Un coup d’accélérateur qui n’est pas du goût de son partenaire communiste. C’était ce jeudi matin sur le plateau de LCI. Le président du Parti de gauche rêve à voix haute de sa candidature et, carrément, de sa victoire à la présidentielle.
« Si je gagne en 2012, commence-t-il avant de se rattraper : je veux dire si le Front de gauche gagne en 2012, oui il y aura la retraite à 60 ans. » Pilonnant, depuis plusieurs semaines, Dominique Strauss-Kahn, favori des sondages pour représenter la gauche en 2012, Mélenchon juge le directeur général du FMI, désormais plombé aux yeux des électeurs de gauche par son rôle d’« affameur » dans la crise européenne et croit donc en ses chances. Il fait ainsi « le pari que le Front de gauche est capable de passer en tête de la gauche et d’être reconnu par la France comme son alternative ». « Pour la candidature, on a le temps de voir »
Halte là, lui répond Marie-George Buffet ! La secrétaire nationale du PCF, pilier, avec le PG, du Front de gauche, demande à l’eurodéputé pressé de ne pas tomber dans « la présidentialisation à outrance ». « On ne peut pas travailler comme cela, je le dis gentiment à Jean-Luc, on ne va pas être comme les autres, on ne va pas faire de la présidentialisation à outrance », avertit la communiste sur Radio Classique. En clair : le « projet politique » d’abord, le rassemblement « le plus large possible » ensuite, et « pour une candidature à la présidentielle, on a le temps de voir ».
Les relations entre les deux partenaires - qui ne se sont pas revus depuis les régionales - se sont déjà corsées le week-end dernier et par courrier interposé. Dans une lettre adressée au PCF, les responsables du Parti de gauche demandent un peu de « respect » à l’égard de leur champion. « Aucune discussion sérieuse n’est possible sans le respect de chacun. Nous déplorons donc vos attaques récentes contre le Parti de gauche en la personne de Jean-Luc Mélenchon et la campagne qui s’en est suivie », écrivent-ils. Vexés par une phrase du porte-parole communiste Patrice Bessac, dans Libération : « Le Front de gauche n’est pas une autocratie. »
Pour le PG, « si de tels débordements devaient se reproduire sans être désavoués, en dépit de cette solennelle mise en garde, […] nous en conclurons qu’il s’agit d’une ligne d’action délibérée, d’un double langage, et non d’initiatives personnelles comme cela nous a été expliqué. » Pas sûr que les ambitions répétées de Mélenchon ne contribuent à calmer le jeu.
Date | Nom | Message |