une extrême droite puissante et meurtrière

jeudi 17 novembre 2016.
 

- C) Comment s’entraînent et se préparent les milices d’extrême droite qui appuient Trump (4 novembre 2016)

- B) Etats-Unis : la nébuleuse d’extrême droite en expansion (2014)

- A) Etats-Unis 2009 : multiplication des groupuscules d’extrême-droite (+ 54 % en 8 ans)

C) Comment s’entraînent et se préparent les milices d’extrême droite qui appuient Trump (4 novembre 2016)

Source : http://www.revolutionpermanente.fr/...

Dans une région rurale de Géorgie, les membres en uniforme de camouflage de la Force de Sécurité 3 % des États-Unis (III % Security Force) se mobilisent pour s’entraîner au tir, au combat et pour des meetings spontanés de campagne pour la candidature présidentielle du républicain Donald Trump.

« Combien de personnes votent pour Trump ? Hourra ! », déclare Chris Hill, un clerc d’avocat qui utilise le pseudo de « Bloodagent ». « Hourra ! », lui répondent une dizaine de membres de la milice.

À mesure que la course présidentielle approche de sa fin, quelques groupes armés sont préparés à la possibilité d’une élection « volée » le 8 novembre et des troubles potentiels après une victoire de la démocrate Hillary Clinton. Ils disent qu’ils ne tireront pas en premier, mais ils comptent pas non plus laisser leurs armes à la maison.

La campagne populiste de Trump a inspiré une certaine vigueur aux membres de milices comme Hill, qui admire la promesse du multimillionnaire républicain de déporter les immigrants illégaux, d’empêcher que les musulmans entrent aux États-Unis et de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique.

Trump a prévenu à plusieurs occasions que l’élection pourrait être « truquée », et il a déclaré qu’il ne respectera pas forcément le résultat s’il perdait. Au moins un groupe paramilitaire, appelé Oath Keepers, qui par ailleurs envoyait des membres armés aux troubles raciaux de Ferguson, dans le Missouri, a demandé à ses membres de surveiller les centres de vote pour détecter d’éventuelles fraudes.

Les groupes paramilitaires armés ont gagné en importance au début de la décennie 1990. Leurs effectifs ont décliné après l’attaque à la bombe contre un édifice fédéral en Oklahoma en 1995 de la part d’un militant. Une attaque qui a fait 168 morts. Leur nombre a recommencé à croître dans les dernières années, alimentées par des craintes liées au fait que le président Barack Obama puisse menacer le droit au port d’armes.

Le Southern Poverty Law Center, qui suit l’évolution des groupes extrémistes, estime qu’il y avait environ 276 milices actives l’année dernière aux États-Unis, alors qu’elles étaient 42 en 2008. Dans les dernières années, des groupes armés ont fait face aux autorités fédérales dans une série de disputes pour l’usage de terres à l’ouest du pays.

« C’est la dernière opportunité de sauver les États-Unis de la ruine », a déclaré Hill. « Je suis surpris d’avoir survécu à huit ans d’Obama sans être devenu littéralement fou, mais Hillary fera la même chose, en pire », a-t-il ajouté.

À une heure au sud d’Atlanta, la Force de Sécurité 3 % (référence à l’idée que pas plus de trois pour cent de la population a lutté activement pendant la guerre d’indépendance contre le Royaume-Uni) a commencé sa journée autour d’un feu, puis par des tirs aux pistolets et aux carabines semi-automatiques sur un champ de tir.

Ils ont poussé de grands cris quand les décharges d’un fusil ont abattu un arbre.

Au milieu des simulacres de combat, Hill considérait des plans pour une marche armée à Washington si Clinton gagne.

Il a déclaré qu’il ne voulait pas que ses membres soient en première ligne, mais qu’ils défendront les manifestants si cela est nécessaire. Son groupe agira si Clinton, une fois élue présidente, essaie de désarmer les propriétaires d’armes.

« Je serai là pour assister mes compatriotes, et éviter qu’ils soient désarmés, et lutterai et tuerai et peut-être mourrai dans le processus », a dit Hill, qui a fondé la milice il y a quelques années.

