Freescale Toulouse, 800 emplois supprimés : C’est la lutte de l’humain contre les profits à 2 chiffres

dimanche 7 mars 2010.
 

La dramatique fermeture de Freescale Toulouse mettra sur la touche et donc sur le marché de la recherche d’emploi 821 salariés d’ici fin 2011. En moyenne : l’âge des salariés concernés est de 45 ans avec plus de 25 ans d’ancienneté. Il faudrait donc parler d’une catastrophe familiale si l’on ajoute le fait que ces salariés ne sont pas tous célibataires. C’est finalement, d’un coup, plus de 3000 personnes touchées (couples et enfants) sur la région toulousaine.

Une catastrophe sociale pour Toulouse aujourd’hui avec une onde de choc très sérieuse et désastreuse pour l’ensemble du tissus économique toulousain après 2011. Cataclysme économique sur le moyen terme donc, car ces 821 futurs licenciés se traduisent aussi par 821 pouvoirs d’achat en moins, sans compter les salariés des différentes sociétés sous-traitantes... Enfin, sans sous-estimé les autres catastrophes de fermetures d’usines et plans sociaux qui ont pu avoir un écho médiatique national, l’information de cette tragédie sociale est très peu relayée ; on peut même penser qu’elle est volontairement étouffée.

Aussi, pour éviter "cet aveuglement muet" qui pourrait être traduit au final et pour l’ensemble des salariés de la région toulousaine comme de "la non assistance à personne en danger de perte d’emploi", il est primordial et indispensable de faire savoir que FREESCALE TOULOUSE licencie plus de 800 salariés d’ici fin 2011. Nos licenciements aujourd’hui peuvent être vos licenciements demain. Nous sommes tous concernés. (T., militant PG 31 et salarié Freescale)

Dans le communiqué suivant daté du 26/02/10, l’intersyndical des salariés de Freescale dénonce l’attitude de la direction.

Les responsabilités de Freescale :

La direction de Freescale, inféodée aux fonds d’investissement qui possèdent l’entreprise depuis 2006, conduit l’usine de Toulouse à la fermeture.

Ce massacre industriel va se solder par 821 licenciements d’ici fin 2011.

Cette entreprise a réalisé 40 millions d’euros de bénéfices en 2009, malgré la crise.

La caisse de Freescale monde est bien remplie avec 1,36 milliards de dollars.

Elle recrute des intérimaires pour faire des stocks, elle annonce des heures supplémentaires le lundi de Pâques et envisage la possibilité d’autres heures supplémentaires pour fermer l’usine le plus tôt possible.

Cette direction refuse d’assumer la responsabilité sociale de ses décisions qui ne sont pas justifiées. Les licenciements de 236 salariés en novembre 2009 et de 821 salariés en 2011 sont uniquement liés à des choix stratégiques pour augmenter les bénéfices déjà conséquents de Freescale.

Freescale ne propose aucun reclassement sérieux, Freescale fait du vent en promettant un CDI pour tous les licenciés. Les chiffres du chômage, en augmentation et d’un million de chômeurs en fin de droit en 2010, démontrent l’inconsistance de ses promesses. Ce plan de licenciement n’apporte aucune solution sérieuse pour les personnes menacées de licenciement. Malgré cela, la direction tente un passage en force et refuse toujours toute négociation.

La répression envers les salariés qui se défendent :

• Dès la fin du mouvement de grève de 5 semaines en septembre/octobre 2009, la direction a fait pleuvoir les lettres d’avertissement.

• Un gréviste a été licencié pour faute lourde (non démontrée). Ce licenciement a fait l’objet d’une transaction.

• Un délégué syndical a été placé en mise à pied conservatoire et placé sous le coup d’une procédure de licenciement pour des motifs inconsistants. L’inspection du travail a rejeté la demande de licenciement.

• Un autre délégué syndical a fait l’objet d’une demande de licenciement dans le cadre d’un PSE qui ne le concernait pas, pour supprimer toute représentation CGT, CFDT au CE et liquider le dernier élu cadre de la CGT. Là aussi il y a eu rejet de l’inspection du travail.

• Ce même délégué fait l’objet d’une nouvelle tentative de licenciement économique. Cela malgré le refus précédent de l’inspection du travail.

• Une salariée, impliquée dans la lutte, est mise à pied et licenciée pour des motifs insignifiants. Sa demande de transaction pour au moins conserver le bénéfice des indemnités de départ dues dans le cadre du PSE reste à ce jour lettre morte.

Les comportements et choix de l’entreprise sont inacceptables. Freescale malgré ses beaux discours d’éthique, de responsabilité et de respectabilité a des pratiques de patron voyou. Freescale sacrifie nos vies, notre santé, pour tenir ses objectifs de suppression d’emploi pour faire toujours plus de bénéfice.

C’est la lutte de l’humain contre les profits à 2 chiffres.


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