Georges Frêche à Serge Fleurance (socialiste n’ayant pas voté Codorniou) en Conseil municipal de Montpellier : « Toi, je te couperai les couilles"

mercredi 14 octobre 2009.
 

« Salut le traitre. Toi, je te couperai les c... Tu t’en rendras même pas compte. » Ainsi Georges Frêche a-t-il salué hier Serge Fleurance, un ex-fidèle lieutenant, désormais rallié au camp d’Hélène Mandroux dont il est le premier adjoint. Voilà qui vous posait une entame de conseil municipal dont c’est un doux euphémisme d’écrire qu’il était attendu .

Pensez... Quatre jours après le vote interne au PS pour désigner le premier socialiste en vue des élections régionales, qui s’était transformé en référendum autour de la personne de Georges Frêche, voilà que quelques-uns des belligérants avaient l’occasion de se retrouver frontalement. Georges Frêche, grand vainqueur de ce 1 er octobre face à une Hélène Mandroux qui avait essuyé-là un gros revers (mais elle a affirmé hier rester candidate à la présidence de l’Agglo), s’était donc déplacé pour cette session. Et pas pour rien puisqu’il accapara micros, caméras et attentions, les « Ah ! » de ravissements étonnés et les « Oh ! » d’indignations outrées. Ce conseil municipal, il le transforma en one man show, intervenant sur chacune des trente-deux premières questions à l’ordre du jour. Et de balancer tous azimuts piques, flèches, diatribes, services lourds et gros scuds. Et quelques caresses. Rares quand même les caresses .

Bref, il régla autant de comptes qu’il posa de jalons pour l’avenir, louant ici une initiative de l’adjoint à la culture Michaël Delafosse (pour l’Agora du savoir ), ou faisant porter à la tribune un bouquet de fleurs (que Gabrielle Deloncle, déléguée au tourisme d’affaires, lui avait apporté depuis le marché-gare où était réunie la filière horticole) à l’attention d’Hélène Mandroux. Mais dans le même temps, il n’épargnait guère cette dernière. Elle veut lancer un conseil des sages « apolitique, citoyen et laïc » ? Il flingue aussitôt : « Une assemblée apolitique ça n’existe pas. Ou votre conseil est composé d’idiots décérébrés ou il l’est de gens intelligents. Et s’ils sont intelligents, ils sont forcément politiques. » Au moment du vote, il s’abstiendra.

Mais personne n’échappera à sa vindicte, pas plus les Verts, les communistes que la droite. Ainsi Jacques Domergue sera-t-il repris de volée en termes très durs sur le dossier de projet de parking du Peyrou : « Ce sont vos amis de l’UMP qui empêchent la réalisation de ce parking. Vous êtes un démagogue au petit pied Domergue. Vous n’avez qu’un droit : la fer-mer ! » Lors de ce conseil municipal, qu’il avait minutieusement préparé, Georges Frêche lâcha même dans le jardin du maire une petite bombe, dont personne n’avait prévu l’explosion : « Vous prévoyez des difficultés pour le prochain budget ? Pour y remédier je vous donne un conseil : il faut que vous réduisiez de plusieurs centaines le nombre des employés municipaux, que vous ne remplaciez plus les partants pendant trois ans. Ils auraient déjà dû baisser ces effectifs avec toutes les compétences que l’Agglo a désormais récupérées. »

Et à la réponse d’Hélène Mandroux, qui justifiait ce maintien des personnels municipaux par le boom démographique de la ville, Georges Frêche rétorqua, glacial : « Croyez bien que vous ne m’avez absolument pas convaincu. » Pour la trente-troisième question, vers 20 h 30, il n’intervint pas. Il se leva et lâcha juste : « Bon, ça suffira pour aujourd’hui, j’ai faim. »

2) Communiqué de Francis Viguié (NPA)

Voulant marquer son territoire et s’affirmer comme véritable chef, suite au vote interne au Parti Socialiste, G. Frêche est venu faire son show lors du Conseil municipal.

Il a été fidèle à lui même et nous avons eu droit aux insultes pour les « traitres », aux déclarations tonitruantes et au mépris. Sans doute considérant que le spectacle avait assez duré Frêche est parti à la 33ème délibération sur 98 en déclarant qu’il avait faim !

Il ne s’agit pas, pour nous, d’entrer dans les guerres de clan du Parti Socialiste mais G. Frêche sera candidat aux Régionales, aussi ses déclarations sont importantes pour les citoyens et les partis de gauche

Nous ne pouvons accepter la pratique de l’insulte et de l’intimidation comme une pratique normale.

Nous sommes scandalisés quand Georges Frêche propose, ni plus ni moins, de supprimer un millier d’emplois à la Mairie de Montpellier et de ne plus remplacer aucun départ à la retraite pendant les 3 ans à venir. Cette proposition digne de Sarkozy et de ses ministres est celle d’un populiste de droite. Après avoir soutenu Hortefeux et ses propos racistes, Frêche se lance dans la croisade contre le secteur public. Comment le Parti socialiste peut-il encore tolèrer de tels propos ?

Comment la majorité municipale [PS-PC-Modem, etc.] peut-elle accepter en son sein un responsable aux propos des plus réactionnaires ? Le NPA apporte tout son soutien au personnel de la Mairie et aux organisations syndicales.

Suite à mon intervention sur l’évolution de la TAM [Transports urbains] en raison de l’OPA de Veolia sur TRANSDEV, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignation, nous n’aurons pas de réponse. Pourtant l’affaire est jugée suffisamment grave par le Parti Socialiste pour avoir sorti un communiqué condamnant cette fusion. Devant les risques de privatisation, nous affirmons sans détour notre volonté de voir la TAM être en Régie. La Régie est la meilleure solution pour sortir des griffes des multinationales, comme Veolia, un besoin fondamental comme le transport.

Le NPA apporte tout son soutien au personnel de la TAM dont la grève, suivie à 80%, exige des élus de Montpellier et de l’Agglo de sortir de leur silence.

Montpellier le 6 Octobre 09

Francis Viguié


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message