2011 Valls, Royal, DSK ! Quelle année pour le Parti socialiste ! ? (petites nouvelles)

dimanche 2 janvier 2011.
 

1) PS : l’arlésienne des primaires

C’est en 2011 que le Parti Socialiste doit organiser les deux tours de ses primaires pour choisir son poulain présidentiel préféré. Comme chacun sait, tous les électeurs le désirant, vont être appelés à participer à ces scrutins.

La direction du parti a calculé avoir besoin pour cela des listes électorales et d’un bureau de vote public pour 5000 habitants.

Problème : Les écoles ne pourront héberger des urnes pour cause de "neutralité des écoles" (dixit le Conseil d’Etat). de plus, dans les départements pilotes, les préfectures ont choisi d’ignorer les courriers que leur avaient adressés les fédérations socialistes.

Arnaud Montebourg tonne contre la rétention des listes électorales « Le Code électoral l’impose. Les préfets violant la loi répondront de leurs actes devant les tribunaux. » Cependant, cela ne paraît pas influencer le ministère de l’intérieur.

Autre souci : 31% des Français se déclarent intéressés par ce processus dont 27% hors électorat de gauche. Plus la participation serait forte, plus le poids des sondages et de la grande presse jouerait en faveur de Dominique Strauss-Kahn.

On n’en veut pas de cette société-là... (Petites nouvelles du dimanche du dimanche 26 décembre 2010)

2) Des primaires pour valider le candidat choisi par le système ?

Les grèves et manifestations de cet automne 2010, les élections partielles et sondages ont montré une forte aspiration anticapitaliste d’une grosse partie du salariat et des milieux populaires.

Dans ce contexte, les strapontins acceptés par les Jean- Marie Bockel, Eric Besson, Michel Rocard, Bernard Kouchner, Didier Migaud, Michel Charasse, Jack Lang, Martin Hirsh... ont provoqué un dégoût immodéré parmi l’électorat de gauche.

Dans ce contexte aussi, la fonction de dirigeants socialistes français comme présidents d’organismes décisifs au coeur du capitalisme financier transnational pose problème. Dominique Strauss Kahn (FMI) et Pascal Lamy (OMC) n’ont jamais montré dans ce cadre une différence d’orientation ou de pratique politique par rapport à Nicolas Sarkozy. Pire, les multinationales et féodalités financières sont très satisfaites de leur contribution pour broyer, piller, écraser, affamer les peuples du tiers-monde et même pour imposer l’austérité aux peuples européens.

Pour le moment la droite a tout intérêt à laisser Strauss Kahn s’imposer comme candidat ; une fois investi, il aurait droit, comme Ségolène Royal à une contre-offensive des médias dans lequel Nicolas Sarkozy pourrait jouer au candidat le plus favorable à une meilleure régulation du capitalisme mondial alors que la gauche serait représentée par l’homme symbole du système.

Quelle horreur !

Messieurs qu’on nomme grands, sur l’échelle des valeurs humaines, vous ne valez rien ! (petites nouvelles du dimanche 19 décembre 2010)

3) Est-ce que Manuel Valls apporte plus de garanties que DSK ?

Non, malheureusement, et il ne s’en cache pas.

Lors de sa dernière apparition médiatique fin 2010, il a confirmé qu’élu président de la république, il ne reviendra pas sur la loi que son prédécesseur a mis en place sur les retraites. Quelques jours plus tard, il bénéficie encore du haut-parleur des medias pour annoncer “Il faut deverrouiller les 35 heures “

Si Jospin avait déclaré en 2002 que son programme n’était pas socialiste, Valls, lui, souhaite abandonner le nom de socialiste même pour son parti.

Bigre, cet olibrius serait capable de mener campagne contre Nicolas Sarkozy lors de présidentielles puis rejoindre son gouvernement s’il était battu.

Quelle horreur !

4) Ségolène Royal va-t-elle occuper le flanc gauche des candidats aux primaires ?

Après avoir écouté ses voeux 2011, je n’en ai pas l’impression. Elle se positionne déjà en présidentiable "de tous les Français qui veulent que la France se relève. De tous les Français qui ont envie de bâtir une France, la France dont nous serons à nouveau fiers. Le chemin n’est pas forcément facile mais nous serons de plus en plus nombreux à le vouloir et nous y parviendrons tous ensemble".

Quel baratin, madame la présidente du Conseil régional de Poitou Charente !

