Régionales en Languedoc-Roussillon : Face à Frêche... Mélenchon ?

mercredi 21 octobre 2009.
 

C’est "l’Express" qui laisse filer l’indiscrétion. Dans sa dernière livraison, le magazine balance un pavé dans la mare des Régionales. A côté d’une photo de Jean-Luc Mélenchon intitulée « Le défi », on lit : « Il (Mélenchon) a exposé son idée à un proche : conduire un rassemblement pour faire barrage au président du conseil régional sortant, Georges Frêche ». Le tout nouveau député européen serait donc dans les starting-blocks pour prendre à nouveau la tête du Front de gauche ou plutôt d’un front de gauche plus large encore qu’aux Européennes.

Dans sa mairie de Grabels, près de Montpellier, René Revol, membre du bureau national du Parti de Gauche, reconnaît que l’indiscrétion de l’Express ne repose pas sur une simple hypothèse d’école. « J’en ai parlé avec Jean-Luc », laisse-t-il tomber après avoir reconnu que les Mélenchoniens, dans les négociations nationales engagées avec le PC, ont proposé de conduire la liste du Front en Languedoc-Roussillon. Dès lors, qui d’autre pourrait impulser une dynamique unitaire que celui qui fut ministre de l’enseignement professionnel sous Jospin avant de quitter le PS en 2008 ?

Depuis son élection au parlement européen, Jean-Luc Mélenchon ne néglige pas le Languedoc-Roussillon. Il y vient régulièrement et, régulièrement, cet homme qui n’a pas langue boisée, casse du sucre sur Frêche.

Jean-Louis Bousquet, secrétaire de la fédération héraultaise du PC et président du groupe communiste au conseil régional, a lui aussi pris ses distances avec Frêche et lui aussi impulse une stratégie "front de gauche" pour les régionales au sein de son parti. S’il reconnaît que « rien n’est bouclé » et qu’il faudra attendre le conseil national du 24 octobre, puis la conférence régionale du 14 novembre pour connaître la stratégie des communistes, il admet que le nom de Mélenchon est bien évoqué. « Comme ceux de Mandroux, d’Andrieu, de Liberti, de Roumegas, s’empresse-t-il d’ajouter, si Jean-Luc n’est pas tête de liste, il sera de toute façon à nos côtés dans la bagarre. »

L’analyse que fait Bousquet est simple : « Frêche est le plus mauvais rassembleur qui soit », martèle-t-il, évoquant le recul de la gauche dans la région aux dernières municipales et sa pratique du pouvoir faite d’invectives et d’hyper-présidentialisme. « Au second tour, s’il est encore là, Frêche posera un problème d’alliance à tout le monde », conclut le communiste.

Il faut donc trouver ce rassembleur capable d’étendre les lignes du Front le plus loin possible au-delà du PC et du Parti de Gauche. Alors qui ? Mélenchon ? « On ne sort pas d’un présidentialisme pour tomber dans un autre », bougonne l’ancien maire communiste de Sète François Liberti, coupant court à l’indiscrétion de l’Express.

Jean-Pierre LACAN


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