L’innutrition, des poètes de la Renaissance au Parti socialiste aujourd’hui

dimanche 11 juillet 2010.
 

Les socialistes, de la "morale de la responsabilité" à la "révolution démocratique" ?

En ce temps là (début du seizième siècle), le roi de France, François 1er, avait, une chose dans l’autre, une bonne jugeote. Le gars avait institutionnalisé le droit du sol, créé l’imprimerie nationale (privatisée sous Chirac), et pas mal de chose de ce type comme une limite légale au nombre d’heures quotidiennes et hebdomadaires du travail (Gérard Filoche raconte ça très bien). Je vous laisse de côté les bonnes idées du roi en matière d’alliances géopolitiques de revers pour desserrer l’encerclement que les Habsbourg, les impérialistes de l’époque, faisaient peser sur le royaume. Donc : bonne ambiance ! Pour unifier le royaume, rien de mieux que l’unification de la langue. Ainsi le français devint-il la langue officielle. Ce fut un grand moment de liberté et d’égalité. Au latin que maitrisaient les seules élites se substituait une langue populaire réellement parlée. Avec une langue commune, pour peu qu’elle se diffuse, les pauvres diables pouvaient être arrachés au lieu où on les tenait comme chèvres au piquet, tandis que le patois permettait de les identifier partout de les rattraper quand ils s’enfuyaient et de les ramener à domicile comme du bétail marqué au fer du propriétaire.

Pour stabiliser la langue et en maitriser la forme, il créa l’académie française. Tout cela est connu. Je rappelle seulement. Là-dessus le mouvement des intellectuels favorables à la Renaissance et notamment les poètes se mirent en tête de fabriquer une « littérature » française en picorant dans leur sources latines. En fait de picorée, on pourrait plutôt parler de pur plagiat mais ce serait aller contre le légitime orgueil littéraire des Français. Les Marot, Ronsard, Du Bellay pompaient comme des brutes les grands poètes de l’antiquité grecque et latine. Leurs œuvres venaient de ressortir de la nuit où le christianisme d’Etat les avait enfermées et la chute de l’empire romain d’orient sous l’action bienfaisante des armées musulmanes les avait remises en circulation. Le procédé de copiage était si voyant qu’il vint en débat. Les responsables créèrent le mot de leur pratique. « Ce n’est pas du recopiage » répliquèrent-ils. « C’est que nous sommes tellement imprégnés de ces merveilles qu’elles nous viennent spontanément à l’esprit dans notre propre langue ». Fermez le ban. De la nutrition aux anciens, ils en venaient à produire de la littérature moderne. Et ce transit, c’était de « l’innutrition ». Voila la méthode à diffuser.

Ces malheureux socialistes et leurs compères dans maintes sectes, parlaient une langue morte que seules comprennent les élites : le social libéralisme. A présent, ils font des vocalises dans la langue vivante de l’alter mondialisme et de l’autre gauche. Il existe une chance qu’ils finissent par croire à ce qu’ils disent. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui compte c’est qu’avec la chanson, ils diffusent la langue. Et que l’ancien parlé disparaisse. Vive l’innutrition !


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