Jean-Claude Perez (PS) prend la mairie de Carcassonne à l’UMP

mardi 15 septembre 2009.
 

Le socialiste Jean-Claude Perez a remporté dimanche 13 septembre l’élection municipale partielle de Carcassonne (Aude). Cette nouvelle élection a été organisée après l’annulation pour fraude du scrutin de 2008, remporté par Gérard Larrat (UMP).

"Cette victoire est celle d’une gauche rassemblée, unie pour proposer une alternative de progrès. Elle vient confirmer les bons résultats enregistrés par la gauche à l’occasion des dernières élections partielles", s’est réjoui le Parti socialiste dans un communiqué.

En 2008, M. Perez avait été battu par M. Larrat qui disposait de 56 voix d’avance. L’élection a été annulée en mai par le Conseil d’Etat qui fondait sa décision sur la présence avérée de "faux électeurs" sur les listes électorales. Ces personnes avaient leur vraie résidence dans des communes voisines. Il s’agissait en quasi-totalité d’agents de la commune ou de membres de leur entourage immédiat, ou encore de proches du candidat élu ou de ses colistiers.

Source : Le Monde.fr

6 septembre 2009 Succès de la liste unitaire de gauche au premier tour des municipales de Carcassonne suite à l’invalidation du maire UMP

Source : http://www.humanite.fr/2009-08-17_P...

Voici les résultats du premier tour :

* liste Carcassonne pour tous ( unité de la gauche) : 45,91% (38,39% en 2008)

* liste du maire UMP : 39,65% (42,23% en 2008)

* liste MODEM : 3,43%

* liste des "Verts et écologistes" : 5,42%

* liste du FN : 5,6%

Congés reportés pour cause d’élection municipale en plein mois de septembre, le conseiller régional et vice-président de la région Languedoc-Roussillon Henry Garino est en pleine action avec ses colistiers de « Carcassonne pour tous ». Cette gauche républicaine réunit un large éventail, PS, PCF, PRG, Verts, un bon tiers de syndicalistes et l’incontournable société civile, qui fait l’originalité du chef-lieu de l’Aude. Le président de la chambre de commerce, celui du tribunal de commerce et même une ancienne adjointe au maire UMP pèsent lourd parmi les 43 candidats. Le Conseil d’État ayant invalidé pour fraude électorale cette municipalité de droite, élue en 2008 avec une minuscule avance déjà contestée à la sortie des urnes, on va donc choisir, début septembre, parmi 5 listes : UMP, Modem, FN, Verts… et « Carcassonne pour tous », dont Henry Garino, un des principaux fédérateurs, nous parle.

S’agit-il d’une liste « vraiment à gauche » ou d’une soudaine résurgence de la décevante « gauche plurielle » ?

Henry Garino. Cette objection tombe devant la personnalité de notre tête de liste, le député PS de la circonscription de Carcassonne, Jean-Claude Pérez, quarante-quatre ans, qui avait dit « non » à la constitution européenne de 2005, n’est pas allé au Congrès de Versailles avec les courtisans de Sarkozy et a voté « non » au traité de Lisbonne. Le PS détient 3 des 4 cantons de la ville, mais les divisions de la gauche font que, depuis 1983, la ville a été gouvernée par le RPR, puis par l’UMP Raymond Chésa, décédé en 2005. L’élection de son successeur, l’avocat Gérard Larrat, contestée dès la sortie des urnes en 2008, avec une avance de 40 maigres voix sur la gauche, a été annulée, en juin 2009, après examen pénal de plusieurs dizaines de procurations douteuses plus que sur des irrégularités administratives. S’entendre répondre : « Je n’ai pas voté mais on a retrouvé mon émargement », était banal pour les enquêteurs de la « police des polices » qui sont venus mettre le nez dans le commissariat de Carcassonne.

Comment peut-on aujourd’hui tourner cette page politique après un quart de siècle de magouilles ?

Henry Garino. La solution est de présenter ce programme de gauche dont aucune des autres listes ne peut se prévaloir, et ne pas recourir aux états-majors nationaux par-dessus la tête des électeurs. On nous annonce Alliot-Marie, Rachida Dati, Borloo, Xavier Bertrand, nous, nous annonçons notre programme. La gratuité des transports urbains dans la communauté d’agglomération, comme vient de le réussir la communauté d’agglo d’Aubagne, la remise en régie directe de la restauration scolaire, dont le contrat privé tombe maintenant à échéance. La remunicipalisation de l’eau et de l’assainissement dont la Lyonnaise des eaux est titulaire jusqu’en 2017 ne nous interdira pas de revoir ses tarifs à la baisse, plus le doublement des places de crèches, avec l’agrément de la CAF, voilà des mesures que l’on peut qualifier de « vraiment de gauche » ! Une Maison de la solidarité regroupant toutes les associations caritatives et tous les bénévoles, un réseau d’intervenants ouvrant largement les commissions extra-municipales, voilà, avec des conseils de quartier et la publication trimestrielle de l’état des finances municipales, de quoi guérir la plaie du clientélisme, sans oublier les 220 millions de francs de la fameuse dette Orta, qui a plombé les finances de la ville.

Selon une loi non écrite, les électeurs répugneraient à être dérangés pour voter en cours de mandat et seraient enclins à reconduire des élus sanctionnés, même s’ils sont fraudeurs…

Henry Garino. Carcassonne n’est pas Perpignan, et peut faire exception à une règle qui n’a rien d’inéluctable, outre que la ridicule affaire dite des chaussettes a pesé bien moins que la division de la gauche, dont la droite perpignanaise a fait ses délices. Sans triomphalisme prématuré, Carcassonne n’est pas un enjeu national mais tout bonnement le choix entre la reconduction d’une mairie UMP au milieu d’une terre de tradition progressiste et le retour de la gauche aux affaires de la ville avec ses militants locaux, sans parrainages extérieurs révélant des combinaisons d’états-majors.

Entretien réalisé par Jean Laïlle


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