« La candidature de Trump a donné la possibilité aux groupes extrémistes de s’exprimer plus ouvertement pour défier la loi », précise Ryan Lenz, enquêteur du Southern Poverty Law Center. La semaine passée, quelques adeptes remarquables du magnat de biens-fonds ont suggéré des actes de violence.

« Si Trump perd, j’attrape mon mousquet », a déclaré l’ex-représentant de l’Illinois, Joe Walsh, sur Twitter, alors que le commentateur conservateur Wayne Root a rêvassé sur la mort de Clinton dans un meeting du candidat républicain à Las Vegas.

B) Etats-Unis : la nébuleuse d’extrême droite en expansion (2014)

Source des extraits ci-dessous : http://www.francetvinfo.fr/monde/et...

Aux Etats-Unis, l’extrême droite est en expansion et revêt des formes très variées. Portrait de cette nébuleuse qui partage un point commun : sa haine de l’Etat fédéral

Frazier Glenn Cross, assassin et prototype de l’extrême droite US

L’Américain de 73 ans qui a abattu trois personnes dimanche, dans un centre communautaire et une maison de retraite juifs du Kansas, a été inculpé mardi. Frazier Glenn Cross est connu pour être adepte des théories sur la suprématie de la race blanche et pour son antisémitisme... Dimanche, des témoins cités par des médias ont affirmé avoir entendu l’homme crier "Heil Hitler" lors de son interpellation, une information non confirmée par la police. Il était en tout cas membre d’un forum internet néonazi sur lequel il avait publié plus de 12.000 messages.

La "nébuleuse" d’extrême-droite

Frazier Glenn Cross est aussi connu pour être un ancien responsable du Ku Klux Klan, adepte des théories sur la suprématie de la race blanche. Ce courant représente une petite partie de l’extrême droite américaine, qui consitue en fait une une véritable "nébuleuse " indique Thomas Snégaroff, historien des Etats-Unis et directeur de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Iris). Et cette "nébuleuse " rassemble des groupes aux intérêts très divers : plus ou moins radicaux, plus ou moins attachés à tel ou tel principe, des mouvements exclusivement centrés sur le port d’armes, sur la suprématie blanche, sur les impôts, contre l’avortement, contre les homosexuels, etc... "Mais tous ces groupes n’ont pas de relations entre eux ", ajoute l’historien. Si ce n’est qu’ils défendent la liberté individuelle à tout prix et haïssent ce qu’ils considèrent comme l’ingérence d’un Etat fédéral.

Avec Obama, l’élection d’un président noir à la Maison-Blanche ne leur a pas fait plaisir et a motivé une nouvelle génération d’extrême droite ".

Hausse de 813% depuis l’élection d’Obama

Car oui, en 2008, l’élection de Barack Obama a changé la donne. "Depuis, ces milices ont repris du poil de la bête ", indique l’historien Thomas Snégaroff. Selon l’association SPLC, le nombre de "Patriot groups" a atteint son plus haut niveau de l’histoire en 2012, avec 1.360 groupes recensés, soit une augmentation de 813% par rapport à 2008, avant l’élection de Barack Obama.

Plusieurs raisons à cela. D’abord à cause de la politique menée par le gouvernement. L’administration Obama s’est en effet réimpliquée dans l’économie américaine, a lancé une grande réforme de santé, et s’est attaquée à la question des armes. Autant de sujets considérés comme de l’ingérence par ces groupes.

Un président trop noir

Et puis, bien sûr, l’élection de Barack Obama a relancé les réflexes racistes de ces groupes. "La différence essentielle aujourd’hui, c’est que le gouvernement fédéral – l’ennemi juré de la droite radicale – est dirigé par un Noir , soulignait en 2009 le rapport du Southern Poverty Law Center. "Ce fait, combiné aux taux élevés de l’immigration non blanche, a accentué le racisme du mouvement Patriot, pour qui jusqu’à présent la haine raciale n’était pas l’une des principales motivations. "

Même si tous ces groupes ne placent pas la question raciale en priorité absolue, ils sont globalement persuadés de la suprématie de la "race blanche". "Tous ces groupes ne sont pas une émanation du Ku Klux Klan, c’est un autre moteur idéologique qui explique leur existence. Le Ku Klux Klan était d’abord la ségrégation raciale, le refus de la déségrégation ; s’ajoutait à cela une méfiance vis-à-vis de l’Etat mais c’était secondaire. Alors que dans les milices actuelles c’est le rejet de l’Etat qui est posé en premier, et après les considérations raciales existent mais ne priment pas sur les autres ", indique Thomas Snégaroff.

