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Le volcan Laki est de retour ! L’histoire sent le soufre
1) Questions sur la folle dérive d’un nuage de cendres
... Quels volumes de cendres finiront-ils par être dispersés ? C’est là un mystère. La durée du phénomène paraît impossible à prédire. « La dernière éruption de l’Eyjafjöll a duré un peu plus d’une année, rappelle Sébastien Pilet, chercheur à l’Institut de minéralogie et géochimie de l’Université de Lausanne et spécialiste des volcans.
Celle-ci peut donc continuer pendant plusieurs années comme elle peut s’interrompre dans quelques jours. »
La grande inconnue est ailleurs, cependant. Tous les volcanologues se demandent aujourd’hui si l’Eyjafjöll restera seul en colère ou si un volcan voisin auquel il est relié, le Katla, va exploser à son tour.
Le scénario est des plus sérieux puisqu’il s’est déroulé dans le passé. Or, le Katla est énorme. « Il est à l’origine de la plus grosse éruption connue de l’histoire, assure Sébastien Pilet. Une éruption survenue en 935, qui a créé une fissure de 60 kilomètres, craché la quantité record de 19,6 km3 de lave et émis dans l’atmosphère quelque 219 millions de tonnes de dioxyde de soufre (SO2). »
« La cendre, qui est un minéral, va finir par redescendre, poursuit le chercheur. Mais le SO2, qui est un gaz, peut rester durant des années dans l’atmosphère.
Et son impact peut être très important sur le climat. Celui qu’a relâché le Pinatubo, aux Philippines, en 1991 a refroidi l’hémisphère Nord de 0,2 à 0,4 degré. »
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2) Les particules de cendres sont-elles dangereuses pour la santé ?
Les particules pourraient provoquer des irritations, notamment chez les personnes souffrant de problèmes respiratoires, selon l’agence de protection de la santé écossaise. Les premières poussières volcaniques islandaises ont atteint la pointe nord de la France jeudi 15 avril vers 20h et devaient arriver vendredi vers 2h00 du matin au-dessus de la région parisienne et du Luxembourg, a déclaré jeudi un responsable de Météo-France.
"Il ne s’agit pas d’un nuage en tant que tel" mais d’une "zone où il y a un risque d’avoir des particules" émises par le volcan islandais, a précisé Emmanuel Bocrie de Météo France.
"Ca va rentrer par la pointe Nord de la France" et devrait descendre jusqu’en Ile-de-France et atteindre le Luxembourg vers 2h du matin, a-t-il ajouté.
"Il s’agit de particules plus ou moins disséminées". Ces "particules issues du volcan commencent à se mélanger aux autres nuages", mais elles peuvent présenter des risques pour les avions, a-t-il précisé.
On ne sait pas combien de temps le nuage peut rester sur le nord de la France. Cela dépendra de la durée des émissions du volcan et des vents. Mais il y a "très peu de chance à ce stade pour que des particules volcaniques arrivent jusqu’au sol", selon Emmanuel Bocrie.
Pas de "risque significatif"
La Direction générale de la Santé (DGS) a indiqué que l’éruption ne représentait "pas actuellement de risque significatif pour la santé du fait de la haute altitude et de la dispersion du nuage de cendres" au dessus de la France.
"Le panache dégagé par le volcan va progressivement atteindre, en haute altitude et dans la nuit, les régions nord et nord-ouest du pays de la Bretagne à l’Alsace en passant par le nord de l’Ile de France", a précisé la DGS dans un communiqué.
"En fonction de l’évolution de la situation et si cela s’avère nécessaire, des recommandations sanitaires seront émises", indique la DGS.
Les autorités sanitaires écossaises ont prévenu jeudi que des cendres du devraient tomber sur le sol dans le nord de la Grande-Bretagne dans la nuit de jeudi à vendredi, tout en minimisant les risques pour la santé.
Seule une "petite partie" du nuage pourrait retomber sur l’Ecosse dans la nuit de jeudi à vendredi, avant de se déplacer vers le sud du pays, a expliqué l’Agence de protection de la santé (HPA) dans un communiqué.
Des irritations
Ces particules ne sont pas dangereuses pour la santé mais pourraient provoquer des irritations, notamment chez les personnes souffrant de problèmes respiratoires, selon l’agence.
"Si les gens sortent ce soir (jeudi) et remarquent des symptômes comme une démangeaison ou une irritation des yeux, un nez qui coule, un mal de gorge ou une toux sèche (...) ou s’ils sentent une odeur d’oeuf pourri ou une forte odeur d’acide, ils peuvent limiter leurs activités extérieures ou se mettre à l’abri", suggère la HPA.
"Il est important de souligner que la concentration de particules qui tombent effectivement sur le sol sera probablement très faible et ne devrait pas provoquer de problèmes graves", soulignent les autorités sanitaires.
Les services météorologiques britanniques ont eux aussi minimisé les risques, soulignant que les cendres tombées au sol seraient à peine visibles à l’oeil nu.
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