Analyse des régionales "Nous devons reformater le Front de Gauche"

vendredi 9 avril 2010.
 

La « com » du Front de Gauche ne vaut pas un clou. C’est ce que je me dis chaque jour en voyant passer sans que nul ne réagisse la même « analyse » sur les résultats des élections régionales. Evidemment, une fois de plus il s’agit de minimiser ce résultat. Comme pour les européennes, certains « commentateurs » comparent le résultat aux précédentes régionales. Quelle pertinence ! Bien sur, à l’échelle de l’histoire c’est comme ça qu’il faut faire. Et il est exact également qu’une élection régionale n’est pas une municipale ni une présidentielle. Mais il y a une limite à ce genre de raisonnement. Le même argument qui s’applique à la différence d’élections s’applique à la différence des contextes politiques. Quoi de comparable entre le contexte de l’élection de 2004, sous Chirac, après le désastre de 2002, et celle-ci sous Sarkozy dans les conditions de crise du capitalisme, après l’émergence du modem et d’Europe écologie ? Pour ma part j’analyse en considérant successivement deux critères. Pour le premier j’évalue la situation en sièges, pour mémoire et évaluation du rapport de force dans l’assemblée considérée en comparant d’une élection de même type à l’autre. Pour le second je regarde d’une élection à la suivante. Pour ces régionales, plus que jamais, c’est le bon critère. Car sinon comment comparer sérieusement les deux résultats, celui de 2004 et celui de 2010, à partir du « résultat des communistes », en 2004, quand on sait qu’en 2004 il n’y avait de listes communistes autonomes que dans 5 régions ! Et comment comparer ces listes communistes de 2004 avec des listes du Front de Gauche, parfois élargies au NPA ? Cela ne dérange pas ces brillants analystes !

Moi je fais le constat suivant : entre les européennes et les régionales, trois partis ont gagné des voix : le PS, le front national, et DSC_0202le front de gauche. Tous les autres en ont perdus, un peu ou vraiment beaucoup ! Le Front de Gauche est une « offre » qui n’existe que depuis les européennes. Les gens qui sont venus voter pour le Front de gauche aux européennes ne trouvaient pas souvent des listes sous cette étiquette devant eux aux régionales. Soit parce qu’elles avaient un autre nom sur les bulletins (trois régions avec le NPA). Soit parce que le Parti communiste allié au PS interdisait l’usage du sigle (Bretagne, Bourgogne, Lorraine etc.), soit parce que les communistes, même engagés dans le Front de Gauche avaient en même temps des élus sur la liste socialistes qui usurpaient le sigle du et les emblèmes du PCF (Pays de la Loire) ou appelaient à voter pour les socialistes (Charente Maritime). Malgré ce capharnaüm, et ces trous dans la carte, il est venu 189 000 personnes de plus qu’aux européennes voter pour nos listes ! Pendant ce temps, la mine sucrée, tels chefaillons de groupuscules qui n’ont pas fait une minute de campagne et qui de leur vie n’ont jamais été élus et n’ont dirigé une campagne électorale, pontifient en disant que « la dynamique n’a pas été là ». Surtout quand leur précieuse personne n’était pas sur la liste ! Et davantage encore si ceux là critiquent depuis le premier jour le Front de Gauche auquel ils n’ont jamais cru ni donné le moindre coup de main. Pour ma part je m’en tiens à la question suivante : quoi à part le Front de gauche ? L’ambiance mortifère des comités Théodule. Bon appétit !

Pour autant cela ne signifie pas que tout soit bien en l’état. Au contraire. Une étape est franchie, il faut aborder la suivante en tirant les leçons de ce qui ne marche pas mais aussi de ce qui marche ! Pas besoin d’être un aigle pour savoir quoi faire et voir plus loin. Nous devons reformater le Front de Gauche. Pour cela, il faut à la fois élargir sa base d’action, en accueillant les organisations et réseaux qui ont fait ensemble cette dernière campagne, il faut approfondir l’intégration des composantes qui le forment, et enfin il est urgent de permettre à tout un chacun d’y adhérer pour s’impliquer sans être membre d’un des partis qui constituent le Front. Par conséquent je crois que le mieux à l’égard de la gauche morbide est de faire comme nous avons fait jusqu’à présent : marcher notre chemin, avancer, militer compter sur la vie et l’audace.


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