Gueule noire : chanson de Dominique Grange

vendredi 20 novembre 2020.
 

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Dominique Grange à écrit cette chanson en hommage à deux mineurs communistes (Résistants, membre du PCF interdit, de la CGTU, de la CGT et de la Gauche Prolétarienne) André Théret et Joseph Tournel de Bruay, à leurs femmes, en souvenirs des morts de Fousières-lès-Lens et du Tribunal populaire qui jugea les patrons assassins, aux 42 mineurs morts en décembre 1974 à Liévin, aux innombrables victimes de la silicose dans toutes les mines du monde, à tous ceux qui subissent, aujourd’hui encore, dans de nombreux pays, l’esclavage infernal du travail au fond, avec la menace permanente du coup de grisou, de l’éboulis, de l’incendie des boisages, de l’inondation..

Gueule noire

Paroles :Dominique Grange

Musique : traditionel américain, adapté par Dominique Grange

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À corps perdu le mineur trime

Faut bien qu’les gosses mangent à leur faim

Dans la taille au fond de la mine

Il se couche, il a mal aux reins

Les pierres et le charbon

Lui écorchent les mains

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Sa peau est criblée de charbon

Mais en-dessous les joues sont blêmes

La toux déchire ses poumons

La mort frappe toujours les mêmes

Dans la mine la mort

Frappe toujours les mêmes

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Refrain :

Homme de couleur, sous le charbon

Crie ta douleur, nègre blanc

Gueule, gueule ton désespoir

Gueule, gueule, gueule noire

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Et s’il allait ne pas remonter

S’ils me le ramènent en civière

Les femmes elles broient de noires idées

Comme si leurs hommes étaient à la guerre

Elles n’oublient pas les morts

De Liévin, de Foulquières

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J’ai pas dormi de toute la nuit

Dans ma poitrine y a comme du feu

Et le docteur qu’est-ce qu’il t’a dit

Il a trouvé que j’allais mieux

Pourtant, regarde- moi,

Je crache comme un vieux

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Refrain

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Et pour mon père c’était la même chose

Quand il est mort, à trente-six ans,

Pour constater la silicose

Y a fallu faire une autopsie

Ma mère a serré les poings mais n’a rien dit

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Tous ceux qui crèvent de silicose

Dix ou vingt ans avant les autres

Les hommes emmurés dans les fosses

Agonisant dans l’obscurité

Ce ne sont pas les morts de la fatalité

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Homme de couleur, sous le charbon

Crie ta douleur, nègre blanc

Gueule, gueule ton désespoir

Gueule, gueule, gueule noire


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