Je fais "le pari que le Front de gauche est capable de passer en tête de la gauche et d’être reconnu par la France comme son alternative » (JL Mélenchon)

vendredi 28 mai 2010.
 

Un coup d’accélérateur qui n’est pas du goût de son partenaire communiste. C’était ce jeudi matin sur le plateau de LCI. Le président du Parti de gauche rêve à voix haute de sa candidature et, carrément, de sa victoire à la présidentielle.

« Si je gagne en 2012, commence-t-il avant de se rattraper : je veux dire si le Front de gauche gagne en 2012, oui il y aura la retraite à 60 ans. » Pilonnant, depuis plusieurs semaines, Dominique Strauss-Kahn, favori des sondages pour représenter la gauche en 2012, Mélenchon juge le directeur général du FMI, désormais plombé aux yeux des électeurs de gauche par son rôle d’« affameur » dans la crise européenne et croit donc en ses chances. Il fait ainsi « le pari que le Front de gauche est capable de passer en tête de la gauche et d’être reconnu par la France comme son alternative ». « Pour la candidature, on a le temps de voir »

Halte là, lui répond Marie-George Buffet ! La secrétaire nationale du PCF, pilier, avec le PG, du Front de gauche, demande à l’eurodéputé pressé de ne pas tomber dans « la présidentialisation à outrance ». « On ne peut pas travailler comme cela, je le dis gentiment à Jean-Luc, on ne va pas être comme les autres, on ne va pas faire de la présidentialisation à outrance », avertit la communiste sur Radio Classique. En clair : le « projet politique » d’abord, le rassemblement « le plus large possible » ensuite, et « pour une candidature à la présidentielle, on a le temps de voir ».

Les relations entre les deux partenaires - qui ne se sont pas revus depuis les régionales - se sont déjà corsées le week-end dernier et par courrier interposé. Dans une lettre adressée au PCF, les responsables du Parti de gauche demandent un peu de « respect » à l’égard de leur champion. « Aucune discussion sérieuse n’est possible sans le respect de chacun. Nous déplorons donc vos attaques récentes contre le Parti de gauche en la personne de Jean-Luc Mélenchon et la campagne qui s’en est suivie », écrivent-ils. Vexés par une phrase du porte-parole communiste Patrice Bessac, dans Libération : « Le Front de gauche n’est pas une autocratie. »

Pour le PG, « si de tels débordements devaient se reproduire sans être désavoués, en dépit de cette solennelle mise en garde, […] nous en conclurons qu’il s’agit d’une ligne d’action délibérée, d’un double langage, et non d’initiatives personnelles comme cela nous a été expliqué. » Pas sûr que les ambitions répétées de Mélenchon ne contribuent à calmer le jeu.


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