Le Front de gauche PCF-Parti de gauche a réussi ses régionales (AFP)

dimanche 21 mars 2010.
 

Avec environ 6% des voix selon les premières estimations, le Front de gauche PCF-Parti de gauche a réussi ses régionales, éclipsant, de façon plus franche encore qu’aux européennes le NPA, crédité d’un petit 2 à 2,5% des suffrages.

Lutte ouvrière confirme sa lente érosion, obtenant seulement autour de 1% des voix.

Au scrutin de juin dernier, le Front de gauche (FG), réunissant les amis de Marie-George Buffet (PCF), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et Christian Picquet (Gauche unitaire, ex-NPA) avait atteint 6% des voix, battant déjà le NPA d’Olivier Besancenot, parti seul (4,9%).

Or la "prime à l’union" semble s’être vérifiée aux régionales : ainsi en Languedoc-Roussillon, où le NPA a accepté de s’associer avec le Front de gauche - comme dans les Pays de la Loire et le Limousin - leur liste commune fait 8% des voix, selon l’institut TNS-Sofres.

Après le scrutin, Pierre Laurent, numéro deux du PCF et tête de liste FG en Ile-de-France, a salué des résultats qui font du Front de gauche "une composante incontournable à gauche", devant une cinquantaine de militants réunis au siège de son mouvement, place du Colonel Fabien.

A l’inverse, le comité exécutif du NPA a déploré un score "globalement décevant, même si certaines listes semblent obtenir un score encourageant". Dans le même communiqué, le parti promet d’analyser "plus en détail ces éléments et leurs causes dans les jours qui viennent".

Pour son deuxième rendez-vous électoral, le FG confirme donc sa place de troisième force à gauche, derrière les socialistes et les écologistes.

Le pari du NPA - fondé sur les bases de la LCR en février 2009 - de devenir un "grand parti ouvert" est "un échec" car il "butte sur un problème fondamental : s’engager dans un voie qui peut conduire à un compromis gouvernemental", estime Philippe Raynaud, professeur de Sciences politiques à l’université Paris-II Panthéon-Assas.

La polémique autour du foulard d’une jeune candidate NPA dans le Vaucluse lui a aussi fait du mal face à "Mélenchon, un laïque fondamental", analyse le politologue.

De plus, selon M. Raynaud, le discours du NPA dans la "protestation vide" est "beaucoup trop abstrait" alors que "le Front de gauche propose une formule classique de l’union de la gauche", ce qui "pour une bonne partie de l’électorat, même très à gauche, est plus satisfaisant".

Pour le FG, la question va très vite se poser de la suite du rassemblement en vue des échéances de 2012, entre craintes des communistes de voir Mélenchon faire une OPA sur le Parti et ambition présidentielle de l’eurodéputé.

M. Mélenchon qui "enraye le déclin du PCF avec son discours et son personnage", a réussi à "créer quelque chose qui apparaît comme un substitut du PCF" et "l’englobe pour le dépasser", explique M. Raynaud. Le PCF n’est finalement "pas très gagnant dans cette affaire".

Mais, prévient-il, il faudra analyser précisément les résultats : "si un peu partout, le vote Front de gauche est un vote fondamentalement communiste, sans s’élargir en nombre de voix ou à d’autres milieux professionnels et sociaux, Mélenchon ne sera pas en très bonne position". Mais "s’il arrive à montrer que dans certains coins, il a récupéré des votes écologistes ou de Besancenot qui ne seraient pas allé au PCF, il aura gagné".

Coté NPA où "se multiplient les tensions avec les nouveaux militants plus unitaires" selon M. Raynaud, ces mauvais résultats ne devraient pas empêcher Olivier Besancenot de se présenter, pour la troisième fois consécutive, à la présidentielle

De Raphaël HERMANO et Julie DUCOURAU (AFP)


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