JL Mélenchon au Grand-Rendez-Vous d’Europe 1 : Miroirs déformants

mercredi 21 octobre 2009.
 

Ce dimanche matin, j’ai accompagné Jean-Luc Mélenchon dans les studios d’Europe 1 où il était l’invité politique d’une émission, le Grand rendez-vous Europe 1 - Le Parisien, animée par Jean-Pierre Elkabach, Patrick Cohen accompagnés aujourd’hui du journaliste du Parisien Eric Hacquemand. C’est une émission d’une heure, d’un format politique assez classique où l’invité est interrogé sur tous les sujets d’actualité de la semaine. Jean-Luc maîtrise ce type d’exercice avec maestria. C’est pour moi très instructif. Son aisance m’impressionne toujours. Je mesure aussi le chemin parcouru depuis la naissance du PG qui a moins d’un an. Notre Parti existe, il est installé dans la vie politique nationale.

JL Mélenchon au Grand-Rendez-Vous d’Europe 1 : Nobel d’Obama, cagnotte scolaire, Turquie dans l’UE, régionales, Frédéric Mitterrand ...

L’interview commence. Les thèmes se succèdent à une cadence rapide. Le prix Nobel de la paix pour Barak Obama, le nucléaire iranien, la polémique sur Frédéric Mitterrand, etc. tout y passe durant la première partie de l’émission. Jean-Luc s’étonne que l’on attribue un prix dit de « la paix » à un homme qui dirige la première puissance militaire du monde, actuellement en guerre dans deux pays, qui prévoit encore d’installer de nouvelles bases militaires en Amérique du Sud. Jean-Luc s’oppose aussi à la prolifération de l’arme nucléaire, et considère que les grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis, doivent désarmer. Enfin, concernant Frédéric Mitterrand, il expose un point de vue semblable à celui que j’ai pu exprimer il y a quelques jours sur ce blog. Les journalistes le questionnent sur ce qu’il pense du PS et de la façon dont Benoit Hamon a emboité le pas à Marine Le Pen dans cette histoire. Jean-Luc reste sobre considérant que le Porte-parole du PS a « parlé trop vite », mais refusant de tomber dans le jeu des distributions de coups de griffes contre le camp de la gauche, pourtant attendu par les journalistes qui l’interrogent.

La deuxième partie de l’émission sera l’occasion d’aborder rapidement la stratégie du PG concernant les régionales. La crise sociale est à peine évoquée par les animateurs du débat malgré les demandes répétées de Jean-Luc.

Drôle de miroir déformant de la réalité quotidienne que ce type d’émission. Une fois terminé, nous bavardons avec les journalistes qui considèrent qu’ils ont fait « une bonne émission ». L’occasion pour moi de discuter avec Jean-Pierre Elkabach, haute figure du journalisme des années 70 et 80, symbôle du journalisme complaisant avec le pouvoir, que le peuple de gauche ne voulait plus voir après 81. L’homme est plus sympathique que ce à quoi je m’attendais. Il prend le temps de discuter avec le petit groupe que nous sommes. Je vois bien que les militants de gauche comme nous lui apparaissent toutefois un peu pittoresque. Mais, je constate aussi le grand respect de la part de ces journalistes pour Jean-Luc qui les impressionne par sa culture et la clarté de ses idées.

Rentré chez moi, j’observe que la presse retient essentiellement des propos de Jean-Luc sa position concernant Frédéric Mitterrand. Il en sera de même pour Olivier Besancenot, invité d’une émission de Canal + dans l’après-midi. Miroir déformant toujours. Nous sommes toujours à des années lumières des inquiétudes et du désarroi que j’ai constaté encore, la veille, en allant mener campagne dans les Yvelines.


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