« De dérive en déraison, Georges Frêche se démasque » (livre de l’ancien ami et avocat de Georges Frêche)

lundi 1er mars 2010.
 

Avocat de la ville de Montpellier et du conseil régional du Languedoc, André Ferran a côtoyé pendant plus de trente ans Georges Frêche. Il y a trois ans, il l’avait défendu quand il avait traité les harkis de « sous-hommes ». Aujourd’hui, à 73 ans, il publie « De dérive en déraison, Georges Frêche se démasque ».

Celui qui en d’autres temps plaidait gratuitement pour son ami admet maintenant redouter un « séisme politique » si Frêche, devenu « superpuissant », est réélu à la tête du Languedoc-Roussilon.

Dans son livre, recommandé par Daniel Cohn-Bendit dimanche sur Canal+, l’ancien avocat de Georges Frêche tire sur le « chef » ou « l’Ubu roi d’Alfred Jarry ». « Tribun » comme Jaurès, « amoral » comme Machiavel, « les gens courbent le dos » devant « Frêche Imperator » :

« C’est que Frêche, à califourchon sur la plus grosse branche du chêne qu’il a planté et fait croître -d’après lui, jusqu’à rejoindre Dieu, qu’à l’occasion il conseille, et même remplace- la scie allégrement avec des rires sarcastiques et tonitruants.

Un jour, il prend une décision incohérente, qui doit sur-le-champ être apportée au peuple. Les services de communication accourent, la presse, et chacun se met aux abris. La suite de l’idée lancée ne vient pas toujours ou fait un flop. On ressort des abris, soulagés, en réservant sa place pour la fois suivante. […]

Le reste du temps, Frêche “ fait des coups ”, toujours sans préparation, souvent pulsionnels. Machiavel, c’est pour la légende. Parfois, bingo ! Ça marche ! Vite les médias, il se répand, en rajoute, se vautre. Ah ! Le visionnaire ! Oubliés les échecs, la Septimanie avortée, les lycées débaptisés, etc. »

En 2008, Hélène Mandroux, actuelle maire de Montpellier, propose à André Ferran de figurer sur la liste PS pour les municipales. Frêche l’en dissuade, prétextant qu’il est trop vieux pour entrer en politique. Son ancien partenaire ne doit pas rejoindre celle qui s’affranchit, lentement mais sûrement, du « frêchisme ».

L’avocat concède avoir été « un peu naïf » : « Si on veut faire de la politique ici, il faut passer par Frêche ».

La fédération inféodée, « pilier central du système Frêche » Autre victime d’André Ferran, la « singulière » fédération socialiste de l’Hérault, dont il fut l’un des secrétaires, jusqu’en 2009, date à laquelle il quitte le PS. Le sénateur de l’Hérault Robert Navarro, premier secrétaire de la fédé depuis 1990, est « le pilier central du système Frêche », écrit André Ferran :

« Le temps s’écoulant, bras dessus bras dessous, Frêche et Navarro font ainsi la paire et route commune, l’un sacrant l’autre et réciproquement ; le premier a beaucoup lu, sait parler ; le second a le souffle court, mais exécute ferme.[…]

La fédération fait marcher les militants au canon -la section hors sol que dirige Navarro est son domaine réservé. Il en est le secrétaire ; sa femme en est trésorière.

Impossible de connaître les inscrits […] Elle est constituée de près de quatre cents inscrits qui seraient éparpillés de par le monde et regroupés autour d’un Navarro au grand cœur, qui les accueille en respectant leur besoin d’anonymat… »

Pour l’ancien membre du PS, l’intervention de la première secrétaire du PS est devenue indispensable : « J’espère que Martine Aubry va s’en occuper et j’espère y revenir dès que le ménage sera fait ».

Le « meilleur » pour la fin : les affaires

Sur 130 pages, 32 sont consacrées à l’affaire des « sous-hommes », qui a valu à Frêche d’être suspendu des instances du PS, et à celle des « joueurs noirs » de l’Equipe de France, qui lui a valu l’exclusion le 27 janvier 2007.

Aux lecteurs qui acquièrent l’ouvrage, pensant y trouver les coulisses des affaires racontées par un témoin de premier plan, ils en seront pour leur frais (15 €). Jamais le « je » n’est employé.

« Une décision remarquable » : c’est le seul commentaire de celui qui obtint, de la cour d’appel de Montpellier le 13 décembre 2007, la relaxe de Georges Frêche dans l’affaire des « sous-hommes », grâce « à un point juridique de pure forme ».

L’arrêt est reproduit par Ferran et expliqué comme suit dans son livre :

« La cour d’appel a jugé que l’ensemble de la communauté harkie a été injurié par “ cocus ”, “ égorgés comme des porcs ” ; par contre, “ sous-hommes ”, “ aucun honneur ” sont des injures qui renvoient aux doctrines nazies, mais seulement adressées à ceux qui sont allés à Palavas-les-Flots le matin du 16 février 2006.

Tous ces propos sont des délits, donc punissables. Mais aucune condamnation ne peut être prononcée parce que les poursuivants n’ont pas utilisé les bons textes de loi et que la jurisprudence interdit, dans ce cas, aux juges de les utiliser eux-mêmes. »

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