Régionales en Languedoc-Roussillon, grandes manœuvres socialistes pour et contre Frêche

lundi 7 décembre 2009.
 

Paul Alliès jette un pavé dans la mare

Dans une interview à paraître demain dans Midi Libre, Paul Alliès assure avoir été missionné « par la direction du parti, c’est-à-dire Martine Aubry [...] Depuis des mois, Frêche passe pour le plus grand diviseur de la gauche [...]Cordorniou aurait dû explorer toutes les possibilités de rassemblement. Nous constatons que ce travail n’a pas été fait. Cela a beaucoup pesé dans l’arbitrage qui vient d’être rendu ».

Au niveau régional, les cinq fédérations départementales du PS soutiennent la candidature en tête de liste de Georges Frêche, bien qu’il ait été exclu du PS en 2007. Georges Frêche conduira lui-même la liste dans l’Hérault, le conseil fédéral du PS l’ayant officiellement investi mardi.

Mais cette candidature, qui n’a jamais reçu le soutien des instances nationales, est aussi contestée au niveau local. Pour Alliès, conseiller régional sortant, qui a indiqué s’exprimer « au niveau national », la liste de Georges Frêche dans l’Hérault « n’est pas une liste du Parti socialiste ». Selon lui, il faut s’employer dorénavant à rassembler les socialistes et prendre contact avec les autres formations de gauche - Europe Ecologie, Front de gauche, PCF - pour « explorer avec elles la base politique, les questions touchant à la formation de la liste commune à toute la gauche ». La troisième question qui se posera sera celle de la tête de liste, assure Paul Alliès.

Les militants PS seront amenés à se prononcer le 3 décembre sur les listes, département par département. « Dans l’Hérault, nous appelons à voter contre la liste présentée par la fédération de l’Hérault » conduite par Georges Frêche, ajoute Paul Alliès. Les militants, selon toute vraisemblance, devraient toutefois se prononcer en faveur de la liste de la fédération comme ils l’ont déjà fait en octobre.

Appelés à voter pour le « premier des socialistes » pour les régionales, ils avaient plébiscité le candidat faisant campagne pour que la tête de liste revienne à Georges Frêche. Paul Alliès estime donc qu’un arbitrage national sera nécessaire « jusque et y compris, s’il le faut, indépendemment du vote émis le 1er octobre par la majorité des militants ».

De nombreuses réactions...

Dans un communiqué adressé à Midi Libre à 16 h 30, Didier Codorniou, le premier des Socialistes du Languedoc-Roussillon se déclare "stupéfait par les déclarations de Paul Alliès qui entend vouloir passer outre le vote des militants socialistes du Languedoc-Roussillon le 1er octobre dernier qui a, à une très large majorité, choisi au travers de ma candidature, le président Georges Frêche comme tête de liste de notre parti, aux prochaines élections régionales".

Christophe Borgel, secrétaire national aux élections, a déclaré au milieu de l’après-midi que "Paul Alliès ne pouvait se revendiquer d’un mandat national. On espère arriver à un rassemblement de la gauche. Nous sommes convaincus que c’est la bonne voie. Encore faut-il que les acteurs en aient envie".

"Nous avons la préoccupation du rassemblement de la gauche. Elle est réelle parce que nous avons la volonté, comme dans les autres régions, que le Languedoc-Roussillon reste à gauche", a-t-il conclu. Un membre du bureau national du Parti socialiste, Jacques Bascou, député-maire de Narbonne, a et contesté la déclaration de M. Alliès, affimant que le bureau national du PS ne s’était pas prononcé sur le sujet. "A quel titre s’exprime Paul Alliès ?" a interrogé M. Bascou, pour qui son annonce "entraîne la confusion et fait le jeu de Raymond Couderc", le sénateur-maire de Béziers, tête de liste UMP.

En Languedoc-Roussillon, les cinq fédérations départementales du PS soutiennent la candidature en tête de liste de Georges Frêche, président sortant de la région. Georges Frêche conduira lui-même la liste dans l’Hérault, le conseil fédéral du PS l’ayant officiellement investi mardi.

La Première secrétaire du PS Martine Aubry a déjà fait part de ses réserves sur cette candidature Frêche, qui est en outre contestée au niveau local par certains membres du PS, comme le président du Conseil général de l’Hérault, André Vezinhet, et la maire de Montpellier Hélène Mandroux.

Selon le calendrier du PS, les militants seront amenés à se prononcer le 3 décembre sur les listes, département par département.


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