Le procureur Courroye et l’affaire Bettencourt : un Watergate à la française d’après Eva Joly

dimanche 18 juillet 2010.
 

Dans un entretien accordé au Monde, l’ex-juge et députée européenne (Europe Écologie) Eva Joly accuse le magistrat Philippe Courroye, qui a diligenté à Nanterre plusieurs enquêtes liées à l’affaire Woerth-Bettencourt, d’être "un procureur aux ordres".

Elle estime que M. Courroye "opère dans un cadre procédural inadéquat". "Quand il frappe à la porte de Patrice de Maistre, c’est sur le mode : ’acceptez-vous que l’on perquisitionne chez vous ?’. Impossible de surprendre quelqu’un dans ces conditions. Croyez-moi, dans l’affaire Elf, on n’aurait pas trouvé grand-chose ainsi. En tant que procureur, depuis les lois Perben, il lui faut, pour perquisitionner, soit l’assentiment du perquisitionné, soit l’autorisation du juge des libertés et de la détention. On pourrait dire qu’il est coupable de complicité de destruction de preuves par abstention. Le juge d’instruction, lui, est seul maître à bord."

Et elle insiste, à propos de M. Courroye : "Qu’il se réveille, sa place n’est pas à la table des Chirac ! Il est trop orgueilleux et vaniteux désormais, il semble souffrir du même syndrome que Nicolas Sarkozy, celui de la toute-puissance et de l’impunité. D’autant que le procureur Courroye est au cœur d’un conflit d’intérêt…" Selon l’ancienne juge, " les observateurs étrangers sont effarés, ils parlent même d’un Watergate à la française".


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