Les plans d’austérité ne mènent nulle part sauf la contraction de l’économie et la tension de toutes les relations sociales

lundi 27 avril 2015.
 

La nouvelle secousse financière sur le vieux continent annonce un grand bouleversement dans notre histoire. En ce moment donc, il faut penser en regardant large. Si l’on reste scotché à commenter la propagande de son propre gouvernement et les commentaires à l’eau tiède de sa propre social démocratie on ne voit pas l’essentiel. C’est-à-dire le tableau d’ensemble. En particulier on ne voit pas que le plan d’austérité qui est appliqué dans chaque pays est le même que chez le voisin, avec les mêmes mots, la même dénonciation des « retards », « rigidité » et tout le Saint Frusquin culpabilisateur destiné à injecter un sentiment de résignation dans le peuple. Il en est ainsi parce que c’est partout le même enjeu celui du partage de la richesse. Soit on sort de la crise par de la relance donc des salaires et des dépenses publique soit on en sort en garantissant au capital ses placements financiers donc en cajolant les dividendes. C’est l’un ou l’autre. Les gouvernements européens ont choisi : c’est le capital qui doit être protégé, pas le travail. J’ai donc collationné quelques éclairages dont j’ai trouvé qu’ils illustraient la thèse que j’ai défendue dans les précédentes analyses sur ce blog. Ces positions je les partage avec un bon nombre d’analystes à ce que je vois en papillonnant dans la presse. A savoir que les plans d’austérité ne mènent nulle part. Ou plus exactement qu’ils mènent seulement à une catastrophique contraction de l’économie. Celle-ci aura pour effet de tendre toutes les relations sociales entre les personnes, les Nations et à l’intérieur de celles-ci.

Voila déjà le début des paradoxes grotesque de la crise actuelle et des remèdes stupides qui lui sont appliqués. Voyez l’Espagne. Dès que les « marché » ont fait les gros yeux, le gouvernement social démocrate s’est couché devant la finance. Il a pris une série de mesures anti sociales qui seules « rassurent » les marchés. Lutte contre le déficit, la dette, le nombre des fonctionnaires, ces inutiles et ainsi de suite. De bons élèves, quoi ! Certes Strauss Kahn a demandé encore un peu de sang frais : « le marché du travail est trop rigide » a-t-il couiné au nom du FMI ! C’est surement ça qui fait qu’il y a 20% de la population active espagnole au chômage, bien sur ! Donc les espagnols ont serré la vis sévèrement ! Normalement les marchés devraient être « apaisés » ! C’est bien la logique de la situation, non ? C’est pour ça que c’est fait, pas vrai ? Et bien c’est le contraire qui s’est passé ! Que ce sont dits « les marchés » ? Que le plan d’austérité allait contracter l’économie. Ces gens là ont du trop nous lire ! Donc l’économie va ralentir et donc l’Etat aura moins de recettes fiscales donc moins de moyens pour payer sa dette ! Alors les marchés ont peur, parce que les mesures prises pour les rassurer aggravent la situation ! Gag ! On éclaterait de rire si ce n’était pas aussi tragique vu du terrain. Cet exemple montre qu’on ne gagne rien à se donner pour repère, dans l’action gouvernementale, des abstractions du genre « les marchés ».

Mieux vaut un regard lucide et des messages clairs de fermeté. Lucide : ce sont des financiers qui attaquent. On connait leur adresse. Ce sont des salles de marchés qui s’affolent. C’est-à-dire seulement des individus qui agissent hors de la réalité économique avec seulement en vue leur propres profits de la journée et leur bonus de la fin d’année. Il est possible de les placer dans un rapport de force ou les pertes prévisibles les fassent reculer. Il faut être clair comme le message suivant : « si vous voulez nous ruiner nous vous ruineront avant ». Un gouvernement peut restructure sa dette, faire des emprunts forcés, rétablir la fonction d’émission de la monnaie de sa banque centrale. Dans un jeu ou la règle du jeu est que l’un des joueurs perd tout le temps et du fait même de la règle du jeu, il faut renverser la table. Il faut donc avoir une force de dissuasion financière qui fonctionne comme la dissuasion nucléaire : une logique du faible au fort. Une nuance, et de taille : après avoir déclenché le feu nucléaire financier le gouvernement qui l’a fait sait que le pays continue à vivre. La preuve l’Argentine ! J’ai raconté ça dans mon dernier billet.


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