Des passages à l’action

Ces groupes passent-ils à l’action ? "Les deux principales forces violentes de l’extrême droite américaine sont les anti-avortement et les suprémacistes blancs ", indique Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme. Entre 1996 et 1998 par exemple, Eric Rudolph, de l’extrême droite chrétienne anti-avortement, avait commis une série d’attentats, notamment celui des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 où une bombe avait fait deux morts et 150 blessés.

Quelles méthodes utilisent ces groupes ? Le spécialiste Claude Moniquet cite d’abord les explosifs (pour les attentats anti-avortement contre des cliniques, à Oklahoma en 1995, à Atlanta en 1996... ), puis les incendies volontaires ("très régulièrem *ent dans le sud des Etats-Unis il y a des incendies volontaires d’églises dans des quartiers noirs * "), puis enfin des crimes de haine de type raciaux.

"C’est extrêmement important que le pays prenne cette menace au sérieux. Le probabilité d’une attaque meurtrière est réelle, et clairement en hausse ", indiquait en mars 2013 le Southern Poverty Law Center (SPLC).

A) Etats-Unis : multiplication des groupuscules d’extrême-droite (+ 54 % en 8 ans)

Source de 2009 : http://www.20minutes.fr

Les groupuscules d’extrême droite connaissent une recrudescence, après une décennie de déclin. Selon une étude publiée mercredi 12 août 2009 par le Southern Poverty Law Center (SPLC), une association reconnue pour son travail sur l’extrême droite, ils connaissent un nouvel essor ces derniers mois.

Au mois de février déjà, le SPLC avait publié une étude selon laquelle le nombre des groupes racistes avait augmenté de 54 % entre 2000 et 2008, passant de 602 à 926. Selon l’association, ces chiffres pourraient encore grimper en 2009.

Sur fond de crise économique et du fait de l’élection de Barack Obama, l’idéologie raciste, antigouvernementale et anti-immigration recueille de plus en plus d’adhésions aux Etats-Unis, comme le rappelle ce journaliste de la chaîne Fox.

« C’est la croissance la plus importante à laquelle nous ayons assisté depuis 10 ou 12 ans », a indiqué un responsable de la police, cité par le SPLC dans son étude intitulée « La deuxième vague : le retour des milices ». « Il ne manque qu’une étincelle. Ce n’est qu’une question de temps avant de voir arriver des menaces et des violences », s’inquiète le responsable, non identifié.

En avril dernier, interrogé par CBS, le président et fondateur de SPLC, Morris Dees, s’inquiétait de cet essor. Il rappelait notamment que le fait d’arme le plus meurtrier orchestré par un Américain dans son propre pays était l’oeuvre d’un militant d’extrême droite, en 1995. Selon lui, les Américains ont beaucoup à craindre des « terroristes de leur pays ».

En avril 1995, Timothy McVeigh, un ancien soldat reconverti dans la haine gouvernementale, avait fait exploser un camion en Oklahoma, soufflant en partie un bâtiment et tuant 168 personnes. Les poursuites judiciaires à répétition, concordant avec le premier mandat de George W. Bush, avaient semblé mettre un frein aux violences d’extrême droite.

Mais depuis le début de l’année, le vent a tourné selon le rapport. Et ce parce que « le gouvernement fédéral - objet de haine dans les groupes d’extrême droite - est dirigé par un Noir ». Selon l’étude, cet événement a un lien de cause à effet direct avec la multiplication des meurtres de policiers depuis le mois de janvier.

Larry Keller du SPLC cite l’exemple d’« un homme hors de lui à cause de l’élection de Barack Obama et soupçonné de vouloir rejoindre un groupe paramilitaire qui a tué deux shérifs-adjoints en Floride (sud-est) ».

Autre exemple qui avait fait grand bruit le 10 juin dernier : l’assassinat d’un agent de sécurité au Musée de l’Holocauste de Washington par un homme de 89 ans.

Face à cet essor, l’opinion publique américaine réclame l’ouverture d’un débat sur la législation des crimes idéologiques.


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