Les profiteurs rapaces, sacrés bienheureux du 21ème siècle. Jusqu’à quand ? (Petites nouvelles du dimanche 12 décembre 2010)

5) DSK contre la réduction du temps de travail, pour que l’UE gère les budgets nationaux

À Francfort, le 19 novembre dernier, Dominique Strauss-Kahn a proposé de transférer la responsabilité budgétaire des États à la Commission européenne.

« Le centre doit prendre l’initiative dans tous les domaines essentiels. » Les États doivent « céder davantage de pouvoir au centre ». DSK plaide ainsi pour la « création d’une autorité financière centralisée », dotée d’une « indépendance politique comparable à celle de la BCE », qui « fixerait l’orientation budgétaire » de chaque État en fonction des objectifs de « stabilité (des prix – NDLR) et de croissance » (ceux de l’actuel pacte de stabilité). DSK propose dans un premier temps de tenir « loin du Conseil » (sic) des gouvernements la « responsabilité du maintien de la discipline budgétaire et des réformes structurelles essentielles », en la transférant à la Commission européenne.

Sur plusieurs sujets, sa verve libérale a dépassé l’imaginable pour un adhérent du PS. Le discours, consultable en anglais sur le site du FMI, avait pour thème « Les défis de la croissance en Europe ». A quel obstacle impute-t-il l’atonie économique européenne  ? Au fait que « les citoyens ne donnent pas tout leur potentiel. Dans une certaine mesure, c’est la conséquence du choix social fait en conscience en faveur de la réduction du nombre d’heures de travail ». Un dirigeant socialiste qui montre du doigt la RTT votée par la gauche … La voie est ouverte pour Sarkozy et le MEDEF.

6) Où en est la candidature DSK d’après Jean-Marie Le Guen ?

L’idée d’une candidature de DSK aux primaires socialistes « chemine positivement » , a déclaré dimanche l’un de ses proches, le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen.

La preuve : « Je pense qu’il y a une attente vis-à-vis d’une personnalité comme DSK. On le voit dans les sondages » , a certifié Monsieur Le Guen.

7) Le Parti socialiste peut-il attendre Dominique Strauss-Kahn ? Réponse de Jean-Christophe Cambadélis, lieutenant de DSK

" Oui, tout à fait, car il a beaucoup de travail, ce Parti socialiste. Nous avons devant nous des élections cantonales et sénatoriales ; un rendez-vous au printemps pour adopter, hiérarchiser et financer notre programme ; des primaires qui devront rassembler près d’un million d’électeurs ; et enfin le rassemblement de la gauche et des écologistes. Voilà qui devrait nous occuper et nous permettre d’attendre si Dominique Strauss-Kahn souhaite venir...

8) En quels termes pensez-vous que se pose le choix que DSK devra faire entre direction du FMI et présidentielle ? Quels sont les éléments qui entrent en compte dans sa réflexion ? Réponse de Jean-Christophe Cambadélis

" Je ne peux pas parler à sa place. Je ne peux que commenter une situation que je n’ai pas évoquée avec lui. Mais si l’on regarde, il est aujourd’hui au front de la construction d’une gouvernance mondiale, de la régulation économique, de la tentative de surmonter la guerre monétaire. Tout le monde peut comprendre que cela lui prend du temps, même s’il vient d’indiquer, après le G20 de Séoul, que nous étions entrés dans l’après-crise, tout du moins dans l’"après-cette-crise". Donc il y a ce qu’il fait, son travail, essentiel pour une croissance durable et une stabilité économique mondiale.

Et puis il y a l’appel de la France. Il se manifeste par les sondages, par les articles qui se multiplient et par une attente palpable. Je pense qu’à un moment, qui n’est pas encore venu, il devra faire un choix de priorités, où il est le plus utile pour ses compatriotes."

9) Programme chargé pour le PS

Nous avons seulement parlé ci-dessus de la préparation des primaires pour 2012. Or, le programme de l’année 2011 s’avère bien plus lourd que cela.

2011 débutera avec la campagne des élections cantonales de mars. Il leur faudra ensuite achever leur projet pour 2012. Puis, en septembre, ce sera le scrutin sénatorial avec en ligne de mire la perspective de remporter la Haute Assemblée. Ensuite seulement, ce sera le tour des primaires, entre le 15 octobre et le 15 novembre.

Etonnant : pour quiconque connaît le PS, il est évident que chaque échéance va apporter son lot de non-investis et de mécontents. Quant aux primaires, Martine Aubry et Arnaud Montebourg prétendent les gérer dans l’intérêt du parti ; mais beaucoup de dirigeants de ce parti, y a-t-il un intérêt général du parti ou même un intérêt général tout court en dehors de leur ambition personnelle ? je ne le pense pas.

Jacques Serieys le 2 janvier 2011


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