Election législative des Yvelines : François Delapierre confronté à la chape du silence médiatique

dimanche 11 octobre 2009.
 

J’en reviens à notre campagne dans les Yvelines. François Delapierre explique, argumente, distribue, frappe aux portes. Mais la chape du silence médiatique l’écrase. Il ne peut couvrir le terrain qu’un seul passage télé des autres candidats sature à plein. Quand il fait des communiqués sur les dossiers de la circonscription rien ne passe.

Pourquoi le journal « le Parisien » boycotte-il, avec cette férocité, son combat ? Pourquoi ? France Trois c’est plus classique. On connait l’argument que sert la hiérarchie de la chaine : « on se réfère à l’élection précédente et vous n’y étiez pas ». Bien sûr, ce raisonnement est un attrape nigaud. Je le sais : je me suis fais attraper. On m’a fait le coup pendant les européennes. Premier temps, on me dit : « ce sont les députés sortants » que nous invitons. Deuxième temps ce sont "les partis sortants". Dans ces conditions le directeur de cabinet de Le Pen, fut invité sur le plateau du débat final de l’élection européenne, et pas moi. Pour m’endormir et faire taire ma protestation, on me promit un passage en "plateau direct" le soir de mon meeting de clôture à Toulouse.

J’ai eu la sottise de croire à la bonne foi de mes interlocuteurs. Car le soir venu, deux surprises. D’abord la diffusion était limitée à la seule Haute Garonne. Ensuite « l’interview » fut consacrée à me demander mon avis sur une entreprise qui recyclait les déchets de moteurs d’avions grâce au l’aide d’un fonds européen ! « Alors ! Vous voyez ! Vous qui êtes contre l’Europe ! Vous voyez que l’Europe fait de bonnes choses », s’est exclamé en pleine épectase le lecteur de prompteur avec l’air épanoui qu’a cette sorte de joyeux drilles quand ils pensent avoir trouvé la question qui tue. « Qu’avez-vous à dire contre ce projet ? » insiste le ravi. Le temps de faire justice de « vous êtes contre l’Europe » et de donner mon avis sur leur « reportage », l’interview était terminée. Evidemment un tel « service public » ne peut pas être défendu. Je ne le défends pas. J’ai été plus souvent interrogé, et de façon mille fois plus honnête et respectueuse de mon point de vue comme de ma dignité, par les télés privées de Toulouse et Montpellier que par ces soi-disant serviteurs du service public.

Donc, là, dans les Yvelines, on recommence le même film. Puisque François Delapierre n’était pas candidat la dernière fois, puisque le Front de Gauche n’existait pas aux précédentes législatives, « bla bla bla », pas de droit à l’image ni à la citation. Et quand on insiste, on nous réplique : « de toute façon les communistes ont fait deux pour cent la dernière fois ». Bien sûr ces raisonnements n’ont aucune valeur et il n’est même pas sûr que ceux qui les énoncent y croient eux-mêmes. D’ailleurs si on regarde la série des cinq partielles qui ont eu lieu dans le département des Yvelines, toutes menées sous la bannière du Front de gauche, avec candidature PCF-PG dans tous les cas, on voit que le score multiplie plusieurs fois partout celui des communistes à l’élection précédente. Ici c’est la première fois que le candidat titulaire est PG. Je trouve que cela donne un intérêt à ce qu’il fait. L’appui du NPA également est un évènement. Pourquoi n’en passe-t-il rien en presse ? Que se passe-t-il ? Je suis perplexe.

On m’a déjà bien expliqué que le problème vital de la scène médiatique est de donner à voir des « histoires ». Hors dans les Yvelines, « l’histoire » ce serait celle de la compétition entre les Verts et le PS, depuis le résultat de Rambouillet. Le reste serait anecdotique. Il est très facile d’objecter que dans le cas de Rambouillet, le nombre des électeurs, si faible, d’une part, la division des socialistes sur deux candidatures d’autre part, et une candidate Verte particulièrement bien implantée et respectée, tout cela crée une conjoncture tout à fait spéciale. Mais c’est trop long à expliquer. La scénographie médiatique veut des figures simples. Dans les faits, il est clair que cette mise en scène répond aussi à la demande de la droite. En effet, celle-ci constate qu’elle est souvent sans réserve pour le deuxième tour. L’UMP pense donc mieux conserver ses chances en creusant l’écart avec le premier suivant. Ce n’est pas démontré. De toute façon ça ne règle pas l’élection. Mais ça lui donne un rythme. Et, dans la durée la pente devient favorable à la construction de l’espace politique réduit à deux partis dont rêvent le Président de la république et les présidentiables du PS.

Je pense que nous ne pouvons rien contre cette éviction. Rien sinon avancer au corps à corps sur le terrain comme le font Delapierre et ses camarades en se relayant jour après jour sur tous les points de passage et de contact avec la population. Avec des propositions claires, un matériel de campagne précis. Je fais le pari avec eux que, cette fois-ci encore, le score fera un bond en avant par rapport au point de départ. Au fil de ces sortes de batailles se forge aussi un groupe humain militant qui entre en campagne avec la dignité de gens qui agissent pour convaincre et éduquer, sans autre ambition que d’agir utilement. Et où les dirigeants sont les premiers à se plonger dans la bataille, surtout si elle est risquée. Je pense que ce sera la marque de fabrique du Front de Gauche en général et du Parti de gauche en particulier. Mais pourquoi faut-il que ce soit si dur à vivre !


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