24 juin 2010 : un très bon tremplin pour la grande grève de septembre (communiqués CGT, SUD, FSU)

mercredi 30 juin 2010.
 

1) Immense succès de la journée d’action du 24 juin

Communiqué CGT

La puissance et la détermination qui ont caractérisé les grèves et les manifestations unitaires font du 24 juin la journée d’action syndicale interprofessionnelle la plus forte de l’année 2010.

A 17h30, la CGT a recensé 1 920 000 manifestants dans les 201 points de rassemblements et cortèges qui ont couvert l’ensemble du territoire. Avec des milliers d’arrêts de travail dans les entreprises du privé et dans les services publics, c’est largement plus de 2 millions de personnes qui ont, d’une façon ou d’une autre, participé à cette action collective soutenue par 68 % de la population.

Un grand nombre de salariés de toutes professions et de toutes générations ont su relever le défi quelques jours après que le gouvernement a présenté son projet de réforme des retraites.

C’est bien la détermination des salariés à empêcher la mise en œuvre d’une réforme inacceptable et injuste qui s’est largement exprimée aujourd’hui.

Des centaines de milliers de voix se sont fait entendre contre un report de l’âge de départ en retraite à 62 et 67 ans, la non reconnaissance des métiers pénibles, des dispositions qui reviennent à faire payer aux salariés la facture d’une crise dont ils ne sont pas responsables.

Une majorité de français refuse la mise en œuvre d’une réforme des retraites parmi les plus brutales d’Europe, conçue d’abord pour répondre aux injonctions des marchés financiers au détriment de l’emploi et de la consolidation du système de retraite solidaire par répartition.

Le gouvernement doit entendre les revendications syndicales, les aspirations à plus de justice sociale.

A l’évidence, c’est un conflit de plus grande ampleur qui se dessine si le gouvernement persiste dans ses intentions.

La CGT estime que, forte de l’immense succès de cette mobilisation, l’intersyndicale du 29 juin est confortée dans sa démarche et pour préparer d’autres initiatives.

La CGT considère que l’actuel projet de loi portant réforme des retraites ne doit pas être soumis à l’examen du Conseil des Ministres du 13 juillet. Cette revendication doit être portée sur chaque lieu de travail.

La CGT exige l’ouverture d’un vrai cycle de négociations avec les syndicats de salariés afin d’arrêter les dispositions de nature à pérenniser le système et le niveau des retraites.

Montreuil, le 24 juin 2010 – 17h30 Communiqué de la CGT

2) Retraites : Très forte mobilisation contre un projet de loi inacceptable

Communiqué SUD Solidaires

La journée de mobilisation interprofessionnelle du 24 juin appelée par la CGT, la CFDT, la CFTC, la FSU, l’UNSA et Solidaires a connu une très forte mobilisation.

Le nombre d’arrêts de travail dans le secteur privé, les chiffes de grèves dans le secteur public, le nombre de manifestant-es (deux millions) dans tout le pays : tout indique qu’un saut qualitatif important a été franchi dans la construction du rapport de forces. Le gouvernement misait sur l’approche de la période estivale pour afficher le soutien de la population à son projet, il en est pour ses frais !

Les manifestant-es ont exprimé leur refus de l’injustice que constitue ce projet de loi. Le gouvernement a pendant des mois martelé dans sa propagande que ce serait une réforme juste, faite au nom de l’équité : depuis la publication du projet de loi le 20 juin dernier, chacun et chacune a pu mesurer que cette réforme était profondément injuste et qu’elle pénaliserait les salariés les plus défavorisés, les moins bien payés, les plus précarisés, en particulier les femmes et les jeunes générations. Cette réforme est faite sur mesure pour « rassurer les marchés » financiers ; elle s’inscrit dans le plan d’austérité que le gouvernement veut nous faire avaler : report de l’âge légal de la retraite, allongement du nombre d’annuités, baisse du niveau des pensions, blocage des salaires des fonctionnaires, nouvelles annonces de suppressions massives d’emplois dans la fonction publique… Pendant ce temps, une minorité de privilégiés, les actionnaires et les grands patrons, s’enrichissent toujours plus.

Oui, il est possible de financer notre système de retraite par répartition, de maintenir les 60 ans et les régimes spéciaux, de revenir sur les réformes de 1993, 2003 et 2007 : pour cela, il faut une autre répartition des richesses !

Pour l’Union syndicale Solidaires, la pression sur le gouvernement doit se développer pour lui imposer le retrait de ce projet de régression sociale.

Pendant l’été, les initiatives doivent se poursuivre dans tout le pays, en particulier autour du 13 juillet, lors de la présentation en conseil des ministres du projet de loi. Le succès d’aujourd’hui doit permettre de nouveaux rendez-vous de grève interprofessionnelle pour la rentrée.

Pour imposer le retrait de ce projet, il faut préparer un mouvement d’ensemble, une grève générale : c’est le rapport de forces qui obligera le gouvernement à céder. Pour l’Union syndicale Solidaires, c’est lors du démarrage du débat parlementaire en septembre que nous devrons construire une mobilisation encore plus forte. Dans ce sens, l’Union syndicale Solidaires proposera lors de la prochaine intersyndicale qu’une date de mobilisation interprofessionnelle le plus tôt possible en septembre soit d’ores et déjà fixée.

3) Le gouvernement doit renoncer à son projet ! FSU

La forte participation des salariés du public comme du privé, dans les manifestations du 24 juin partout en France, a marqué une nouvelle étape dans la mobilisation contre le projet de réforme des retraites.

C’est dans un contexte de suppressions d’emploi, de gel possible de leurs salaires que les fonctionnaires ont fortement participé à ces mobilisations contestant notamment le report de l’âge légal de la retraite, l’alignement de leur taux de cotisation sur celui du privé (qui correspond à une journée de salaire en moins par mois à terme) et la fin de dispositifs particuliers.

Où est l’équité dans ce projet qui fait contribuer pour 10% les entreprises et hauts revenus et pour 90% les salariés ?

Où est la justice quand le seul remède trouvé par le gouvernement est de faire travailler plus les salariés pour qu’ils gagnent moins ?

De plus, lors de la première réunion de "négociations" salariales, le Ministre du travail a refusé de répondre aux questions bien légitimes des organisations syndicales sur le gel éventuel des salaires des fonctionnaires et sur le maintien ou non de l’engagement du gouvernement à augmenter au 1er juillet le point d’indice de 0,5%. C’est pourquoi l’ensemble des organisations syndicales ont quitté cette séance du vendredi 25 juin.

Le gouvernement ne peut pas esquiver plus longtemps la colère face à des projets injustes pour les salariés. La Fonction publique est source de richesses pour notre pays et ses services sont indispensables pour tous les usagers.

C’est pourquoi la FSU continue de défendre d’autres choix en matière d’emploi, de salaires et de retraites.

Bernadette Groison


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