Lionel raconte Jospin. Un livre ce 7 janvier et un film (2 articles)

samedi 9 janvier 2010.
 

Lionel Jospin se raconte enfin

http://www.lejdd.fr/Politique/Actua...

Le JDD a vu en exclusivité le film-confession de l’ex-Premier ministre, qui publie également des Mémoires écrits. Sur le trotskisme, Mitterrand, Chirac, toutes les vérités d’un homme secret.

C’est le testament politique d’un homme qui a "achevé son parcours d’acteur". La vie de Lionel Jospin telle qu’il voudrait qu’on s’en souvienne. Lionel raconte Jospin est un livre qui sort le 7 janvier au Seuil et un film qui sera diffusé les 14 et 21 janvier sur France 2.

Le JDD a vu en exclusivité la confession filmée de l’ancien Premier ministre, réalisée par Patrick Rotman. Deux fois quatre-vingt-dix minutes dans lesquelles Lionel Jospin se confie pour la première fois sur son trotskisme, évoquant notamment ses liens avec Pierre Boussel, dit Lambert, fondateur et leader de l’Organisation communiste internationaliste (OCI). Il évoque aussi ses relations avec François Mitterrand, se montre très critique envers Jacques Chirac, explique son bilan à Matignon et la campagne présidentielle de 2002.

De la naissance de Lionel Jospin en 1937 à Meudon " sur Voltaire" puisque sa mère, Mireille, avait posé des livres du philosophe pour surélever le lit sur lequel elle accouchait, jusqu’au 21 avril 2002, son échec à la présidentielle. "C’est sa vie et c’est notre histoire", dit en voix off Patrick Rotman pendant que Lionel Jospin se promène dans le jardin du Luxembourg.

"Pas une vie de retraité"

Pour ce document – soixante-cinq ans de mémoire des gauches françaises – Jospin s’est confié pendant vingt heures à Rotman et au journaliste Pierre Favier, fin 2008 et début 2009. L’ancien Premier ministre, si pudique, a apprécié ces confessions. "C’est comme le boulot, c’est pas une vie de retraité", disait-il à des proches, à propos de ces mois à se remémorer sa vie, et à dessiner une cohérence à son parcours politique.

Pour Jospin, il est plus important de tenir cette cohérence personnelle que de "sanctuariser son bilan au gouvernement" comme on le redoute au siège du PS, rue de Solferino, où il ne met plus les pieds que parfois le vendredi après-midi, quand il est sûr de ne croiser personne. Lui veut écrire lui-même le bilan d’une vie : "Penser que [je ne suis] pas aimé par tous, estimé par un certain nombre mais respecté par beaucoup au moment où mon parcours politique d’acteur est achevé, c’est une source de satisfaction." Homme de l’écrit – ce qui reste – Jospin a relu minutieusement son livre. Il l’a envoyé avant Noël à de rares privilégiés, tout en leur demandant de garder le secret, jusqu’à la publication des bonnes feuilles ! Ses amis – les mêmes parfois – verront le film, mardi soir, lors d’une projection privée. La lecture du JDD leur donnera un avant-goût de cette confession politique.

2) Jospin : En 2002, "j’ai surestimé la perception positive de mon bilan"

Lionel Jospin assume la responsabilité de la défaite de la gauche en 2002 dans un "film-confession" qui sera diffusé à la télévision et dont le Journal du Dimanche a publié, samedi 2 janvier, des extraits. Le film réalisé par Patrick Rotman sera diffusé les 14 et 21 janvier, à l’occasion de la sortie en librairie, le 7 janvier aux Editions du Seuil, d’un livre de l’ancien premier ministre intitulé Lionel raconte Jospin.

Source : http://www.liberation.fr/

Eliminé au premier tour de l’élection présidentielle le 21 avril 2002, Lionel Jospin avait quitté la vie politique après un quinquennat de cohabitation avec le président Jacques Chirac, réélu dans un fauteuil face au dirigeant d’extrême-droite Jean-Marie Le Pen. Parlant de sa responsabilité dans la défaite, Lionel Jospin est sans concession : "Par définition, elle est entière", dit-il dans sa confession filmée. "J’ai surestimé le rejet de Jacques Chirac, j’ai surestimé la perception positive de mon bilan. J’ai sous-estimé l’impact qu’avait la division de la gauche, j’ai sous-estimé le premier tour", reconnaît-il.

"LE POUVOIR EN PLACE A SYSTÉMATIQUEMENT CHERCHÉ À ME SALIR"

Dans ces extraits, Lionel Jospin regrette d’avoir attendu mai 2001 pour avouer son passé trotskiste, sous la pression de la presse : "Pourquoi je ne l’avais pas dit plus tôt ? Honnêtement, pour être tranquille." Au sujet du dirigeant trotskiste Pierre Lambert, il dit : "Il a traversé ma vie et, je crois, nous nous estimions." Mais il assure avoir n’avoir jamais eu de "double casquette" et avoir "commencé à penser comme un socialiste" à partir de 1973 quand il a pris pour la première fois des responsabilités au PS.

Lionel Jospin évoque des relations amicales avec François Mitterrand, président socialiste de 1981 à 1995, qui lui avait fait l’honneur d’assister à son mariage, en 1994, avec la philosophe Sylviane Agacinski. Il en est allé autrement pendant la cohabitation qui a suivi. "Le pouvoir en place, Jacques Chirac, Dominique de Villepin et leurs amis ont systématiquement cherché à me mettre en cause, à m’affaiblir, à me salir", affirme-t-il.


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