Régionales. Comment ont voté les proches des syndicats  ?

vendredi 2 avril 2010.
 

« Dis-moi quel est ton syndicat, je te dirais pour qui tu votes »  ? L’enquête réalisée dimanche, par le CSA pour Liaisons sociales, risque de démentir quelques préjugés.

C’est ainsi que le plus grand pourcentage de votes socialistes se trouve chez les proches de la CGT (42 %). C’est Solidaires qui tient la corde pour le Front de gauche (18 %), la CFTC pour l’UMP (47 %) et FO pour le Front national (17 %). Il s’agit d’une étude sur le vote de ceux qui se sentent proches de tel ou tel syndicat. Selon Jean-Daniel Levy, le directeur de CSA, cela représente près de 60 % des Français, un chiffre en augmentation constante depuis le début des années 1990. L’analyse ne porte pas sur la FSU et l’Unsa, trop peu citées, selon CSA, pour que les résultats soient fiables. Même moindre que dans l’ensemble (48 % contre 55 %), le pourcentage des abstentionnistes reste très élevé chez les sympathisants des syndicats dont on peut penser qu’ils sont moins « marginalisés ». Ce qui montre la profondeur de la crise politique.

Les syndicalistes votent plus à gauche que les Français en général (58 % contre 50 %), et le clivage est assez net entre les syndicats dont les proches se situent nettement à gauche (CGT 74 %, CFDT 61 % et Solidaires 79 %) et ceux des amis de FO, de la CFTC et de la CGC dont le vote est assez marqué à droite si on ajoute les voix UMP et FN (respectivement 42 %, 50 % et 54 %). À FO, dont la ligne syndicale est souvent difficile à lire, se retrouve la plus grande hétérogénéité politique, avec des votes à 9 % pour l’extrême gauche, 8 % pour Europe Écologie, 26 % pour le PS, 25 % pour l’UMP et 17 % pour le Front national.

Deux autres éléments retiennent l’attention. Les listes d’extrême gauche recueillent les suffrages de 3 % des sympathisants des syndicats, le même niveau que pour l’ensemble des Français. Aux élections régionales de 2004, ces listes recueillaient 5 % des amis des syndicats et elles totalisaient 10 % des syndicalistes et des sympathisants lors de la dernière présidentielle. Les cégétistes et leurs proches ont ainsi voté en 2010 à 2 % pour l’extrême gauche quand ils avaient apporté 9 % de leurs voix en 2004 et 14 % à ses candidats à la présidentielle de 2007. Le deuxième élément est l’implantation du vote Europe Écologie qui totalise 13 % des suffrages des proches des syndicats, soit 1 point de mieux que pour l’ensemble des Français. Non seulement cela confirme que l’écologie n’est plus perçue en opposition au social, mais Jean-Daniel Levy l’analyse comme « l’expression d’une mise en sécurité ». Les écologistes occupent le terrain de ceux qui anticipent l’avenir.

L’étude montre aussi que 16 % de cégétistes ont voté pour le Front de gauche. Une remontée qui paraît fragile et témoigne d’une certaine persistance du décrochage entre la sympathie pour la CGT et le vote communiste. Les proches de la CGT votaient à 18 % pour le candidat communiste à la présidentielle de 2002, à 14 % pour les listes communistes aux régionales de 2004 et à 7 % pour Marie-George Buffet en 2007.


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