Débat au Festival d’Avignon : "la gauche face à l’enjeu culturel"

lundi 19 juillet 2010.
 

La salle était obscure et légèrement climatisée. Comme si tout avait été mis en oeuvre pour accompagner le plus calmement possible le public venu assister au débat "la gauche face à l’enjeu culturel". Car la confrontation n’était pas à l’ordre du jour.

« Créer un véritable service public de la culture »

Le parti communiste a organisé hier, « le seul débat qui rassemble l’ensemble des forces de gauche (PS, PC, parti de gauche, Verts, Gauche unitaire) » se félicitait Alain Hayot, membre du parti et animateur du débat. Avec en invité d’honneur Pierre Laurent, le nouveau secrétaire national du PCF. « Il s’agit d’un débat entre nous. Nous devons répondre à plusieurs questions essentielles. Quelle place à la culture dans les partis de gauche aujourd’hui ? Peut-on appréhender la culture uniquement avec une logique comptable ? ».

À cette dernière question et sans aucune surprise, unanimement, les participants répondront non.

Chacun en prenant le temps de développer la vision accordée par leur parti à la culture. Seule, Sylvie Robert, la secrétaire nationale du PS à la culture osera affirmer l’importance des crédits et des financements dédiés à la culture. « Si la culture ne peut être considérée qu’en terme de production, il faut quand même bien lui donner les moyens d’exister. »

« Les politiques sont condamnés à inventer »

Pour Eric Coquerel du Parti de Gauche, « l’accès à la culture doit être un droit fondamental comme l’est déjà l’accès à l’eau ou à la santé. La gauche doit assumer son rôle. Prendre le pouvoir et créer un véritablement service public de la culture. » Enfin, pour Pierre Laurent, le nouveau secrétaire national du PCF, « les politiques sont condamnées à inventer. La culture doit nous permettre de créer des nouveaux mondes qui sortent les gens des enfermements idéologiques et culturels dans lesquels ils ont été enfermés. »

La gauche part en croisade pour la culture

Source : La Provence du 15 juillet

PS, PCF, Gauche unitaire, Parti de gauche et Verts ont débattu hier au cloître Saint-Louis autour de la question de l’enjeu culturel. Tous ont dénoncé "une politique de marchandisation de la culture sous le gouvernement Sarkozyet des attaques incessantes contre ce service public depuis un an". "Danger", "urgence", "priorité", trois mots entendus à de nombreuses reprises, histoire d’attirer l’attention du public et de tirer la sonnette d’alarme. Alors, questions : quelle place la culture doit-elle occuper dans les projets de la gauche ?

Et surtout, comment sortir de l’instrumentalisation de la culture et du populisme culturel, y compris à gauche ?

Réponses des représentants des partis, qui pour l’occasion tenaient le même discours : s’interroger sur une politique globale qui inclurait la culture, retrouver un service public comme après guerre, réparer les dégâts faits depuis des décennies et ce par tous les gouvernements confondus. Des réponses qui n’ont pas satisfait certains auditeurs, lesquels étaient "désireux de réponses concrètes".

Et à part "résister", "inventer" et "s’engager", les solutions restent floues. Une avancée peut-être avec le souhait commun de replacer la culture au centre des préoccupations de chaque parti.


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