FRANCHE COMTE : JOUR DE DEUIL et RAS LE BOL DES BRAS DE FER

lundi 22 février 2010.
 

JOUR DE DEUIL

Ce jour mardi, c’est jour de deuil pour moi. Me voici dans le Jura, à l’enterrement d’un très proche que j’aimais beaucoup et ma parentèle davantage encore. Du cimetière du village on domine la plaine et la ville de Lons le Saulnier. Le paysage invite au silence. Que de merveilles si facilement disponibles la hâte nous fait ignorer ! On chante le temps des cerises. Les pieds dans la neige, le symbole n’en est que plus fort. Ces coïncidences me parlent autant que de longs livres. Etrange halte dans cette campagne électorale. J’aurais dû être ce soir dans le Pas de Calais pour un meeting avec Alain Boquet, Marc Dolez et Laurence Sauvage. Jacques Généreux m’a remplacé. Je suis là dans ce quartier de Jura où j’ai vécu bien des bonheurs de jeune homme et où ma fille a commencé ses études en maternelle, sous l’œil navré du chien qui attendait son retour de classe.

Celui qu’on enterre a fondé avec moi la section socialiste du village. J’allais chercher les camarades à la sortie de la messe le dimanche. C’étaient tous des personnages. Ils avaient commencé à travailler très jeunes et tous avaient été membres de l’action catholique ouvrière. Lui chantait « minuit chrétien » comme personne et on venait même d’ailleurs l’entendre ce soir là. Et moi comme les autres quand je me trouvais au village, à noël. Ca me fait penser qu’aucun d’entre eux n’aurait eu idée de mettre en avant ses sentiments religieux dans un débat public. Concilier dans la vie quotidienne la foi, la politique et tout ce qui fait une existence simple de tous les jours ne devient une gageure qu’avec l’ostentation et les fanatiques qui prétendent imposer aux autres leurs « différences ». Les cathos du village se chargèrent de faire taire leur bouche aux ennemis de l’école publique du village. Mais allez ! Ce n’est pas le sujet du jour.

A LA FRONTIERE DU RAS LE BOL

J’ai fait la route du retour avec Hélène Franco. C’est elle la première de liste du Front de gauche dans le Jura. Nous avons en effet renoncé à la tête de liste régionale, pourtant convenue dans la discussion nationale avec les dirigeants communistes. En effet, sur place il était impossible de mettre d’accord communistes et NPA alors que c’est un élémentaire bon sens. Il était évident que c’était les communistes qui bloquaient. Pourtant on était si proches d’aboutir. C’est ainsi.

Ici, il y a beaucoup de violences dans les rapports humains de « l’autre gauche ». Par exemple le PCF de Haute Saône s’était publiquement opposé au Front de gauche pendant les élections européennes ! Dans ce parti où tout est possible en même temps, cela ne fit aucune vague. Mais on manqua d’une poignée de voix les cinq pour cent dans la grande circonscription.

Cette fois ci aucun des nôtres n’a eu l’envie d’être sur cette liste là en Haute Saône. On fait campagne mais on ne figure pas. Il faut dire que l’ambiance est à pleurer. Nos amis ne sont pas des durs de durs de la politique. Pour beaucoup c’est leur premier engagement. Ils n’ont ni l’habitude ni le goût des bras de fer avec les partenaires. Là, c’est vrai, c’est une caricature.

Le même communiste qui injuriait le Front de Gauche, une fois qu’il a eu fait le vide autour de lui non seulement de nous mais de toutes les sortes de communistes qui ne lui plaisent pas, affiche à présent à tous propos les couleurs du Front de gauche et cache sa faucille et son marteau au fond du sac. Comprenne qui pourra. Cependant il faut comprendre que puisse arriver le moment où les camarades préfèrent laisser tomber plutôt que de s’épuiser plus avant dans d’interminables discussions avec de tels bizarres.

Cependant je n’oublierai pas comment les choses se sont ensuite enchainées. Mes amis s’étaient engagés jusqu’au point de rompre avec le PCF régional pour avoir l’accord du NPA car ils pensaient que ce dernier le voulait sincèrement. De nombreux communistes approuvaient cette décision. Soudain, le comprenant, le NPA se retourna et exigea la tête de liste pour lui. Idéologique, non ? Ca se comprend.

Il s’agissait juste d’une manœuvre pour que le front de gauche se divise. Hélène, que tout cela saoûle autant que moi, et les amis du coin, consternés de découvrir tant de choses si peu dignes de l’idée qu’ils se faisaient de l’action politique lâchèrent le tout. On en restera au Front de gauche, cela va de soi. La tête de liste est donc communiste. C’est eux qui avaient raison semble-t-il à propos du NPA. Nous, nous militons tranquillement à notre place. Le NPA fait sa campagne de son côté.

Tout est dans l’ordre dont rêvent ceux qui n’ont d’ambition que pour eux mêmes. Le Front de gauche fera cependant un score. Ce sera le meilleur point d’appui pour faire bouger les sectarismes tous azimuts, le moment venu.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message