Question au gouvernement sur les "simulations" du COR (Intervention à l’Assemblée nationale)

mardi 18 mai 2010.
 

Lors des questions d’actualités au gouvernement du mercredi 12 mai, Martine Billard a interpellé le premier ministre sur le sujet des retraites suite aux "simulations du COR".

Monsieur le Premier ministre,

A la demande notamment du MEDEF, des simulations ont été rendues publiques hier par le Conseil d’Orientation des Retraites. Elles portent sur l’augmentation de la durée de cotisation et le report de l’âge de départ en retraite.

Ont ainsi été testées des variantes avec :

- un âge légal de départ retraite à 65 ans ;

- un droit à la retraite à taux plein à 68 voire 70 ans ;

- une durée de cotisations pouvant allez jusqu’à 45 ans.

Toutes ces hypothèses entraineraient une augmentation du nombre des chômeurs de plus de 60 ans alors que la majorité des entreprises refusent d’embaucher au-delà de 50 ans, et provoqueraient une baisse du montant des pensions, pour toutes celles et ceux qui ont des carrières incomplètes, les femmes en premier.

Concernant la démographie, alors que le COR avait estimé en 2007 que le passage du taux de renouvellement des générations de 1,7 à 1,9 entrainait une baisse des besoins de financement de 40% à horizon 2050, cette fois-ci, il n’a malheureusement pas intégré l’augmentation de ce taux à 2,1.

L’ensemble des confédérations syndicales demandent de nouvelles recettes avec l’élargissement de l’assiette, la hausse des cotisations patronales et la fin des exonérations inutiles. Pourtant, le gouvernement a répondu qu’il n’en était pas question. De même, vous vous obstinez à refuser la suppression du bouclier fiscal, ce que demandent tous les Français sauf, évidemment, les quelques uns qui en profitent.

Or, les simulations rendues publiques, même les pires d’entre elles pour les salariés et retraités, laissent entrevoir un manque de financement, si on s’en tient uniquement à des mesures d’allongement de la durée de cotisation et de report de l’âge de départ en retraite.

Dans tous les cas, se limiter à ces hypothèses, sans augmentation significative des recettes, conduirait à une baisse des pensions qui semble manifestement l’option retenue malgré toutes vos dénégations.

Monsieur le Premier ministre, dans votre document d’orientation annoncé pour lundi, comptez-vous reprendre l’une des simulations et laquelle ?

Cette surenchère a-t-elle pour but de présenter comme « raisonnable » ce qui est inacceptable et injuste ?


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