Vous avez dit "reprise" ? what a "reprise" ?

mardi 22 septembre 2009.
 

Alors que les médias cherchent à nous convaincre que la sortie de la crise est en vue, qu’il nous faut être patient, ne pas revendiquer, faire encore des sacrifices, et tout, et tout, … et que l’ « envolée » des bourses est justifiée, les statistiques économiques montrent clairement qu’il n’en est rien !

L’offensive médiatique est basée sur le « rebond surprise » du PIB au 2eme trimestre. L’explication tient dans le fait de l’augmentation des exportations. Est-ce bon signe pour l’avenir ? Un retour de compétitivité du capitalisme français ? Que nenni ! C’est l’effet prime à la casse mis en œuvre en Allemagne. De la même façon que cette prime a dopé le marché français, elle dope le marché allemand, les ménages profitant de l’aubaine. Ainsi les exportations d’automobiles ont progressé de 11.2% ! Mais tout le monde sait que l’effet ne durera pas (la prime doit s’arrêter en octobre). Pas de quoi justifier le discours ambiant d’autant que les statistiques indiquent qu’en dehors de l’automobile les exportations n’ont pas bougé…

Du côté de la consommation l’absence d’augmentation des salaires et la pression exercée sur ceux-ci par le chômage ne permet pas d’attendre un soutien de la production. Et ce d’autant moins qu’on attend l’effet des plans sociaux en cette rentrée qui devrait voir le chômage poursuivre sa progression. La consommation ne risque pas de repartir de sitôt !

Enfin le plus inquiétant pour l’avenir de la reprise est sans doute que l’investissement des entreprises poursuit sa diminution (-1%). Même si celle-ci est plus lente, cela signifie que les entreprises ne croient pas davantage aux discours dominants … et la reconstitution de quelques stocks n’est pas l’hirondelle qui ferait le printemps économique en hiver ! Il y a un moment où les entreprises sont bien obligées d’avoir quelques stocks si elles veulent satisfaire leurs clients …. On peut faire la même remarque pour le ralentissement de la chute de la croissance mondiale : on ne peut indéfiniment produire moins de mois en mois mais ceci ne signifie en rien que les conditions de la reprise soient en place.

De la même façon que lorsque le feu dans la cheminée s’éteint, y jeter de la paille réanime les flammes une poignée de seconde…. le plus vraisemblable pour de nombreux économistes est que les effets des plans de relance se fassent sentir pendant un temps et que la dépression revienne ensuite.

Au final, il semble bien que le discours sur la reprise qui n’a rien à voir avec la réalité économique soit conçu comme écran de fumée dans la contradiction explosive qui se construit entre la montée rapide du chômage et la pression à la baisse du pouvoir d’achat (on prévoit un retour de l’inflation d’ici peu) d’une part et d’autre part l’annonce de profits important, des bonus distribués par les banques et la volonté de réduire les dépenses publiques … pour nous faire payer le prix de la crise !

Alain Dontaine


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message